ASUNCION, Paraguay -  Et c'est parti pour deux semaines d'aventure: les premiers concurrents du Dakar-2017 se sont élancés lundi matin d'Asuncion, au Paraguay, pour rejoindre Buenos Aires, un périple de 8 800 kilomètres par-delà la haute montagne bolivienne, pour l'édition la « plus dure » de l'ère sud-américaine.

C'est le tenant du titre en moto, l'Australien Toby Price, qui a pris le premier le départ, au guidon de sa KTM, à 8 h 00 locales, pour cette première étape longue de 454 km, dont 38,5 km de spéciale, jusqu'à Resistencia, au nord-est de l'Argentine.

Un galop d'essai remporté par le Français Xavier de Soultrait (Yamaha), qui débute de la meilleure des manières son quatrième Dakar.

« Gagner une étape du Dakar, c'est incroyable, ce serait déjà un "step" (une marche, ndlr). Mais ce n'est pas mon but ultime. Moi, je veux gagner le Dakar... et pourquoi pas cette année. Je mets les pièces du puzzle en place peu à peu, on commence à voir l'image! », se réjouissait à l'issue de la spéciale le vicomte, descendant de la lignée de Bourbons, sur le site de la course.

Les autos ont pris le départ sur le coup de 11h00 locales (14h00 GMT), avec le vainqueur sortant, le Français Stéphane Peterhansel. Son coéquipier chez Peugeot Sébastien Loeb, nonuple champion du monde des rallyes, l'a suivi une vingtaine de minutes plus tard.

Au total, il y a 318 véhicules (144 motos, 37 quads, 87 autos et 50 camions) et 501 concurrents en lice, à l'issue des vérifications administratives et techniques.

Le Dakar-2017, dont le parcours va conduire les concurrents sur quelque 8 800 kilomètres, dont près de 4 000 de spéciales, jusqu'à Buenos Aires le 14 janvier, fera la part belle à l'altiplano bolivien.

Au menu, cinq étapes disputées à plus de 3.500 m d'altitude, entrecoupées par une journée de repos à La Paz, la capitale la plus élevée du monde (3 600 m), le 8 janvier. Jamais le Dakar n'aura autant roulé en haute montagne et le manque d'oxygène s'annonce comme une redoutable épreuve.

« Incertitude quant à l'altitude »

« C'est un peu l'incertitude quant à l'altitude [...] on ne sait pas trop comment on va réagir, pilotes, copilotes, mais aussi assistants, mécaniciens. Si on a un coup de "moins bien" sur une journée, on peut tout perdre et c'est vrai pour tous les pilotes, même ceux qui ont passé du temps en altitude et se sont bien préparés  », prophétise le très expérimenté Peterhansel.

Le recordman de victoires sur le Dakar (six en moto et six en auto depuis ses débuts en 1988) figure parmi les favoris, au même titre que ses coéquipiers de la marque au lion, Carlos Sainz, Cyril Despres et Sébastien Loeb.

« C'est difficile de faire un pronostic, mais l'ambition est là, c'est sûr », a prévenu Loeb, boulimique de victoires, avant le départ.

Mais le plateau auto est relevé, rappelle Peterhansel: « C'est un Dakar ouvert. A la louche, je dirais qu'il y a six ou sept pilotes capables de gagner, bien sûr chez Peugeot mais aussi Toyota. Et même chez Mini, avec un Mikko Hirvonen qui progresse » (4e en 2016 à sa première participation, ndlr).

Du côté des motos, les jeux sont encore plus ouverts. Après dix ans de domination sans partage de Cyril Despres et Marc Coma, passé du côté de l'organisation chez ASO après sa victoire en 2015, le Dakar se cherche de nouvelles têtes d'affiche.

Toby Price, 17e lundi (à 01:25), remet son titre en jeu avec l'idée d'offrir une 16e victoire de rang à KTM.

Le Français Philippe Croizon aussi s'est fixé pour objectif de rallier Buenos Aires. Après avoir traversé La Manche et relié les cinq continents à la nage, l'aventurier amputé des quatre membres s'élance pour un nouveau défi, au volant d'un buggy adapté.