BINCHE, Belgique - Le champion du monde, le Belge Philippe Gilbert, revient mercredi dans la position d'un fragile favori au pied du mur de Huy, le final très raide de la Flèche wallonne (205 km) que visent nombre de coureurs.

Défaits dimanche dans l'Amstel Gold Race, les hommes forts du moment disposent d'une deuxième chance dans ce deuxième volet des classiques ardennaises. En attendant dimanche prochain la « Doyenne » des classiques, Liège-Bastogne-Liège, la plus prestigieuse des trois.

Le mur de Huy, escaladé à deux reprises avant l'ascension finale, avantage les puncheurs. Sa pente et sa longueur, plus de 9 % de moyenne sur 1300 mètres avec un passage au niveau de la chicane à 19 % (et même 25 % à la corde), imposent un effort de type explosif. Mais la connaissance du lieu, afin de produire l'effort au moment opportun, s'avère aussi un atout majeur.

Gilbert, qui s'était imposé en 2011 après avoir longtemps estimé cette montée finale trop ardue pour lui, dispose de cette expérience. Tout comme deux anciens vainqueurs, les Espagnols Alejandro Valverde (2006) et Joaquim Rodrigez, coureur-référence dans ce type de final.

Pour « Purito » Rodriguez, la situation s'est compliquée avec sa chute dans la Gold Race. Blessé à la cuisse gauche, le Catalan n'était pas certain de pouvoir être compétitif dans la Flèche wallonne, une course qu'il a terminée sur le podium ces trois dernières années (2e en 2010 et 2011, 1er en 2012).

Le défi colombien

À l'opposé, Peter Sagan se lance dans l'inconnu. Le Slovaque a finalement décidé de s'aligner au départ de Binche, site d'accueil inédit, à côté de son coéquipier de la formation Cannondale, l'Italien Moreno Moser.

« Il ne faut pas tenir compte de son résultat dans l'Amstel Gold Race » (36e), estime son directeur sportif Alberto Volpi, qui l'explique par des crampes dues aux premières chaleurs qui contrastaient avec la mauvaise météo persistant depuis le début de la saison. « La semaine dernière, il était dans une grande forme (victoire à la Flèche brabançonne, NDLR) qui ne peut pas voir disparu soudainement », souligne-t-il.

Auteur d'un parcours impressionnant dans les classiques depuis le mois dernier, le puncheur slovaque figure évidemment parmi les hommes à surveiller. Davantage que l'Espagnol Alberto Contador (3e en 2010), réticent à venir dans les Ardennes mais finalement présent à la demande de son équipe Saxo, laquelle peut pourtant compter sur le Tchèque Roman Kreuziger, le lauréat de la Gold Race.

Le Suisse Michael Albasini (2e en 2012), le Belge Jelle Vanendert (6e en 2011, 4e en 2012) se sont déjà distingués à Huy.

En revanche, aucun Colombien n'a jamais accédé au podium: pour Rigoberto Uran et Sergio Henao, de l'équipe Sky (à côté de l'Australien Richie Porte), pour Carlos Betancur et surtout pour le plus prometteur de tous, Nairo Quintana, coéquipier de Valverde, le défi est de taille. À condition d'aborder en bonne position le Chemin des Chapelles, nom officiel du mur de Huy.