ATHENES (AFP) - Les Etats-Unis, fort intrinsèquement mais pas assez convaincants en préliminaires pour en tirer une conclusion évidente, passeront au véritable révélateur contre l'Espagne pour une rencontre qui constitue le choc des quarts de finale du tournoi olympique, jeudi à Athènes.

La réalité est là. Le "Dream Team" n'a terminé qu'à la quatrième place du groupe B. Derrière la Lituanie, ce qui n'a rien de totalement anormal, mais aussi la Grèce et Porto Rico.

En raison de ses deux défaites, contre les Lituaniens (94-90) et les Portoricains (92-73). Mais si la première n'est pas illogique et a d'ailleurs permis aux Américains de réaliser une bonne prestation, la seconde apparaît beaucoup plus symptomatique.

Ce revers a en effet mis en lumière tous les défauts des tenants du titre, athlétiques et très forts sous les paniers, mais incapables de jouer en équipe, collectivement, et entêtés à pratiquer le un contre un, à la mode NBA.

Malus

Les leçons de l'immense échec aux Mondiaux 2002 à Indianapolis n'ont, semble-t-il, pas servi de détonateur. Au-delà des discours, le style est resté le même. Et il montre ses limites quand quelques-uns des meilleurs joueurs ne sont pas là (Bryant...). Pour des raisons bonnes ou mauvaises.

Résultats de ces lacunes, c'est l'Espagne qui se dresse devant elle. Celle de l'élégant Pau Gasol (Grizzlies) et de l'efficace Jorge Garbajosa (Trévise/ITA). Elle est invaincue, vise officiellement une place sur le podium et s'annonce décidée à enterrer le rêve américain.

En 2002, à Indianapolis, c'était cette même équipe qui avait définitivement enfoncé le Dream Team, remportant le match pour la cinquième place (81-75). Depuis, elle n'a fait que progresser sous la houlette de Gasol qui a pris de plus en plus de responsabilités et de poids dans le groupe.

Les autres quarts de finale s'annoncent tout aussi serrés. L'Italie qui a montré une grande force mentale et une grande solidarité à défaut d'un grand talent risque d'être en difficulté devant des Portoricains, capables de mettre un grain de folie dans un match.

L'Argentine a, elle, intérêt à se méfier d'une formation grecque qui reçoit le soutien de ses supporteurs. L'ambiance dans la salle du complexe olympique pourrait s'avérer délicate à gérer, même si les vice-champion du monde, avec un Manu Ginobili (San Antonio) très au point en ont vu d'autres.

Bonus

Quant à la Lituanie, avec Sarunas Jacikevicius en quête d'un huitième trophée en deux ans, elle part avec les faveurs des pronostics. Mais les Chinois n'ont strictement rien à perdre. Ils ont atteint leur objectif et tout le reste n'est que du bonus.

De plus, Yao Ming a montré qu'il pouvait être déterminant. Pour preuve son impact physique et mental pour éliminer la Serbie-Monténégro (67-66). Celle-ci sera d'ailleurs la grande absente de ces quarts de finale. L'équipe d'Obradovic ne sera pas, pour la première fois de son histoire, dans le Top-huit des jeux.

Chez les femmes, tous les favoris sont au rendez-vous. Mais si pour les Américaines et les Australiennes, sauf énormes surprises ni la Grèce ni la Nouvelle Zélande ne se posent comme des obstacles trop élevés, pour les Russes et les Brésiliennes, les Tchèques et les Espagnoles s'annoncent bien plus ardues.

Du côté des filles de Vadim Kapranov, qui préparent le rendez-vous olympique depuis 2001, on se souvient que la finale des Euros-2003 contre les Tchèques s'était jouée sur pas grand chose. Du côté des Sud-Américaines, on a pu constater dans la première phase que l'Espagne ne manquait pas d'arguments.