TARTU, Estonie – Tirer le maximum de l'avantage de rouler sur ses terres pour se refaire au Championnat du monde : l'Estonien Ott Tänak (Hyundai) a exécuté samedi la première partie du plan élaboré avant le Rallye d'Estonie, 4e manche du WRC.

Le régional de l'étape a pris les commandes lors de la troisième spéciale de l'épreuve, la deuxième du matin, pour compter en fin de journée 11 sec 7/10 d'avance sur son équipier irlandais Craig Breen, 2e, et 28 sec 7/10 sur le Français Sébastien Ogier (Toyota), 3e.

Pas surprenant sachant qu'il s'est imposé à trois reprises en 2014, 2018 et 2019 dans l'épreuve, courue à moindre niveau depuis 2010.

« J'ai attaqué pendant quelques spéciales pour créer l'écart mais, cet après-midi, certaines ES étaient tellement cassantes que je savais qu'il ne fallait pas prendre de risque, raconte Tänak. Si je veux me battre au championnat, il faut arriver au bout. »

Pour l'emporter à l'issue des six dernières spéciales (sur 17) restant à parcourir dimanche autour de Tartu, dans l'est du pays, l'Estonien devra conserver cette philosophie, son équipier Breen, qui ne joue pas le championnat mais « le podium » et une place de titulaire l'an prochain, n'étant pas une menace.

Si le champion en titre s'inquiète de défendre ses chances au classement des pilotes, c'est qu'il a rendu copie blanche lors de la première manche, le Rallye Monte-Carlo, après un impressionnant accident. Ses deux deuxièmes places depuis ne le positionnent que 5e du championnat, à 24 longueurs du meneur Ogier.

Or, avec quatre épreuves seulement (Estonie inclue) demeurant au calendrier suite à la pandémie de coronavirus, le temps comme les points sont comptés...

Neuville hors course

En tête du classement avec huit longueurs d'avance sur son équipier britannique Elfyn Evans, 5e à 36 sec 8/10 samedi soir, et vingt unités de mieux que le Belge Thierry Neuville (Hyundai), hors course après avoir cassé une de ses roues en début d'après-midi, Ogier est dans une position favorable.

Il lui faudra tout de même contenir dimanche les assauts de ses équipiers, le Finlandais Kalle Rovanperä pointant à 6 sec 2/10 de lui et Evans à 8 sec 1/10. Et, comme toujours en rallye, garder la chance de son côté après deux alertes samedi, sous la forme de roues abîmées.

Quant à Neuville, il fera son retour, comme le prévoit le règlement, pour tenter de limiter la casse en prenant quelques points dans la « Power Stage », 17e et ultime spéciale, dernière ligne droite des 232,64 km chronométrés au menu de la fin de semaine.

À noter enfin la 9e place provisoire d'un autre Français, Pierre-Louis Loubet, qui fait ses débuts dans l'élite, après avoir remporté le titre en WRC2, la catégorie inférieure, l'an dernier.

Le Rallye d'Estonie devait entrer au calendrier du WRC en 2021, après un événement promotionnel en 2019, mais la pandémie et la nécessité de trouver de nouvelles destinations ont précipité cette inscription.

Cette manche de reprise après six mois d'arrêt forcé, disputée sur deux jours pleins au lieu de trois en temps normal, se fait dans le respect d'un protocole sanitaire strict, bien sûr, mais surtout en présence de public.

L'épreuve se disputant sur route, il était inimaginable de bannir les spectateurs. Ceux-ci sont contrôlés au moyen de passe leur donnant accès à certaines zones et chaque itinéraire est limité à 1000 personnes.