L'IndyCar annule ses courses jusqu'à fin avril en raison de la pandémie de coronavirus, à commencer par la première, le Grand Prix de St Petersburg (Floride), qui devait débuter vendredi et se terminer dimanche, annonce le championnat américain dans un communiqué.

« Après mûre réflexion, incluant des communications régulières avec nos promoteurs, les instances de santé et les administrations municipales des localités de nos courses au sujet de COVID-19, nous avons pris la décision d'annuler tous les événements d'IndyCar jusqu'à fin avril », précise ce communiqué.

Sont donc annulés, outre le Grand Prix inaugural de St Petersburg, le Grand Prix d'Alabama (5 avril) et le Grand Prix d'Austin (26 avril). Le Grand Prix de Long Beach (Californie), prévu le 19 avril, avait déjà été reporté à une date à déterminer jeudi.

Sauf nouveaux reports ou annulations, la saison devrait donc débuter au Grand Prix d'Indianapolis le 9 mai, avant les mythiques 500 miles le 24 mai.

« Nous continuerons à nous coordonner avec les experts en santé publique et les responsables gouvernementaux pour déterminer les plans appropriés pour la reprise de notre programme », conclut l'IndyCar.           

L'élan de Newgarden freiné

La nouvelle retarde la volonté de l'Américain Josef Newgarden, champion IndyCar en titre après un premier sacre en 2017, qui espérait réussir la passe de trois cette saison.

Au départ, la course devait se dérouler à huis clos. Le maire de St. Petersburg, Rick Kriseman, qui a rappelé que sa « responsabilité la plus importante est de protéger la santé et la sécurité publiques », après que deux personnes ont contracté le Covid-19 près du site.

« Tout le monde est préoccupé par les risques pour la santé », a affirmé le pilote d'Andretti Autosport, Ryan Hunter-Reay, quelque peu fataliste. « En tant que coureurs, nous voulons courir. Une fois qu'on a dit ça, avec ces épidémies, nous avons des semaines de retard sur le taux d'infection. Nous ne savons pas où nous en sommes en ce moment. On est un groupe de coureurs à St. Petersburg qui font ce qu'ils doivent faire. »

Josef Newgarden (Penske), lui, ne masquait pas son excitation à reprendre le volant. « C'est toujours un coup d'envoi fantastique qui est donné ici. J'adore l'atmosphère. L'ouverture de saison est importante. Nous voulons faire une belle course », s'est-il exclamé auprès de NBCSports.

Alonso rêve des 500 Milles

L'Américain de 29 ans, sacré en 2019 aux dépens du Français Simon Pagenaud (Penske), veut en effet « conserver cet élan », sur un circuit qui lui a souri l'an passé puisqu'il y avait remporté la première de ses quatre victoires de la saison.

Newgarden s'est dit « confiant », après une saison morte studieuse à ajuster sa monoplace désormais affublée comme toutes les autres d'un « aeroscreen », cette protection vitrée autour du cockpit dont le poids a obligé les écuries à s'adapter aux différences aérodynamiques engendrées.

Ses rivaux seront nombreux mais le premier d'entre eux sera Pagenaud. Le Français, titré en 2016, sort « d'une saison de rêve absolu » après avoir remporté les mythiques 500 Miles d'Indianapolis et terminé deuxième du championnat. 

« Je ne l'oublierai jamais mais je me concentre maintenant sur 2020. Je me sens plus prêt que jamais, déterminé », a dit le pilote de 35 ans.

Si le Néo-Zélandais Scott Dixon (Chip Ganassi Racing), quintuple champion, sera un rival expérimenté qui aura son mot à dire comme chaque année, la relève pointe aussi le bout de son nez, avec Colton Herta (Andretti Harding Steinbrenner Autosport), devenu l'an passé à 18 ans le plus jeune vainqueur d'une course d'IndyCar à Austin, avant d'ajouter une deuxième en clôture de saison à Laguna Seca.

Ces coureurs et la trentaine d'autres engagés cette année ont déjà dû noter la date du 24 mai, celle des 500 miles d'Indianapolis.

Ce week-end là, l'Espagnol Fernando Alonso (Arrow McLaren SP) tentera pour la troisième fois, après des échecs en 2017 et 2019, de remporter cette course si prestigieuse qui manque à son palmarès pour lui permettre de décrocher la « triple couronne » du sport automobile. 

Il deviendrait alors le deuxième pilote de l'histoire, après le Britannique Graham Hill en 1972, à y parvenir en ayant déjà remporté le titre mondial en F1 (ou le Grand Prix de Monaco selon les acceptions) et les 24 Heures du Mans.