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RÉSULTATS

Un mois de boxe faste en février

David Benavidez David Benavidez - Getty
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Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

On s'est manqué la semaine dernière. Je ne me suis même pas présenté à notre propre gala au Casino de Montréal! Une bonne grippe d'homme que disait ma conjointe un peu sarcastique!

C'est un mois de février faste en boxe qui s'annonce, qui a débuté en force le week-end dernier en ce mois de Super Bowl.

C'est devant une foule enthousiaste de 12 109 partisans au T-Mobile de Las Vegas que David « The Monster Bandera Roja » Benavidez (30-0-0, 24 K.-O.) a confirmé sa position de dauphin principal au roi Artur, en prenant la mesure de son coriace adversaire cubain David Morrell (11-1-0, 9 K.-O.) par décision unanime.

Une performance convaincante pour l'Américain de 28 ans qui était à sa deuxième sortie chez les mi-lourds. On se souvient que son combat contre celui qui a mis fin au règne d'Adonis Stevenson, Oleksandr Gvozdyk (20-2, 16 K.-O.) en juin dernier, nous avait laissés sur notre appétit.

Cette fois-ci, le Monster de Phoenix n'a laissé aucun doute, même s'il a visité le tapis au 11e. Après s'être relevé, c'est lui qui a été l'agresseur pour tenter de punir l'affront.

David Morrell ne devrait pas voir son étoile trop pâlir, lui qui été compétitif à tous les rounds. Il manquait visiblement d'expérience à ce niveau, n'ayant pas eu beaucoup d'opposition lors de ses 11 combats seulement en carrière et surtout qu'il n'avait jamais vécu l'ampleur d'une grande promotion. 

Il est jeune, il est bon et il est bien entouré. Il devrait donc se remettre en selle très rapidement.

Benavidez, au contraire, ça fait depuis 10 ans qu'il se lance dans tous les défis : Anthony Direll, David Lemieux, Caleb Plant, Demetrius Andrade... Un parcours en ligne droite vers le Saint Graal tant recherché. 

Il a longtemps visé Canelo, mais de guerre lasse il s'est détourné et maintenant c'est King Artur sa cible.

Le jeune homme d'origine hispanique sera un spectateur attentif lors du Super Bowl de la boxe le 22 février prochain à Riyad, qui regroupe possiblement les combats représentant la meilleure carte de boxe de l'histoire, du moins sur papier. J'aurai le temps d'y revenir...

Comme il est impatient à obtenir enfin sa chance, son souhait est une victoire de Beterbiev sur Dimitrii Bivol afin d'éviter la trilogie qui le retarderait encore davantage.

Shields la « GOAT »? C'est elle qui le prétend

La reine des ceintures mondiales de 29 ans Claressa Shields (16-0, 3 K.-O) était également en action en fin de semaine dans son Flint natal contre madame Danielle Perkins (5-1, 2 K.-O) de Houston, 42 ans, qui en était à son premier combat de championnat. Les combats de cette dernière n'avaient jamais dépassé 6 rounds.

Les quatre titres majeurs des lourds étaient à l'enjeu, dont celui du WBC, qu'elle a arraché à la Québécoise Vanessa Lepage-Joanisse en juillet dernier alors que les trois autres – IBF, WBA et WBO – étaient vacants.

Il n'y a aucun doute que la double médaillée d'or olympique est phénoménale et ses exploits en boxe professionnelle le sont autant. Elle a d'abord été championne des super moyens en 2017, aura unifiée toutes les ceintures chez les moyens en 2019, chez les super mi-moyens en 2021 contre Marie-Ève Dicaire et elle vient de récidiver chez les lourds. 

Dans la majorité de ses combats, elle n'a même pas perdu un round. Seule Savannah Marshall, au O2 Arena de Londres en 2022, l'a poussée dans ses retranchements en allant chercher l'aval des juges dans quatre des 10 rounds. 

On aurait aimé voir la revanche, peut-être même une trilogie. Ça s'est discuté puis estompé. 

Depuis ses premiers pas, elle se qualifie elle-même comme la « GOAT » (Greatest of all time). Elle fustige les championnes du passé comme Laila Ali, Christie Martin ou Lucia Rijker, et elle regarde de haut ses contemporaines.

Elle n'aura jamais eu la qualité d'opposition des Amanda Serrano, Kathy Taylor ou Seniesa Estrada, qui n'auront pas amassé autant de quincaillerie que Sa Seigneurie, mais qui auront fait vibrer les stades par leurs affrontements frénétiques et spectaculaires. 

Claressa Shields est une championne unique, mais elle est pratiquement la seule dans les divisions des 160 livres et plus. 

Ça me fait penser à une histoire d'un bâtisseur de la boxe canadienne, Jerry Shears, qui était un peu mal aimé parce qu'il était toujours à se vanter de ses accomplissements. En fait, il se promenait toujours avec un scrapbook de six pouces d'épaisseur qu'il déployait aussitôt qu'il pouvait capter votre attention.

Il est véritablement celui qui a fait adopter le port du casque obligatoire en compétition de boxe amateur au début des années 1970. Il ne l'est plus maintenant, et je me demande encore pourquoi. Il a été boxeur, président fondateur de Boxe Canada, et a représenté le Canada sur l'exécutif de l'AIBA pendant plusieurs décennies.

Je l'aimais bien Jerry, et à un moment je me suis senti assez confiant pour lui dire ce que tout le monde lui disait dans le dos, qu'il était fatiguant avec toutes ses histoires. Tu devrais laisser les autres souligner tes mérites et tes exploits, tu te ferais bien plus d'amis.

Sa réponse a été : « Si je ne le fais pas moi-même, personne ne va le faire ».

Voilà pourquoi Claressa Shields crie haut et fort qu'elle est la « GOAT ». Elle ne se fait probablement pas beaucoup d'amis non plus.

En passant, il n'y a pas longtemps, j'étais chez mon ami Joe à ville St-Laurent et j'ai découvert, adossé à sa cour arrière, un petit parc sympathique qui se nomme le « Parc Jerry Shears. »

Canelo Alvarez

•    Les nouvelles sur Canelo Alvarez se bousculent cette semaine comme de la même façon que Brandon Graham des Eagles va bousculer la ligne offensive des Chiefs pour rejoindre et terrasser Mahomes.
•    En début de semaine on annonçait Alvarez contre Terence Crawford en septembre au Allegiant.
•    Mais auparavant il combattait en mai au T-Mobile de Las Vegas contre William Scull ou peut-être Christian MBilli.
•    Coup de théâtre en mi-journée jeudi, les négociations avec Turki Alalshikh sont suspendues, le combat contre Crawford est à l'eau et Canelo va combattre Jake Paul en mai à Las Vegas sur Netflix.
•    Juste avant de m'endormir, nouveau tournant majeur! Alalshikh annonce qu'il vient de conclure une entente de 4 combats avec le Mexicain répartie de cette façon :
o    Mai 2025 : premier combat à Riyad contre Jermall Charlo ou Bruno Surace (Le Français qui a battu Munguia)
o    Septembre 2025 :Terence Crawford au Allegiant de Las Vegas.
o    Février 2026 : Retour à Riyad contre Dmitry Bivol, Hamzah Sheeraz ou Chris Eubank Jr.
o    Octobre 2026 : à Riyad contre un adversaire à déterminer.

Quand son excellence veut quelque chose, il trouve les ressources requises pour être convainquant! Il vient de s'approprier la plus grande vedette actuelle en boxe professionnelle.

Monster du Japon

Nombreux sont ceux qui considèrent maintenant Naoya « Monster » Inoue (29-0, 26 K.-O.) comme le numéro un livre pour livre. À mon avis, il doit être considéré derrière le monarque des lourds Oleksandr Usyk (23-0, 14 K.-O.). Alors que l'Ukrainien se remet lentement de ses deux pénibles et difficiles rixes devant Fury, le Japonais a déjà des combats prévus pour l'année. Au printemps à Las Vegas, en septembre au Japon et en décembre à Riyad. 

Rozicki c. Pascal pour le titre WBC des lourds légers?

Mon confrère Daniel Otter, le promoteur du rude aspirant no 1 du WBC et obligatoire Ryan Rozicki (20-1-1, 19 K.-O.), a remporté l'appel d'offres décrété par le WBC pour le combat contre le champion Badou Jack (28-3-3, 17 K.-O.). Ne me demandez pas comment il se fait que Jack soit encore champion, lui qui est inactif depuis deux ans. 

Le hic est que Three Lions Promotions fut la seule entité à miser. C'est donc dire que Jack, qui habite maintenant Dubaï, n'a pas trouvé les ressources nécessaires pour se protéger, et s'il veut demeurer champion, il doit combattre son aspirant obligatoire au Canada.  

Sans être dans les confidences, je peux sans crainte affirmer que ce combat n'aura jamais lieu. Jack a 41 ans bien sonné et il ne viendra pas ici. Il faut donc s'attendre à ce que le WBC lui retire sa ceinture et mandate Rozicki de combattre pour le titre vacant. Pourquoi pas contre Jean Pascal? Ce scénario me semble très plausible. 

Contre Pascal, ce serait pour Rozicki le deuxième combat de championnat contre un Québécois, s'étant incliné par décision unanime contre Oscar Rivas (28-1, 19 K.-O.) à l'Olympia sur la rue St-Laurent en 2021 dans un affrontement aussi intense que spectaculaire. 

Kansas City ou Philadelphie?

Je suis évidemment amateur de boxe, mais je suis également un grand fan de football. On a réuni quelques amies à la maison dimanche et mes fils y amènent les leurs également. On ne va rien manquer du grand match entre deux de mes équipes favorites, les Chiefs et les Eagles. Si je vais sur Mise-O-Jeu, je mise une décision partagée en quatre rounds pour la gang à Mahomes. Et vous?

Bonne boxe... et bon Super Bowl!