Vingt pilotes vont se disputer la victoire cette fin de semaine lors du Grand Prix du Canada au Circuit Gilles-Villeneuve. Vous en connaissez plusieurs, mais pour ceux qui suivent le grand cirque de la F1 de façon plus ou moins assidue, certains noms sont peut-être moins familiers. Et pour les plus connaisseurs, un petit rafraichissement ne fait jamais de tort !

Je vous propose donc un petit tour d’horizon des forces en présence en deux temps.

NDLR :  Les pilotes sont présentés par écurie selon l’ordre de l’actuel championnat des constructeurs.

Mercedes

Lewis Hamilton

Sans doute celui qui a le moins besoin de présentation. Lewis Hamilton est le visage de la Formule 1 depuis maintenant une décennie. Hamilton est quadruple champion du monde et il a notamment remporté 3 des 4 derniers titres mondiaux avec Mercedes, échappant le titre en 2016 au profit de son coéquipier, Nico Rosberg.

Même hors des circuits, le Britannique attire l’attention. Souvent entouré des plus grandes stars de la planète et présent dans les évènements les plus prisés, Hamilton est également très actif sur les réseaux sociaux, ce qui en a fait une vedette des temps modernes. Mais n’oublions pas l’essentiel. Sa grande popularité, il la doit surtout à son coup de volant exceptionnel.

Hamilton est devenu le roi des qualifications avec 73 positions de têtes, fracassant le record de Michael Schumacher. En fait, au cours de sa carrière, Hamilton a pris le départ du premier rang plus d’une fois sur trois !

En 11 saisons en F1, Hamilton n’a jamais terminé hors du top-5 au classement des pilotes. Et à Montréal, sa feuille de route est tout aussi impressionnante avec 6 positions de tête et autant de victoires. Il a notamment remporté les trois dernières éditions de l’épreuve montréalaise.

Après un début de saison plutôt lent, Hamilton semble avoir retrouvé la forme, remportant 2 des 3 derniers Grands Prix. Il arrive au Québec au sommet du classement des pilotes, lui qui tente, tout comme Sebastian Vettel, de devenir le troisième pilote de l’histoire à remporter cinq titres mondiaux.

Valtteri Bottas

Le coéquipier de Lewis Hamilton est certes un peu plus discret, mais son talent est indéniable. Dans l’ombre de son coéquipier, Bottas est toujours à prendre au sérieux et il a les outils pour remporter sa part d’épreuve.

Bottas est arrivé en Formule 1 en 2013 et le Finlandais a fait quatre saisons chez Williams avant de faire le saut chez Mercedes l’an dernier. Chez Williams, Bottas s’est établi comme l’un des beaux espoirs en F1, amassant 7 podiums.

Maintenant âgé de 28 ans, Bottas doit dorénavant confirmer qu’il appartient à l’élite de son sport, et il doit le faire rapidement, puisqu’il écoule sa dernière année de contrat avec Mercedes.

Le Finlandais connaît un bon début de saison, à l’exception d’une sortie de piste lors des qualifications du premier Grand Prix, en Australie. D’ailleurs, Valtteri a bien failli remporter le Grand Prix de Bakou, mais une crevaison dans les derniers tours est venue tout gâcher pour lui. Ce n’est pas toujours facile pour un pilote numéro 2 de se faire justice, mais Bottas accomplit un travail plus qu’honnête avec les flèches d’argent.

Et il sera à surveiller à Montréal. Bottas est monté sur le podium lors des trois derniers Grands Prix du Canada.

Ferrari

Sebastian Vettel

L’autre grande vedette de la Formule 1, Sebastian Vettel a un style pourtant bien différent de son rival Lewis Hamilton. Plus discret et soucieux de sa vie privée, Vettel se tient bien loin des réseaux sociaux.

Sur la piste, l’Allemand a fait parler de lui à un très jeune âge. À Monza, en 2008, il profite d’une piste détrempée pour remporter le Grand Prix d’Italie au volant d’une Toro Rosso! Il devenait alors le plus jeune vainqueur de l’histoire de la F1, record qui sera battu par Max Verstappen en 2016.

Ensuite promu chez Red Bull, Vettel remporte quatre titres mondiaux consécutifs entre 2010 et 2013.

Après une saison 2014 plus difficile, il fait le saut chez Ferrari, un peu à l’image de son idole de jeunesse, Michael Schumacher. Vettel tente depuis de redonner ses lettres de noblesse à la Scuderia et de ramener un titre mondial chez Ferrari, en vain.

Mais la carrière de Vettel n’est pas qu’un long fleuve tranquille. L’Allemand a été impliqué dans quelques controverses chez Red Bull, causant un accrochage avec Mark Webber en Turquie en 2010, ou refusant de suivre des consignes d’équipe en Malaisie en 2013. Quand les choses tournent mal, il peut aussi parfois avoir tendance à s’emporter, comme à Bakou l’an dernier. Mais lorsque bien concentré sur la tâche à accomplir, il est très difficile à battre.

Le pilote Ferrari a remporté les deux premiers Grands Prix de la saison et il voudra retrouver le chemin de la victoire sur un circuit qui lui a souri qu’une seule fois au cours de sa carrière, en 2013.

Kimi Räikkönen

Le doyen de la Formule 1. Âgé de 38 ans, Kimi Räikkönen a disputé sa première saison en Formule 1 avec Sauber en 2001!

Champion du monde en 2007, il est le dernier pilote à avoir remporté un titre mondial avec Ferrari. Il a ensuite pris une pause de 3 ans, se dirigeant plutôt vers le rallye, avant de revenir avec Lotus en 2012. De retour avec la Scuderia depuis 2014, son retour dans l’uniforme rouge est moins fructueux. Il n’a remporté aucune course depuis qu’il est revenu avec Ferrari!

Celui qu’on surnomme Iceman joue donc le rôle qu’on lui demande, soit celui du gentil pilote numéro 2 derrière Vettel. Le Finlandais s’entend bien avec l’Allemand et il semble accepter son rôle… et s’il ose montrer un peu les dents, on a l’impression que Ferrari usera de stratégie pour qu’il reprenne son rang, comme à Monaco, l’an dernier.

Mais les partisans d’Iceman, eux, espèrent sans doute plus de leur pilote favori. Pourquoi ne pas allez chercher quelques victoires, comme le fait si bien Bottas chez Mercedes ? Car un simple rôle de numéro 2, c’est quand même un peu triste pour un ancien champion du monde…

Räikkönen a remporté l’épreuve de Montréal une fois… c’était en 2005!

Red Bull

Daniel Ricciardo

Si l’on cherche le pilote qui fait le plus parler de lui depuis le début de la saison, il faut se tourner vers le souriant Australien. Premièrement, en raison de ses performances impressionnantes, mais aussi, car Ricciardo est à la recherche d’un contrat pour l’an prochain... et qu’on se demande tous qui le recrutera!

Même aux côtés de Max Verstappen, Ricciardo s’impose comme le numéro un chez Red Bull grâce principalement à sa constance. L’an dernier, il a réalisé 5 podiums consécutifs alors que la Red Bull n’était pas au niveau des Mercedes et des Ferrari. Cette année, c’est encore mieux. Deux victoires en 6 courses, c’est autant que Vettel et Hamilton.

En fin de contrat, le pilote de 28 ans est maintenant à la recherche de la meilleure voiture disponible pour remporter un premier titre mondial. Restera-t-il chez Red Bull? Fera-t-il le saut chez Ferrari ou Mercedes? C’est le dossier chaud en F1 présentement.

Une chose est certaine, Ricciardo n’a pas peur de la compétition à l’interne. Il a fait bien mieux que Vettel lorsque les deux étaient coéquipiers chez Red Bull en 2014.

Et Montréal lui rappellera quelques bons souvenirs. C’est ici qu’il a obtenu sa 1re victoire, en 2014.

Max Verstappen

Le jeune prodige. Max Verstappen est vu par plusieurs comme la prochaine grande vedette de la F1. Son talent ne fait aucun doute. Arrivé en F1 à 17 ans, il a remporté sa 1re course à 18 ans, lors de son premier départ chez Red Bull!

Verstappen en est à sa 4e saison en Formule 1, mais son talent brut a encore besoin d’être poli. Le Néerlandais a encore besoin de maturité, de patience et de mesure. On l’oublie trop souvent...il n’a que 20 ans! Il reste que Verstappen a été impliqué plus souvent qu’à son tour dans des accrochages et des sorties de pistes de toutes sortes depuis le début de la saison. On aime tous son style très agressif, très spectaculaire, mais on veut aussi le voir se battre pour le championnat. Et ça, ça n’arrivera pas de sitôt s’il continue d’accumuler les erreurs qui lui coûtent beaucoup de points.

Verstappen n’a qu'un seul podium à sa fiche cette saison, et il n’en a jamais obtenu à Montréal. Pourra-t-il mettre un terme à ces deux mauvaises séquences?

Renault

Nico Hulkenberg

Nico Hulkenberg a gagné partout où il a passé... sauf en Formule 1. L’Allemand est reconnu pour son talent et son potentiel, mais il n’a jamais été en mesure de le démontrer dans une écurie de pointe en Formule 1. Avec 141 départs, il détient d’ailleurs le record du plus grand nombre de Grands Prix sans réussir de podium en F1... un record dont il se passerait probablement.

Pourtant, sa feuille de route est bien garnie, puisque Hulkenberg a notamment été champion de F3 et de GP2 avant d’accéder à la F1. Il a aussi participé aux prestigieux 24 Heures du Mans une fois, en 2015, épreuve qu’il a remportée avec Porsche.

Avec Renault qui monte au classement et qui aspire à revenir parmi l’élite de la Formule 1 à moyen terme, il ne reste plus qu’à espérer qu’Hulkenberg aura enfin la chance de démontrer son plein potentiel...  et d’enfin monter sur un podium.

Son meilleur résultat à Montréal est une 5e place, en 2014.

Carlos Sainz Jr

Fils de l’ancien champion du monde de rallye, Carlos Sainz Sr, l’Espagnol a choisi les monoplaces plutôt que les voitures de rallye. Bon choix, car il se débrouille plutôt bien sur un circuit!

Faisant partie de la filière de Red Bull, Sainz a commencé sa carrière en Formule 1 avec Toro Rosso. Il s’est bâti une bonne réputation en plaçant sa voiture dans les points de façon régulière lors de son passage avec l’écurie. En fin de saison l’an dernier, Red Bull a pris la décision de prêter Sainz à Renault pour une saison. En 6 courses avec Renault en 2018, Sainz démontre encore une fois beaucoup de constance, terminant dans les points cinq fois.

Tout comme Hulkenberg, les progrès de Renault l’aideront à s’établir parmi les bons pilotes du plateau. Quant à son avenir, il faudra voir quels sont les plans de Red Bull pour lui. Pourrait-il remplacer Ricciardo si l’Australien décidait de changer d’équipe?

À Montréal, Sainz a terminé une fois dans les points avec une 9e place en 2016.

McLaren

Fernando Alonso

Double champion du monde de Formule 1, Fernando Alonso est sans doute l’un des meilleurs pilotes en F1 présentement, dans la même catégorie que Vettel et Hamilton. Ce qui est dommage, c’est qu’il y a longtemps que Fernando n’a pas pu exprimer pleinement son talent. Son départ de Ferrari vers McLaren pour la saison 2015 ne s’est pas passé comme prévu. Le partenariat difficile entre McLaren et Honda l’a relégué en fond de grille.

Cette année, l’arrivée de Renault chez McLaren redonne un nouveau souffle à l’équipe… et à Alonso. L’Espagnol figure au 7e rang du classement des pilotes, derrière les 6 pilotes des trois grandes équipes de pointe. Il a terminé dans les points à toutes les courses, sauf à Monaco, victime d’ennuis mécaniques.

Arrivé en Formule 1 en 2001, le pilote de 36 ans a mis un terme à la domination de Michael Schumacher alors qu’il était chez Renault, en 2005. Aujourd’hui, sa principale motivation est l’obtention de la triple couronne, qui consiste à remporter le Grand Prix de Monaco, les 500 milles d’Indianapolis et les 24 Heures du Mans. L’an dernier, il a participé à l’Indy 500 et cette année, il partage son temps entre la F1 et le Championnat du monde d’Endurance. Une semaine seulement après l’épreuve à Montréal, il sera en piste pour les 24 Heures du Mans.

Sa seule victoire à Montréal remonte à 2006, avec Renault.

Stoffel Vandoorne

McLaren avait beaucoup d’attentes envers Stoffel Vandoorne. Le Belge est champion de GP2 en 2015 et il a connu du succès en Super Formula, au Japon, en 2016. Arrivé en Formule 1 à temps plein l’an dernier (il avait fait une course en remplacement d’Alonso en 2016), Vandoorne n’a toutefois pas encore répondu aux attentes.

Son plus grand problème, c’est qu’il souffre beaucoup de la comparaison avec son coéquipier, Fernando Alonso. Alors qu’Alonso est présentement 7e au classement avec 32 points, Vandoorne est 15e avec 8 points. McLaren, qui souhaite mettre la main sur le 4e rang des constructeurs cette saison, aura besoin de beaucoup plus de son 2e pilote pour y parvenir. Mais à la défense de Vandoorne... qui ne souffrirait pas de la comparaison directe avec Fernando Alonso?

À 26 ans, Vandoorne doit maintenant hausser son jeu d’un cran s’il veut connaître une longue carrière en F1. Au Canada, il voudra faire mieux que sa 14e place de l’an dernier.

NDLR : À ne pas manquer mardi, l'analyse des autres pilotes du plateau de F1