Il y a plusieurs années, alors que je travaillais à l’écrit, j’avais un patron que les confrères avaient baptisé et avec raison Poignard.

 

Poignard était l’ami par excellence. Une belle façon, des belles paroles, mais ce n’était qu’un paravent. Inutile d’aller plus loin, vous voyez le gars. Un beau charmeur pour ne pas dire un bon chanteur. Mon Poignard avait même déjà turlutté quelques tounes au Casa Loma, durant la belle époque des clubs de nuit à Montréal. Mais sa carrière de crooner s’était arrêtée là après deux ou trois chansons. Frank Sinatra et Dean Martin pourraient dormir tranquilles.

 

Pourquoi je reviens sur cette histoire de Poignard? C’est parce que je ne peux faire autrement que de comparer le comportement d’Al Haymon avec celui de mon ancien boss.

 

Il s’agit juste de mon expérience qui me dit qu’il se pourrait que les choses se détériorent.

 

Beau parleur, pour ne pas dire enjôleur, puis tout à coup par un coup de passe-passe vous n’êtes plus dans le coup. Il vous a poignardé là où ça fait mal.

 

On ne le voit pas venir

 

Au début vous ne le voyez pas venir. Il est le meilleur ami au monde. Avenant, souriant. Puis soudainement, du jour au lendemain, vous constatez qu’il a pris le contrôle de toute la situation.

 

Aujourd’hui, c’est Adonis Stevenson qui fait à sa guise sous la gouverne d’Al Haymon. Demain, ce sera qui? Oscar Rivas... Eleider Alvarez... Artur Beterbiev... ou encore Christian M’Billi?

 

Si jamais l’un d’eux devait parvenir à coiffer une couronne mondiale, aurait-on droit à la même situation qui existe aujourd’hui avec Adonis Stevenson?

 

Lorsque j’ai fait remarquer à Yvon Michel que son poulain Stevenson se faisait harakiri à Montréal en allant défendre sa couronne à Toronto, il m’a répondu sur un ton sûr de lui-même : « Pas du tout! Tu verras, il va gagner à Toronto et quand il reviendra à Montréal, les gens vont aller le voir à l’œuvre ».

 

Et Yvon de continuer : « Adonis est un boxeur explosif qui donne toujours un bon spectacle. Tu verras, les gens ne lui tiendront pas rancune cet automne quand il reviendra se battre chez nous ».
 

Impossible de savoir la vraie raison qui a permis à Al Haymon de transférer le combat de Montréal à Toronto. Même Yvon Michel ne peut répondre à cette question.

 

Pourquoi Toronto?

 

Haymon avait-il peur que le temps manque et que les billets ne se vendent pas? Ou bien a-t-il eu une meilleure offre dans la Ville Reine?  Sais pas!

 

Pourquoi Toronto plutôt que Montréal?

Ce que je suis certain cependant, c’est que Superman a toujours déclaré publiquement que son prochain combat se déroulerait à Toronto, ce qui allait totalement à l’encontre du travail d’Yvon Michel, à Montréal.

 

Heureusement, dans le fond, mon compagnon et analyste des 29 dernières années à RDS est gagnant dans cette histoire. En tout cas, il est gagnant... pour le moment.

 

Mais attention, les poignards volent souvent très bas et sans bruit.

 

Avec le peu de temps qu’il restait pour vendre les billets, GYM risquait de perdre de l’argent. Maintenant, c’est PBC qui prend les commandes.  Tous les boxeurs de GYM seront du programme le 19 mai prochain et Yvon Michel n’aura rien à débourser.

 

GYM ne prend donc aucun risque pour tout ce beau monde. Tout ce qui reste à faire, c’est de trouver des adversaires à leurs poulains.

 

Faire partie du groupe PBC, c’est un peu comme détenir une concession comme un Tim Hortons, un McDonald’s, un Starbucks ou bien encore un Dunkin' Donuts.

 

Aucun problème tant et aussi longtemps que les affaires vont bien. Mais attention... si les choses vont mal, alors c’est le franchisé qui en paie la note.

 

J’espère juste que ce transfert de Montréal à Toronto, le mois prochain, n’aura pas d’influence sur la progression de la boxe et de GYM à Montréal.

 

Souvenez-vous... Régis Lévesque, Jean Ladouceur, Roger Martel, Réal Massé, Alfred Veronneau et Henri Spitzer ont tous vécu des faits semblables comme promoteurs dans le passé. Rien de nouveau sous le soleil, du moins dans le monde de la boxe.

 

Souhaitons que le calme revienne au plus vite après la tempête.

 

Samedi soir à RDS

 

RDS diffusera en direct le samedi 28 avril à compter de 22 h le combat entre Daniel Jacobs et Maciej Sulecki.

 

La WBA a approuvé ce match et maintenant il est considéré comme un affrontement éliminatoire. Les deux adversaires sont déjà classés au rang des aspirants de la WBC et à l’IBF, où Gennady Golovkin trône en roi.

 

Jacobs est ce même individu qui avait poussé Golovkin à la limite en mars 2017. Plusieurs prétendent que GGG n’a plus été le même après cet affrontement avec Jacobs.

 

D’ailleurs, seulement quatre boxeurs, dont Jacobs, ont réussi à s’en tirer avec des défaites par décision contre GGG, tous les autres (33 sur 37) ont perdu par K.-O..

 

Autre fait à souligner, c’est nul autre que Chris Algieri.  L’ex-champion WBO des super-légers qui s’occupe de la nutrition de Jacobs depuis le tout début du camp d’entrainement de ce dernier.

 

Qui est Sulecki?

 

Qui est ce Maciej Sulecki? C’est un boxeur polonais qui boxe aux États-Unis depuis 2015.  Il en est donc à sa sixième présence en sol américain.  Il présente une fiche parfaite de 26-0-0 avec 10

K.-O., mais il n’a jamais battu personne de bien connu.

 

En juin 2016, il avait pris 10 rounds avant de passer le K.-O. à Hugo Centeno, le même qui a été assommé au 2e round par Jermall Charlo, pas plus tard que samedi dernier au Barclays Center de Brooklyn.

 

Prédiction

 

Je sais que Sulecki a un bon menton et que sa science de boxe est passable, mais je ne le vois pas debout après le sixième round.  

 

Jacobs (33-2-0, 29 K.-O.) est un fin renard sur le ring. Son attaque est bonne et sa défense est encore meilleure. Seul GGG est parvenu à le vaincre par un maigre point durant sa série de 12 combats sans défaite.

 

Son autre revers remonte à 2010 alors qu’il avait été battu par K.-O. technique/5 par Dmitry Pirog.

 

Cette défaite contre Pirog est survenue au moment où il s’apprêtait à combattre et éventuellement vaincre le cancer.

 

Je vous attends donc samedi soir prochain à compter de 22 h en compagnie d’Yvon Michel, pour la retransmission de ce match en direct.

 

Bonne boxe!

« Je n'ai jamais fui aucun aspirant »