Montréal ne donnera pas le coup d'envoi de la saison du championnat du monde de Formule 1. Le Grand Prix du Canada, prévu le 14 juin au circuit Gilles-Villeneuve de l'Île Notre-Dame, a été à son tour reporté en raison de la pandémie de coronavirus.

L'épreuve montréalaise subit donc le même sort que toutes les autres courses depuis le début de la saison.

Cette décision est tombée presque au même moment où la Ville de Montréal annonçait que tous les événements culturels et sportifs sur son territoire étaient annulés jusqu'au 2 juillet, afin de limiter les occasions de rassemblement.

« Il y avait déjà des mesures qui étaient restrictives, par exemple la fermeture des frontières jusqu'au 30 juin, a noté le président et chef de la direction de l'événement, François Dumontier, lors d'un entretien avec La Presse canadienne. Nous, la date que nous nous étions données pour prendre une décision coïncidait avec le début du montage du circuit. Avant d'engranger des coûts, de monter le circuit, il fallait être certain que nous allions présenter la course. »

« Un élément qui a peut-être permis de prendre notre décision plus vite est la décision ce week-end du premier ministre (François Legault) de prolonger la fermeture des entreprises non essentielles jusqu'au 4 mai. Nous, la grande majorité des entreprises avec qui nous travaillons sont non essentielles. Ça mettait en péril la présentation du Grand Prix s'il avait lieu le 14 juin. (...) Il y a une couche supplémentaire qui s'est ajoutée avec la décision de la Ville de Montréal (mardi). »

La semaine dernière, les Francos, le Festival de jazz et le Tour cycliste de l'Île ont tous été annulés en raison de la COVID-19.

La Formule 1 travaille actuellement de concert avec les promoteurs pour élaborer un calendrier remanié qui comprendrait entre 15 et 18 courses cette année.

« Les deux mots d'ordre sont 'flexibilité' et qu'il va falloir être conciliant, a expliqué Dumontier. Le calendrier va être chamboulé. Nous sommes habitués de lancer l'été à Montréal en juin. Nous le présentons en juin depuis 1982. Là, il va falloir faire des concessions, faire preuve de flexibilité. Peut-être que nous allons devoir le présenter à l'automne, il fera plus frais. »

L'organisateur a informé les détenteurs de billets que ceux-ci demeurent valides et qu'ils seront informés des options qui s'offrent à eux dès que la nouvelle date de la présentation de l'événement sera connue.

Faux départ

Le Grand Prix du Canada devait lancer la saison de F1 à la suite de l'annulation ou du report des huit premières courses de la saison 2020.

Le Grand Prix d'Australie en lever de rideau de la saison à Melbourne a été annulé quelques heures seulement avant le début de la course, le 13 mars. La course au Bahreïn, qui devait avoir lieu la semaine suivante à huis clos, et le premier Grand Prix du Vietnam, le 5 avril, ont ensuite été rapidement annulés. Le Grand Prix de Chine à Shanghai, le 19 avril, avait été reporté en février.

Puis, ce fut au tour des trois courses suivantes au calendrier d'êtres annulées. Alors que les épreuves aux Pays-Bas et en Espagne ont été reportées, l'emblématique Grand Prix de Monaco a été rayé du calendrier pour 2020.

La saison devrait se terminer avec le Grand Prix d'Abou Dhabi le 29 novembre, mais pourrait être prolongée pour accueillir certaines courses reportées, dont celle du Canada.

« Je pense que tout est permis ou peut être mis sur la table, a noté Dumontier. La Fédération internationale de l'automobile (FIA) a cédé à la F1 les droits au niveau du calendrier. Il n'aura donc pas besoin d'être approuvé par la FIA. On risque de se retrouver avec des événements lors de trois ou quatre semaines d'affilée et peut-être des week-ends de deux jours. Il y a vraiment différents scénarios sur la table. »

« Il n'était pas question de ne pas respecter la sécurité »