Gervonta Davis en finale après l'attraction de la soirée
COLLABORATION SPÉCIALE
Les amateurs de boxe internationale sont privilégiés depuis le début 2024. On a déjà vu en action les plus grandes vedettes du sport dont 4 du top-6 « livre pour livre » selon The Ring. Oleksandr Usyk (1er), Naoya Inoue (2e), Saul « Canelo » Alvarez (4e) et Dmitrii Bivol (6e). Artur Beterbiev, au 5e rang a été blessé et le numéro 3 Terence Crawford va combattre au mois d'août.
De plus, toujours selon le classement de la bible de boxe, tous les 11 boxeurs de son classement de la division reine de la boxe, les lourds, ont tous livrés des combats très significatifs et certains même 2 fois. Ils sont dans l'ordre Usyk, Tyson Fury, Anthony Joshua, Joseph Parker, Zhilei Zhang, Agit Kabayel, Daniel Dubois, Jared Anderson, Joe Joyce, Filip Hrgovic et Efe Ajagba.
Et encore plus intéressant la majorité d'entre eux ont déjà un combat prévu avant la fin de l'année.
Cette situation est aussi inédite qu'exceptionnelle et évidemment l'arrivée de Turki Alalshikh et les « Riyadh Season » en obtient une grande part du mérite.
En fin de semaine c'est Premier Boxing Champions et Amazon Prime Video qui monopolisent l'attention au traditionnel MGM Grand Garden Arena à Las Vegas et la qualité ainsi que la quantité des combats présentés n'a rien à envier à quiconque.
C'est l'énigmatique et improbable vedette majeure de la boxe professionnelle Gervonta « Tank » Davis (29-0, 27 K.-O.) qui va diriger le bal, en défendant son titre WBA des légers contre son aspirant no 2 et aussi invaincu Frank « The Ghost » Martin (18-0, 12 K.-O.) de la ville du « Motor Speedway », Indianapolis.
La demi-finale est tout aussi prometteuse alors que l'aspirant obligatoire WBC à « Canelo » Alvarez, chez les super-moyens, David Benavidez (28-0, 24 K.-O.) va effectuer une première incursion dans la division des mi-lourds contre l'ancien champion WBC et médaillé de bronze aux JO de Londres en 2012 Oleksandr Gvozdyk (20-1, 16 K.-O.) avec à l'enjeu le titre intérimaire des 175 livres du WBC.
Ces deux combats vont couronner une carte de 15 combats et 120 rounds à l'affiche. Le premier combat va débuter à 14 h 15 et le dernier devrait se terminer après minuit. Faut apporter son lunch et son oreiller si on veut assister à tous les combats.
Le billet le moins cher, tout en haut dans les estrades est à 322 $ US et le plus cher est à 5115 $ sur le parterre. À ce prix, il en reste que deux à vendre sur le réseau. Pour en fin de semaine je vais me contenter de l'acheter à 74,99 $ à la carte.
Le résident de Baltimore Gervonta Davis est sans conteste la plus grande vedette américaine de la boxe. En Amérique il n'y a que « Canelo » Alvarez qui peut le surpasser en termes de ventes aux guichets et à la télévision à la carte.
Son talent est indéniable, ses poings sont dévastateurs et à 29 ans, il est au sommet de son art. Un peu comme son mentor Floyd Mayweather fils, il est un antihéros non conformiste qui ne cherche pas à être politiquement correct. Il a un historique de violence domestique et a même fait de la prison pour avoir fui les lieux d'un accident de la circulation, qu'il a causé, dans lequel des gens ont été blessés.
On est loin du « Golden Boy » ou du « Sugar Ray » américain, mais ses fans disent qu'il est authentique, pur et sans artifices. Sa personnalité l'écarterait de la célébrité au Québec, mais au sud de la frontière alors que la moitié de la population idolâtre un ex et peut-être futur président qui défie toutes les règles et traditions, on ne peut être étonné de l'engouement que provoque ce surdoué.
Je me souviens en mai 2018, à Toronto dans la semaine de promotion d'Adonis Stevenson contre Badou Jack, d'un souper en compagnie de Floyd Mayweather fils, l'ex-PDG de sa compagnie Leonard Ellerbe et le président de Showtime Steven Espinoza. Mayweather disait que Davis était pour être le visage de la boxe dans quelques années, aux États-Unis. J'avais de la difficulté à croire à ça, mais la vision de « Money » était plutôt juste.
Dans le coin opposé à Tank Davis on retrouve aussi un style tout à fait à l'opposé et son surnom The Ghost Martin le définit très bien. L'aspirant no 2 au titre WBA est négligé à moins-600 c'est-à-dire environ à 6-contre-1. Il est gaucher tout comme Davis, mais entre les câbles, il ne cherche pas la confrontation, favorisant les esquives et la finesse pour dominer ses adversaires.
Martin n'est pas un cogneur et on se demande ce qu'il aura comme artillerie pour se faire respecter par un Davis qui va combattre dans un douzième combat de championnat du monde dont 11 K.-O.
Le titre de champion WBA n'est pas en danger ici. Martin va être en mesure de manœuvrer, en début de combat, pour éviter le danger, mais éventuellement il va commettre des erreurs que Tank va lui faire payer cher. Je vois ici un K.-O. pour le champion vers le 8e round.
Benavidez contre Gvozdyk l'attraction principale de la soirée.
Si Davis est sans conteste la vedette de ce programme de boxe, l'intérêt principal est dans ce championnat WBC intérimaire des mi-lourds WBC.
Si on espère qu'éventuellement Davis va affronter le champion WBC des légers Shakur Stevenson (21-0, 10 K.-O.) ou encore Devin Haney (31-1, 15 K.-O.), qui attend toujours la décision de la commission athlétique de New York concernant le cas de dopage de Ryan Garcia pour savoir s'il va reprendre son titre WBC des super légers, mais tout est purement spéculatif et aucune négociation n'a été entreprise.
Cependant le combat Benavidez-Gvozdyk va avoir un impact immédiat tant chez les super-moyens que les mi-lourds. Si l'américain l'emporte samedi on ouvre grandes les portes pour un combat à l'automne avec « Canelo » Alvarez (61-2-2, 39 K.-O.) pour toutes les ceintures des super-moyens grâce à l'intervention saoudienne. Le mexicain a toujours rejeté la possibilité d'affronter Benavidez, son aspirant obligatoire WBC depuis 2 ans, sauf depuis qu'il a compris que sa demande de 150 millions pour accepter, qui semblait farfelue au départ, ne semble pas déranger son excellence Alalshikh qui rêve d'un Alvarez-Benavidez à Riyad.
Si c'est l'Ukrainien qui l'emporte, il redevient pertinent pour un combat avec le gagnant de Beterbiev-Bivol le 12 octobre prochain.
Il n'est non plus exclu que si Benavidez l'emporte il choisisse de demeurer chez les mi-lourds pour le gagnant de Beterbiev-Bivol. Le WBC a déjà avisé Benavidez qu'il aurait 10 jours, après sa victoire, pour décider s'il voulait demeurer l'aspirant obligatoire d'Alvarez ou de Beterbiev.
Même si tout semble être dessiné pour le jeune protégé du promoteur Sampson Lewkowicz, l'ancien tombeur d'Adonis Stevenson aura son mot à dire sur le ring demain.
« The Nail » Gvozdyk, 37 ans, est un adversaire dangereux qui sait adapter son style en fonction de l'opposition. Contre Adonis Stevenson en 2018 au Colisée Videotron de Québec, son objectif était d'éviter la puissante gauche de Superman et presser le pas dans les derniers rounds. Il perdait aux points au début du 11e round, mais un barrage en règle lui a permis de soutirer la ceinture WBC du Québécois qui lui avait appartenu durant 5 ans.
Deux combats plus tard, à sa deuxième défense, c'est le contraire, il domine aux points au début du 10e round dans un combat d'unification WBC-IBF contre Artur Beterbiev, mais la pression soutenue du Québécois lui aspire tout son air et la fin est sonnée après 3 chutes au tapis.
Le combat et la défaite furent tellement douloureux que l'Ukrainien médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Londres en 2012 a pris près de quatre ans avant de remonter sur le ring.
Aujourd'hui, Gvozdyk est associé à l'équipe de « Canelo » Alvarez et il partage le même entraineur Eddie Reynoso. Depuis son retour il a remporté trois victoires contre des adversaires choisis.
La première fois que j'ai vu Benavidez en personne, je n'ai pas été très impressionné. C'était avant qu'il ne devienne champion du monde, dans un combat contre le Chicoutimien Francy Ntetu au Barclays Center de Brooklyn, en sous carte de Keith Thurman contre Shawn Porter.
L'arbitre a mis fin au combat au 7e round d'un combat prévu pour 8 à la surprise générale et sous les huées de la foule qui ne comprenait pas pourquoi le combat était terminé. Les pointages de 58-56 selon 2 juges démontrent que le combat était compétitif.
Je n'avais donc pas une première bonne impression du futur champion, mais j'ai été convaincu de sa valeur après sa domination et sa victoire en 3 rounds sur David Lemieux. Le Montréalais était bien préparé et malgré la défaite il a tout donné et frappé l'Américain solidement à de nombreuses reprises. On connait tous la force de frappe de Lemieux, mais rien n'a dérangé Benavidez qui n'a pas joué de prudence et s'est lancé dans l'action, coup pour coup pour imposer sa domination.
Alors, je suis très intrigué par ce combat demain. Ça devrait être compétitif, les deux vont connaitre de bons moments et j'ai l'impression qu'on va avoir besoin des juges. Une victoire aux points serrés de Benavidez semble le résultat le plus logique.
Subriel Matias contre Liam Paro sur DAZN
On ne parle pas assez du champion IBF des super-légers Subriel Matias (20-1, 20 K.-0.) qui est une véritable machine de guerre. Le Portoricain va défendre sa ceinture samedi chez lui au Colisée Juan Abreu à Porto Rico sur DAZN contre le gaucher australien Liam Paro (24-0, 15 K.-O.).
Paro sera le 5e adversaire invaincu contre Matias à ses 6 derniers combats. Le seul qui n'était pas invaincu est Petros Ananyan (18-3-2, 9 K.-O.) de Russie, en 2023, qui revendiquait une victoire sur Matias par décision l'année précédente. Dans le combat revanche, il s'est incliné par abandon au 9e.
Matias martèle ses adversaires avec une détermination et une férocité comme si ceux-ci avaient insulté sa famille et qu'il était habité de sentiments de vengeance. Il brise leur volonté et les fait s'agenouiller devant lui. Ses 6 derniers adversaires se sont inclinés de cette façon, par abandon.
Les boxeurs australiens n'ont pas eu beaucoup de succès en championnat du monde ces derniers mois alors que Tim Tszyu, les frères Andrew et Jason Maloney, ainsi que George Kambosos fils ont été dominés. Seul le lourd-léger Jai Opetaia a fait exception avec sa victoire sur Mairis Braidis à Riyad le mois dernier.
Je ne crois pas que Paro a les outils pour renverser la vapeur des défaites pour le pays des kangourous, Matias devrait conserver son titre pour la 2e fois par abandon au 7e round.
Sugar Hill Steward à Montréal cette semaine
L'excellent entraineur Sugar Hill Steward, neveu du légendaire Emmanuel Steward, entraineur de Tyson Fury qui va aussi diriger Jared Anderson contre Martin Bakole le 3 août prochain en Californie, sera à Montréal la semaine prochaine pour discuter avec son protégé Alexis Barrière.
Il va assister au gala GYM du Casino de Montréal le 20 juin. Il va repartir le lendemain à sa résidence de la Floride avec Barrière pour préparer la suite du poids lourd québécois.
Richard Schaefer nouveau CEO de Mayweather Promotions inc.
Une nouvelle importante dans le monde de la boxe, Leonard Ellerbe qui a dirigé les destinées de Mayweather promotions depuis sa fondation en 2007 vient de remettre sa démission. Le propriétaire Floyd Mayweather a immédiatement nommé Richard Schaefer à sa place.
Schaefer a été le fondateur de Golden Boy Promotion en 2002 et il a occupé les fonction président directeur général jusqu'en 2015.
Je suis convaincu que ce dernier va réussir à élever Mayweather Promotions vers les plus hauts standards en direction de boxeurs et organisation d'événements.
Un garçon pour le matchmaker Vincent Morin
Je tiens à féliciter l'excellent matchmaker de boxe Vincent Morin dont la conjointe Jennifer Lu vient de mettre un beau garçon de 7,9 livres la nuit dernière. Félicitations aux heureux parents et bienvenu Liam Morin.
Bonne semaine!