Vous souvenez-vous du vieux dicton : « Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait! «  Et bien hier soir dans l’enceinte du Hard Rock Hotel & Casino, sur le Boardwalk d’Atlantic City, c’est le contraire qui s’est produit. « Jeunesse pouvait et vieillesse ne savait pas. » 
 

Par contre, Jean Pascal peut être très fier d’avoir tenu le coup pendant douze rounds face au champion de la WBA des mi-lourds, Dmitry Bivol.


Mais en bon Québécois : il en a mangé toute une!

 

Un fait demeure, Pascal a poussé Bivol à la limite, prouvant ainsi que la force de frappe du champion n’était pas aussi puissante que certains la croyaient.


C’était la deuxième fois en carrière que Bivol était poussé à la limite dans un match de 12 assauts. C’était aussi la quatrième fois qu’il combattait dans un match de championnat.


Comme on l’a vu au cours des deux dernières sorties contre Sullivan Barrera et Isaac Chilemba, le régime de Bivol a baissé à compter du huitième engagement. D’ailleurs, c’est à partir du huitième round que Pascal a connu ses meilleurs moments.


Le coup du kangourou
 

Pourtant, quand j’ai vu Pascal tenter le coup du kangourou avec sa droite et ensuite lancer des doubles crochets des deux mains en même temps, j’ai compris qu’il se sentait en difficulté.

 

Aujourd’hui, je suis convaincu que Bivol est peut-être le moins dur cogneur des autres champions de la division des mi-lourds. Chose certaine, Sergey Kovalev a battu Pascal plus aisément que Bivol.
 

Je sais que Bivol n’a que 15 combats à sa fiche professionnelle, mais s’il veut aspirer vaincre des types tels qu'Artur Beterbiev, Marcus Brown, Eleider Alvarez et Adonis Stevenson, il est mieux de changer son style. Certains vont jusqu’à dire qu’il devrait réduire son poids et passer chez les super-moyens, où la lutte est peut-être plus facile que chez les mi-lourds.


C’est drôle de voir comment la vie se présente. Il y a quelques années, Dimitry Bivol était le partenaire d’entraînement de Jean Pascal. Samedi soir, on aurait dit que c’était Pascal qui était le partenaire d’entrainement du champion.
 

Je ne veux rien enlever à Pascal. C’est un boxeur courageux qui a fait son temps chez les boxeurs élites. Qui a ouvert la porte à plusieurs de nos vedettes actuelles sur la scène mondiale. S’il veut poursuivre sa carrière, il devra se contenter de pugilistes de moindre réputation et naturellement de bourses moindres.
 

Mais qui sait? Pascal pourrait rebondir à quelque part sur la scène mondiale. Il a peut-être ralenti à cause de ses 36 ans, mais sa marque de commerce a toujours été la même : avoir été  un boxeur spectaculaire et courageux. Si on ajoute à ces qualités le don de bien négocier ses affaires, on pourrait le retrouver à quelque part contre des bons boxeurs, disons... un faire- valoir de qualité.

 

Pendant ce temps, à Rimouski

 

À Rimouski, Steven Butler a réussi ce que personne d’autre avant lui était parvenu à faire, c’est-à-dire passer le K.-O. à Jesus Antonio Gutierrez.
 

Sa performance n’a même pas duré six minutes que déjà le Mexicain était dans les vapeurs.


S’il y a un boxeur de son calibre au Québec qui a montré une amélioration aussi marquée au cours des dernières années c’est bien Butler.
 

Il a compris le message le jour où il a été mis K.-O. par Brandon Cook, devant ses partisans au Centre Bell, de Montréal. C’était en janvier 2017. Depuis ce jour sombre, il a collé huit victoires de suites, toutes par mise hors de combat.
 

Non seulement Butler est-il un bon boxeur, mais il est aussi un amuseur public par ses prouesses sur le ring. Disons une sorte de Jean Pascal, à ses meilleurs jours, mais moins lourd et avec une meilleure puissance de frappe.
 

La boxe est dans ses gênes. Il est le petit-fils de Marshall Butler (20-5-0,15 K.-O.) qui avait remporté ses 16 premiers combats chez les pros.

 

Le talent est là et la tête aussi.

 

Le prochain champion

 

 Demandez-vous qui sera le prochain aspirant mondial à surgir des rangs au Québec. Lequel est le plus proche d’un match de championnat?

 

 Je vous propose mes choix :
 

1) David Lemieux : (No 1/WBA) À condition qu’il vienne à bout de Tuerano Johnson, le 15 décembre prochain, en sous-carte du match entre Canelo Alvarez et Rocky Fielding.
 

2) Steven Butler : (No 5/WBO) Quelques combats aux États-Unis. S’il impressionne, le tour est joué.


3) Christian Mbili : (12-0-0- 12 K.-O) Se bat le 4 décembre prochain à Paris. Mbilli est déjà le champion WBC jeunesse chez les poids moyens.


4) Custio Clayton : (No 1/WBO) Premier aspirant à la couronne de Terrence Crawford chez les mi-moyens. Ça, c'est s'il retourne sur un ring. Il est inactif depuis sa victoire par décision sur Stephen Danyo, le 26 mai dernier, à Québec.


5) Mikael Zewski : (31-1-0, 22 K.-O., No 14/WBC) À 29 ans, il n’est pas trop tard pour aspirer aux grands honneurs. En augmentant d’un degré la qualité de ses adversaires on aura une meilleure idée de ses possibilités.

 

Mauvaise défaite

 

Francis Lafrenière (17-7-2, 10 K.-O.) a subi une mauvaise, très mauvaise défaite samedi soir au Casino de Montréal. C’était son deuxième revers à ses trois derniers combats.

 

On a une meilleure idée aujourd’hui de la valeur de Francis Lafrenière grâce à  Jose de Jesus Macias.

 

 Macias, qui l’a vaincu par décision, est ce même individu qui avait baissé pavillon par décision unanime contre Mikael Zewski, dans un combat de huit assauts en février dernier.

 

Cette défaite empêche les rêveurs de voir un match entre Lafrenière et Steven Butler se matérialiser. À un certain moment, on pouvait croire qu’un tel affrontement serait possible mais aujourd’hui, on constate que Butler est sur une lancée ascendante et Lafrenière sur une traînée descendante.

 

Pour un pugiliste, il se bat pour le plaisir de boxer ou bien pour l’intention de devenir un jour champion. Il s’agit de savoir où il se trouve.

 

Bonne boxe!