Cinq ans après sa première victoire à Peña Cabarga, Chris Froome (Sky) a encore triomphé de cette difficile ascension de Cantabrie pour remporter mercredi la 11e étape du Tour d'Espagne, grignotant quelques secondes à Nairo Quintana (Movistar), en contrôle et toujours en rouge.

Le triple vainqueur du Tour de France (31 ans) a remonté le temps: sur la Vuelta 2011, le Britannique n'était qu'un jeune coureur sans grandes références et qui avait explosé au plus haut niveau avec un succès en solitaire.

Trois sacres sur la Grande Boucle plus tard, Froome est devenu le patron du peloton. Et c'est en costaud qu'il a tenu tête à Quintana: dans un joli mano a mano, il a été le seul à pouvoir suivre le Colombien sur les rudes pentes de l'ascension finale, classée en 1re catégorie.

Froome l'a ensuite contré dans les derniers hectomètres pour le devancer sur la ligne, levant un poing rageur. Il a grignoté au passage quelques secondes de bonification et la plupart des autres favoris sont arrivés une poignée de secondes plus tard.

« Je garde des souvenirs très spéciaux de 2011 et gagner à nouveau ici est une sensation incroyable », a déclaré Froome au micro de la télévision espagnole Teledeporte.

S'il n'a pas réussi à décramponner Quintana, il a tout de même décroché quelques secondes de bonification qui lui permettent de s'emparer de la deuxième place du classement général et de revenir à 54 secondes du Colombien.

Tinkoff roule pour rien

« Quintana est vraiment très fort en ce moment et il porte le maillot de leader. Je vais faire tout mon possible, au jour le jour, et avec un peu de chance je pourrai me rapprocher de lui », a poursuivi Froome.

Le Britannique a délogé de la deuxième place du général l'Espagnol Alejandro Valverde (Movistar), arrivé troisième à six secondes au sommet de Peña Cabarga et désormais troisième au général à 1 min 05 sec.

« Nous devons faire attention parce que c'est notre adversaire le plus direct », a prévenu Quintana. « Je continue de penser qu'il est fort, que nous ne devons pas nous découvrir. Des étapes assez dures se profilent, il va y avoir beaucoup de spectacle et de bagarre! »

Pour Alberto Contador, en revanche, le bilan est à nouveau décevant: l'Espagnol a fait rouler son équipe Tinkoff pendant toute la fin d'étape pour neutraliser l'échappée du jour mais il n'a pu accrocher la victoire d'étape, échouant à la cinquième place à 8 sec.

Le voilà à 3 min 08 sec au classement général (5e), menacé par le Tchèque Leopold König (Sky, 6e à 3 min 09 sec). Et sans doute trop loin du duo Quintana-Froome pour raisonnablement songer à remporter un quatrième Tour d'Espagne après ses succès en 2008, 2012 et 2014.

Jeudi, les coureurs prendront la route du Pays basque, grande terre de cyclisme: le peloton abordera une journée vallonnée lors de la 12e étape (193,2 km) entre Los Corrales de Buelna et Bilbao, marquée par une double ascension de l'Alto El Vivero (2e catégorie) dans les 50 derniers kilomètres.