PARIS – Ott Tänak (Toyota) a une première chance de priver Sébastien Ogier (Citroën) du titre de champion du monde des rallyes (WRC) de vendredi à dimanche en Catalogne, 13e et avant-dernière manche de la saison.

Si Tänak venait à être sacré, ce serait la première fois en seize ans que la couronne mondiale ne reviendrait pas un Français prénommé Sébastien, après les règnes de Loeb (2004-2012) et Ogier (2013-2018)!

Pour ce faire, l'Estonien doit marquer deux points de plus que le sextuple champion en titre,et ne pas laisser Thierry Neuville (Hyundai) lui reprendre plus de onze unités.

Pour être sacré à l'issue de l'épreuve espagnole, le pilote de 32 ans a besoin d'une avance de trente longueurs, et non 31, en dépit des trente points encore à attribuer en Australie du 14 au 17 novembre.

En cas d'égalité comptable au terme de la saison, son plus grand nombre de victoires (six, contre trois au Français et deux au Belge) lui garantit en effet la première place du classement des pilotes.

Mathématiquement, la situation est confortable mais le rallye reste une discipline terriblement incertaine.

« Derniers espoirs »

L'an dernier en Catalogne, Tänak avait dû se contenter d'une sixième place et de cinq points dans la « Power Stage » après une crevaison le samedi matin, avant d'abandonner sur une erreur de pilotage dans la dernière épreuve en Australie, assurant à Ogier un sixième sacre mondial consécutif.

« Bien sûr, toute l'attention se porte sur moi mais ce sont Seb et Thierry qui doivent tout donner », tempère l'Estonien, qui reste sur cinq victoires lors des sept dernières manches. « Je n'ai pas besoin de prendre de risque si le feeling n'y est pas (...) Si nous ne le faisons pas ici, nous le pouvons en Australie. »

« Il nous faut un gros résultat pour conserver nos derniers espoirs, abonde Ogier. Même si nos chances sont faibles, tant que c'est mathématiquement possible, nous chasserons le titre avec tout ce que nous avons. »

Son équipe Citroën a remporté les deux dernières éditions de l'épreuve, avec le Britannique Kris Meeke en 2017 et le nonuple champion du monde français Sébastien Loeb en 2018.

Mais sa voiture n'a pas semblé aussi à l'aise cette saison sur asphalte et le constructeur français sort de quatre jours d'essais préparatoires essentiellement sur cette surface, où ont été réalisés « des progrès sensibles », selon le directeur Pierre Budar.

Terre et asphalte

Chez les constructeurs, il est également possible, bien que peu probable, que le titre se joue cette fin de semaine.

Hyundai n'a plus que huit points d'avance sur Toyota, avec 86 au maximum encore à prendre. Il faudrait que le constructeur coréen porte cet écart à 44 unités pour être couronné pour la première fois de son histoire en Catalogne.

Pour mettre toutes les chances de son côté, outre Neuville, Hyundai aligne le régional de l'étape Dani Sordo et le vainqueur sortant, Loeb.

Seul rallye de la saison disputé sur terre (vendredi) et sur asphalte (samedi et dimanche), la manche espagnole propose 17 spéciales, soit 325,56 km chronométrés, autour de la station balnéaire de Salou, le long de la Costa Daurada, au sud de Barcelone.

Deux passages sur une boucle de trois spéciales sont au programme vendredi, dont la plus longue (ES3-6) alterne terre et asphalte sur 38,85 km. Les positions de départ, dans l'ordre du classement du Championnat pilotes, devraient jouer lors de cette étape.

Les mécaniciens auront ensuite une soirée plus chargée qu'à l'accoutumée pour préparer des voitures réglées pour la terre à rouler sur asphalte samedi, pour deux boucles de trois spéciales suivies d'une courte ES urbaine.

Deux passages sur deux spéciales sont prévus dimanche, avec la « Power Stage » et ses points bonus en conclusion.