La cycliste Karol-Ann Canuel a toujours aimé l’épreuve du contre-la-montre individuel. Lundi, sur le parcours de 30,3 kilomètres séparant les villes belges de Knokke-Heist et Bruges, la Gatinoise s’est élancée sur une rampe de départ pour la dernière fois de sa carrière et a conclu l’épreuve des Championnats du monde au 13e rang.

L'athlète qui mettra un terme à sa carrière d’athlète samedi, après la course en ligne, a voulu vivre pleinement ce moment.

« J’étais un peu nerveuse et je voulais quand même un bon chrono pour être fière de moi à la fin. Je pense que ç’a bien été en général et je suis quand même contente. J’y pensais un peu à la fin de la course en me disant : « allez, ce sont les derniers coups de pédale et tu peux le faire ! » Ç’a quand même été dur et c’était un contre-la-montre exigeant », a expliqué celle qui a bouclé le parcours à une vitesse moyenne de 46,755 km/h.

Sur ce parcours plat, mais venteux de dos, l’athlète de 33 ans a accusé un retard de 2 minutes 48 secondes sur la gagnante, la Néerlandaise Ellen Van Dijk (36 min 05 s).

Il s’agit du deuxième titre mondial pour Van Dijk après celui de 2013. Elle a devancé la Suisse Marlen Reusser (+10 s), médaillée d’argent pour une deuxième année de suite, et la Néerlandaise Annemiek Van Vleuten (+24 s), championne olympique en titre.

Pendant un court moment, Canuel s’est même assise dans un siège du podium virtuel avant d’être délogée par la future gagnante.

« C’était le fun et ça n’arrive pas souvent ! »

La Québécoise a été la deuxième meilleure Canadienne du jour, alors qu’elle a été devancée de 14 secondes par sa compatriote Leah Kirchmann, qui finit au 11e rang.

« Cette année, nous avons eu des temps qui sont similaires, mais elle a tout le temps l’avantage sur moi par contre! » a lancé en riant Canuel, dont le meilleur résultat à cette épreuve avait été une sixième place aux mondiaux de 2014, résultat qu’elle avait égalé à la course en ligne en 2018.

Plus tôt dans la journée, à l’épreuve masculine des moins de 23 ans, Raphaël Parisella s’est classé 32e (+2 min) et Francis Juneau 46e (+2 min 45 s) dans une course où le Danois Johan Price-Pejtersen a décroché le maillot arc-en-ciel.

Plus d’une décennie au plus haut niveau

Karol-Ann Canuel est arrivée dans le peloton professionnel dans une période mouvementée. Elle était attendue comme le grand espoir canadien du cyclisme féminin à la suite de la sortie précipitée de Geneviève Jeanson, exclue pour un test antidopage positif.

Contrairement à celle de la championne mondiale junior déchue, la carrière de l’athlète originaire d’Amos se sera déroulée sous le signe de la stabilité. Elle s’est jointe à la formation française Vienne-Futuroscope en 2010 jusqu’en 2014, pour ensuite passer chez Specialized-lululemon, qui devient Velocio-SRAM l’année suivante.

Elle remporte deux titres mondiaux au contre-la-montre par équipe avec ces formations, ce qui attire l’œil des dirigeants de l’équipe néerlandaise Boels–Dolmans qui la recrute en 2016 où elle confirmera son rôle d’équipière jusqu’à cette saison, sous le nom de SD Worx.

En plus d’épauler ses coéquipières, elle monte encore sur la plus haute marche du podium au contre-la-montre par équipe en 2016 et obtient l’argent en 2017 et 2018 avant de voir cette épreuve disparaître du programme des Championnats du monde.

Karol-Ann Canuel n’aurait pu souhaiter un meilleur endroit pour vivre pleinement sa dernière course. Elle compte également en profiter samedi sur des routes qu’elle connaît bien dans ce berceau du cyclisme.

« Je pense que ça va être vraiment intense et le fun de faire une course dans les Flandres. Ce sera une belle façon de finir ».