LEIPZIG, Allemagne (PC) - Le sang du président du groupe InterBox, Hans-Karl Muehlegg, n'a dû faire qu'un tour, jeudi, en regardant filer à vive allure la rutilante Porsche jaune dans laquelle "son" champion prenait place.

A environ deux jours d'affronter Markus Beyer dans l'arène samedi, Eric Lucas s'est offert des sensations fortes sur la piste d'essai de la luxuriante usine d'assemblage de Leipzig de la société allemande, qui a ouvert ses portes l'an dernier.

Se décrivant comme un conducteur prudent n'affectionnant pas la vitesse, Lucas a pris place aux côtés d'un pilote professionnel qui a atteint des vitesses de pointe de près de 200 kilomètres à l'heure sur le tracé de la compagnie, sanctionné par la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

Il avait auparavant fait l'essai - "sans dépasser les 150 km-h", a-t-il dit - de deux nouveaux modèles du véhicule utilitaire de luxe, qu'on appelle la Cayenne.

"C'est un gros feeling, mais je ne changerai pas de sport, a lancé Lucas, tout sourire. Je suis beaucoup plus à l'aise dans une arène de boxe. Personnellement, j'estime que la boxe est un sport moins dangereux que la course automobile. Les risques de subir des blessures graves sont moins élevés."

Lucas, qui conduit une Toyota Camry 2002, n'est pas fasciné par les voitures de luxe et il n'envisage pas de s'en procurer une à la suite de son lucratif combat en Allemagne, mais il était curieux d'en voir de près.

"A notre arrivée, la semaine dernière, il a demandé si c'était possible de visiter l'usine, a relaté le directeur général d'InterBox, Yvon Michel. Ç'a été facile à organiser."

Accompagné de plusieurs membres de son clan, dont le très discret président d'InterBox M. Muhlegg, ainsi que de journalistes québécois et allemands, Lucas a eu droit à une visite-guidée en français. Visionnement d'un court vidéo, visite de la salle de contrôle ayant une trentaine d'écrans et de vieilles voitures de course ont figuré au programme.

La visite, qui ne devait durer qu'un peu plus d'une heure, s'est étendue sur une période de presque deux heures et demie. Lucas s'est prêté de bon gré à toutes les demandes des photographes et des caméramen, même sous la pluie fine qui tombait à l'extérieur.

L'usine d'assemblage de la Cayenne, dont l'entrée est une immense tour en forme de diamant, a été construite sur un terrain de 200 hectares. Le circuit d'essai a été élaboré à partir de tracés des plus grands circuits du monde. Les écuries de Formule-1 pourraient éventuellement venir y faire des essais routiers, nous a-t-on dit.

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Le président d'InterBox, Hans-Karl Muhlegg, est un Allemand d'origine qui a même vu le jour à Leipzig, il y a plus de 60 ans. Il aurait été intéressant de connaître ses états d'âme à son retour dans sa ville natale à titre de président d'InterBox, mais M. Muhlegg, qui a immigré au Canada il y a plus de 30 ans, refuse systématiquement d'accorder des entrevues. Il ne s'est adressé aux journalistes que lors de la création de l'entreprise en 1997.

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Eric Lucas n'aura aucun problème à faire le poids (moins de 168 livres), vendredi, à l'occasion de la pesée officielle.

"Il n'a jamais affiché une aussi belle forme, a dit l'entraîneur Stéphane Larouche. Sa masse musculaire est plus forte et son taux adipeux (de gras) plus faible que par rapport à ses combats précédents."

Lucas a tenu un dernier léger entraînement, jeudi.

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Dans un quotidien allemand jeudi, on soutenait qu'Eric Lucas avait gagné le premier round psychologique contre Markus Beyer, à la suite de la conférence de presse de la veille. Le clan de l'Allemand a effectivement été pris de court par l'enthousiasme des Québécois et les attaques de l'entraîneur de Lucas, Stéphane Larouche.

"Je pense qu'on a déstabilisé Beyer, qu'on a semé le doute dans son esprit, a avancé Larouche. Je pense aussi qu'il a été impressionné par la présence de nombreux journalistes du Québec. Les boxeurs allemands sont habitués d'être maîtres chez eux."

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L'hôtel où loge le clan Lucas a commencé à accueillir les nombreux amateurs québécois qui assisteront au combat samedi. Au total, ils seront quelques centaines.