Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Christian Mbilli veut forcer la main du champion

Christian Mbilli Christian Mbilli - Vincent Éthier/Eye of the Tiger Management
Publié
Mise à jour

Avec quatre associations officiellement reconnues par catégorie en boxe professionnelle, un boxeur au potentiel certain ne devrait normalement pas avoir trop de difficulté à obtenir un combat de championnat du monde plus tôt que tard. Au Québec, Lucian Bute avait affronté le champion des poids super-moyens de l'IBF Alejandro Berrio à son 21e duel. Jean Pascal avait quant à lui croisé le fer avec champion des super-moyens du WBC Carl Froch à sa 22e sortie.

Mais cette logique ne s'applique cependant pas pour le moment à Christian Mbilli, qui disputera son 22e combat le 9 septembre prochain au Cabaret du Casino de Montréal, sans savoir quand il aura l'occasion de se battre pour une ceinture mondiale. Le super-moyen originaire de la France se mesurera pour l'occasion à l'Américain DeAndre Ware. Deux titres mineurs – continental des Amériques du WBC et international de la WBA – seront à l'enjeu en finale de cet événement d'Eye of the Tiger Management (EOTTM), le premier de la prochaine saison qui en comptera six.

C'est que la division des super-moyens est présentement monopolisée par Saul « Canelo » Alvarez, qui détient les quatre ceintures de la WBA, du WBC, de l'IBF et de la WBO. L'agenda du boxeur le plus populaire de la planète semble également rempli jusqu'au printemps prochain, puisque le Mexicain affrontera Gennadiy Golovkin le 17 septembre avant de vraisemblablement tenter de venger sa défaite contre Dmitrii Bivol en marge des festivités du Cinco de Mayo 2023.

« Je suis un peu impatient de me battre en championnat du monde, mais j'ai compris depuis longtemps que la boxe est un business par très facile, a avoué Mbilli en entrevue téléphonique à RDS.ca mercredi. C'est un combat qui va me permettre de progresser dans les classements. L'objectif, c'est qu'un jour, il ne sera tout simplement plus possible d'éviter de m'affronter. »

À première vue, Ware est un adversaire qui ne devrait pas poser trop de problèmes à Mbilli. L'Américain a eu toutes les misères du monde à vaincre Ronald Ellis par décision majoritaire des juges en février 2019, alors que Mbilli a pratiquement gagné tous les rounds en décembre 2021.

« Il ne faut pas que je sous-estime l'adversaire que j'aurai en face de moi, car il y a des titres en jeu, prévient Mbilli. Je suis vraiment dans une situation où je n'ai pas le droit à l'erreur si je veux obtenir un combat de championnat du monde. Je ne peux pas prendre de combat à la légère.

« C'est le genre de combat où je devrai m'assurer d'imposer le rythme et de rester concentré pour ne pas me faire endormir par mon adversaire. C'est un boxeur américain qui possède un style classique, c'est-à-dire qu'il utilise beaucoup son jab avant d'attaquer en combinaisons. »

Installé à Montréal depuis son passage chez les professionnels aux côtés de Marc Ramsay en 2017, Mbilli s'est étonnamment énormément promené pour vivre de son sport au cours des dernières années. Il livrera un deuxième combat de suite dans la métropole pour la première fois en quatre ans. Se battre devant ceux et celles qu'il considère comme les siens le réjouit.

« Je suis très content de m'être installé à Montréal et mes résultats le prouvent bien. Sinon, je serais déjà parti, explique Mbilli. Quand un boxeur n'est pas heureux, ça se reflète évidemment sur ses performances. Je me vois très bien finir ma vie ici. J'ai plusieurs projets dans ce pays.

« Il fait vraiment bon vivre au Québec. Les hivers sont évidemment plus difficiles, mais j'aime l'ambiance, j'aime cette mentalité qui est très ouverte d'esprit, multiculturelle. Pour un jeune comme moi, c'est vraiment l'idéal. C'est un endroit que j'adore et je sens qu'il m'a adopté. »