SALOU, Espagne – Sébastien Ogier, 4e du Rallye de Catalogne/Espagne remporté dimanche par Thierry Neuville, n'a pas converti sa première chance de 8e titre mondial mais reste solide meneur avant la finale face à son rival Elfyn Evans, en novembre à Monza.

Finale mondiale à Monza, Saison 2 : comme l'an dernier, c'est au dernier rallye de l'année, en Italie du 19 au 21 novembre, que se jouera le titre en WRC, Ogier (Toyota) faisant figure de favori à sa propre succession avec encore 17 points d'avance sur Evans (Toyota).

« Une fois de plus, on est fidèles à la stratégie qui permet de gagner des championnats, même si c'est encore une fin de semaine où il a fallu faire le dos rond », a relativisé le septuple champion du monde, qui devra surtout éviter l'abandon à Monza.

En attendant, le Belge Thierry Neuville (Hyundai), cinq fois vice-champion du monde mais jamais sacré, s'est offert une 15e victoire en WRC. Sur l'asphalte catalan, il a été intouchable vendredi après-midi et samedi, avant de gérer son avance dimanche même s'il s'est fait peur à cause d'un problème mécanique juste avant la dernière spéciale.

Le Belge signe aussi son 50e podium, victoires comprises, un seuil également atteint par Dani Sordo (Hyundai), 3e dimanche. Neuville conforte sa 3e place au championnat mais n'avait déjà plus aucune chance d'être titré avant la Catalogne.

Ogier : « Je visais plus haut »

Seul Evans peut encore priver Ogier d'un 8e titre, ayant réduit de sept unités son retard pour maintenir le suspense jusqu'au bout. Pour le septuple champion du monde français, l'avance reste confortable malgré cette déception, alors qu'il visait la victoire.

« Bien sûr, en arrivant ici, je visais mieux. Mais malgré cette fin de semaine compliquée, on a fait ce qu'il fallait pour le championnat », a-t-il soufflé.

En décembre 2020, Ogier était arrivé à Monza en deuxième position, à 14 points d'Evans. Mais les espoirs de premier sacre du Gallois avaient terminé leur route, comme sa Toyota Yaris, dans un talus.

« Aujourd'hui c'est la déception qui domine », a déclaré Evans, tout en sachant que « cela aurait pu être pire ».

« On ne sait pas à quoi s'attendre à Monza, c'est un peu la loterie en termes de conditions, donc tout peut arriver. Au moins, nous avons une raison d'y aller », a-t-il continué, en espérant « une erreur » d'Ogier : « L'an dernier je l'ai beaucoup aidé, donc je pourrais avoir besoin de son aide cette fois. »

Dans un mois, l'épreuve sur les terres du mythique circuit de Monza, qui accueille aussi la Formule 1 près de Milan, sera particulière à plus d'un titre : décisive pour le sacre, elle marquera aussi la fin d'une ère pour Ogier.

Le Français a décidé de s'éloigner de la discipline et ne prendra part qu'à quelques rallyes l'an prochain, à commencer par le Monte-Carlo en janvier. Sans possibilité donc d'égaler le record de neuf titres mondiaux détenu par un autre Français, Sébastien Loeb.

Monza sera aussi le dernier rallye de son fidèle copilote Julien Ingrassia, qui n'accompagnera pas Ogier l'an prochain et voudra conclure leur riche collaboration par un 8e sacre.

Neuville, allié inattendu

Avant de se tourner vers d'autres horizons en 2022, sans doute les 24 Heures du Mans qu'il rêve de disputer, Ogier a donc un travail à boucler, à 37 ans.

Et dans cette quête, à défaut d'aller gagner lui-même sur l'asphalte catalan, le Français a pu compter en Catalogne sur un allié inattendu avec Neuville, son rival de Hyundai, qui a privé Evans de victoire.

Alors que tout lui souriait dans les montagnes catalanes, le Belge s'est fait peur lors du dernier regroupement, avant la 17e et dernière spéciale. Sur une vidéo amateur relayée par le site du WRC, on le voyait pousser sa voiture pour la démarrer, alors que des flammes sortaient de l'arrière de sa Hyundai.

« Malheureusement, beaucoup de stress, et c'est un problème qui revient à chaque fois », a regretté Neuville, même si ce n'est pas ce qu'il retiendra : « C'était une fin de semaine très positive et on a pris énormément de plaisir. On gardera longtemps ce souvenir-là. »

Classement final officieux du Rallye d'Espagne :

1. Thierry Neuville-Martijn Wydaeghe (BEL/Hyundai) 2h34:11.8

2. Elfyn Evans-Scott Martin (GBR/Toyota) à 24.1

3. Dani Sordo-Candido Carrera (ESP/Hyundai) à 35.3

4. Sébastien Ogier-Julien Ingrassia (FRA/Toyota) à 42.1

5. Kalle Rovanperä-Jonne Halttunen (FIN/Toyota) à 1:31.8

6. Gus Greensmith-Chris Patterson (GBR-IRL/M-Sport Ford) à 4:17.3

7. Oliver Solberg-Craig Drew (NOR-GBR/Hyundai 2C Compétition) à 4:26.7

8. Nil Solans-Marc Marti (ESP/Hyundai 2C Compétition) à 4:34.9

9. Éric Camilli-Maxime Vilmot (FRA/Citroën C3) à 9:49.4 (1er en catégorie WRC2

10. Nikolay Gryazin-Konstantin Aleksandrov (RUS/Skoda Fabia) à 10:05.9

Meilleurs temps dans les épreuves spéciales: Evans 3 (ES1, ES2 ex-aequo, ES3) Neuville 10 (ES2 ex-aequo, ES4 à ES10, ES11 ex-aequo, ES13), Ogier 2 (ES11 ex-aequo, ES12), Sordo 4 (ES14 à ES17)

Power Stage (ES17) :

1. Sordo 5 pts

2. Neuville 4 pts

3. Evans 3 pts

4. Ogier 2 pts

5. Rovanperä 1 pt

Abandon : Ott Tänak-Martin Järveoja (EST/Hyundai), accident dans l'ES4 vendredi

Classements du Championnat du monde des rallyes :

1. Sébastien Ogier (FRA/Toyota) 204 pts

2. Elfyn Evans (GBR/Toyota) 187

3. Thierry Neuville (BEL/Hyundai) 159

4. Kalle Rovanperä (FIN/Toyota) 140

5. Ott Tänak (EST/Hyundai) 128

6. Craig Breen (IRL/Hyundai) 76

7. Takamoto Katsuta (JPN/Toyota) 68 

8. Dani Sordo (ESP/Hyundai) 63

9. Gus Greensmith (GBR/M-Sport Ford) 60

10. Adrien Fourmaux (FRA/M-Sport Ford) 42

Constructeurs :

1. Toyota 474 pts

2. Hyundai 427

3. M-Sport Ford 187

4. Hyundai 2C Compétition 52