MEXICO – L'opportunité d'asseoir ses prétentions au trône : la Red Bull de Max Verstappen doit lui permettre de gagner le Grand Prix du Mexique de Formule 1, dimanche, pour continuer à creuser l'écart sur Lewis Hamilton au championnat.

Le Néerlandais a déjà frappé fort en remportant, à la stratégie, la manche précédente aux États-Unis, sur un terrain qui devait a priori favoriser Mercedes.

Du coup, Verstappen affiche douze points d'avance en tête du classement des pilotes pour entrer dans la dernière ligne droite d'un championnat parmi les plus serrés.

Et le voilà avec la possibilité de creuser encore l'écart lors de l'épreuve mexicaine, la 18e sur 22, puis lors de la suivante au Brésil, la semaine prochaine à Interlagos.

« Il est très important pour moi et pour l'équipe d'essayer de remporter les trois prochaines courses », martèle le Néerlandais.

Sa Red Bull n'est pas intrinsèquement beaucoup plus rapide que la Mercedes d'Hamilton mais, sur un circuit perché à plus de 2200 mètres d'altitude, la raréfaction de l'air modifie l'équilibre des forces.

« Absolument être à 100 % »

Historiquement, le moteur Honda du Néerlandais est plus performant en altitude que l'unité de puissance Mercedes, qui a tendance à surchauffer. Dans ces conditions, aussi, les appuis aérodynamiques sont moindres. Or la Red Bull en a plus que sa concurrente.

Les statistiques en témoignent. Verstappen (alors motorisé par Renault) s'est imposé sur le circuit des Frères Rodríguez en 2017 et 2018. Il est passé à un cheveu de la pole position en 2018, battu par son équipier australien Daniel Ricciardo pour 26 millièmes, et 2019 (à l'ère Honda) : le plus rapide des qualifications, il a écopé de trois places de pénalité sur la grille.

« C'est une piste sur laquelle ils sont rapides mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas l'être aussi », commente Hamilton, vainqueur à Mexico en 2016 (depuis la position de tête) et 2019. « Cela signifie qu'on doit absolument être à 100% et ne rien laisser au hasard. »

De toute façon, « cette année, tout est possible », ajoute son patron Toto Wolff. « Sur les tracés où vous étiez auparavant faible, vous êtes soudainement fort, et vice versa. » « Il faut oublier les enseignements du passé », estime aussi l'homologue de ce dernier chez Red Bull, Christian Horner.

Sachant que les F1 n'ont plus roulé au Mexique depuis deux ans, l'édition 2020 ayant été annulée à cause de la pandémie de COVID-19, une surprise n'est pas à exclure.

Alors, victoire annoncée pour le héros de Red Bull, qui a posé une ou deux phalanges sur son premier trophée de champion du monde de F1 en s'imposant au Texas fin octobre? Ou revers inattendu face à Mercedes?

« La saison est encore longue »

Quel que soit le résultat de ce GP du Mexique à guichets fermés (avec 250 000 spectateurs attendus sur trois jours, 130 000 dimanche), les points décrochés vaudront cher. D'autant que la suite au Brésil s'annonce à peine plus favorable, sur le papier, aux Flèches d'argent.

Ensuite, on plongera dans l'inconnu avec deux GP inédits au Qatar puis en Arabie saoudite, avant la traditionnelle finale d'Abou Dhabi (où Verstappen a, pour la première fois, détrôné Mercedes l'an dernier).

Avec une nouvelle pénalité pour changement de moteur planant au-dessus d'Hamilton (même si celui-ci assure que son groupe propulseur est « solide et parti pour finir la saison »), son rival a quelques arguments.

Mais on aurait tort d'enterrer si tôt le septuple champion du monde, en quête d'une huitième couronne record. « Je pense que Lewis va tout donner jusqu'à la fin », remarque notamment Charles Leclerc (Ferrari) pour l'AFP.

« La saison est encore longue, il peut se passer beaucoup de choses », continue Esteban Ocon (Alpine), qui pointe la fiabilité des monoplaces mais aussi les caractéristiques du circuit mexicain « où les murs sont proches, où les bosses sont grandes et où ça va être chaud au premier virage. »

Douze points, c'est un écart bien mince. Un abandon et « les cartes seront redistribuées ».