VALKENBURG, Pays-Bas - L'Allemand Stefan Schumacher s'est fait un prénom en gagnant dimanche l'Amstel Gold Race, la première classique d'une carrière prometteuse, en conclusion d'une course dominée par son équipe Gerolsteiner.

A 25 ans, le coureur allemand, surnommé évidemment "Schumi" dans son équipe par référence au septuple champion du monde de F1 Michael Schumacher, s'est permis de devancer sur les hauteurs de Valkenburg un groupe comprenant la quasi-totalité des favoris.

Schumacher, qui avait déjà provoqué une première décision à 21 kilomètres de l'arrivée, s'est dégagé à l'entrée de la cité thermale néerlandaise, à 2 kilomètres de la ligne. Derrière lui, ses six compagnons se sont observés, assez longtemps pour que le coureur de Gerolsteiner s'assure dix secondes d'avance sous la flamme rouge située au pied du Cauberg.

Dans les premières rampes de cette montée de quelque 800 mètres, toujours envahie par la foule, Schumacher a vécu, dit-il, "un court instant de frayeur" par la faute d'un saut de chaîne. Mais il a pu se relancer très vite sans être inquiété par la contre-attaque de l'Allemand Matthias Kessler, le vainqueur de l'étape du Tour de France en juillet dernier dans le même site.

Pour la deuxième place, Kessler a été repris par un duo italien d'anciens vainqueurs de la "Gold Race". Davide Rebellin, le lauréat de l'édition 2004, a devancé de justesse Danilo Di Luca (2005) pour assurer le doublé de l'équipe Gerolsteiner qui avait compté également à l'avant sur l'Allemand Fabian Wegmann dans le final.

"Une situation idéale"

Derrière eux, le Néerlandais Michael Boogerd (5e) a pris un nouvel accessit dans sa course favorite qu'il disputait pour la dernière fois. Dans son sillage ont terminé roue dans roue l'Espagnol Alejandro Valverde et le champion du monde, l'Italien Paolo Bettini, lesquels, bizarrement, n'ont jamais réussi à gagner la seule classique néerlandaise du calendrier.

Tous deux, visiblement en bonne forme dans la perspective des deux prochaines classiques ardennaises (Flèche Wallonne mercredi et Liège-Bastogne-Liège dimanche), ont aussi payé, en cette journée d'été (27 degrés), leur relatif isolement face au bloc des Gerolsteiner, présents à trois dans le final.

"On était dans une situation idéale. Si j'étais repris, c'était Davide qui faisait le sprint", a expliqué Schumacher qui se demandait au départ des 252 kilomètres, à Maastricht, s'il n'allait pas payer sa mauvaise chute du Tour du Pays Basque. Un pansement au genou gauche, cachant douze points de suture, témoignait de l'incident qui l'a amené à observer quatre jours de repos complet en début de semaine dernière.

"Stefan est adapté à ce type de courses. Mais il est aussi très à l'aise dans les courses par étapes", a souligné Rebellin, son aîné (35 ans), en rappelant les succès de son coéquipier l'année passée (Tour du Benelux, Tour de Pologne).

Schumacher n'a pas démenti, loin de là ("J'ignore jusqu'où je peux aller"). Mais, avant de parler du prochain Championnat du monde prévu en septembre tout près de chez lui à Stuttgart, il a dû évoquer son grand prédécesseur Jan Ullrich, l'icône du cyclisme allemand jetée à bas par l'affaire de dopage Puerto: "J'avais 15 ans quand il a gagné le Tour de France. C'est triste de voir sa carrière se terminer ainsi."