« De 20 à 30 ans, je n’ai rien foutu dans ma vie ».

 

On le sent, Dany Vachon, 35 ans, a un besoin urgent d’évacuer le trop plein et de se mettre à l’action. Il doit dorénavant opérer. Il a su saisir un message, une missive qui est passée droit devant ses yeux. Alors, le voilà conscient.

 

« Je suis seul dans la vie », ajoutera-t’il, comme s’il tenait à démontrer qu’il pouvait se permettre certaines largesses, comme celle qu’il vient tout juste de terminer.

 

D’ailleurs, lorsqu’il nous en a parlée, il traversait une sorte de déprime, celle comparable à une personne qui vit un summum de sensations et qui doit encaisser l’impact d’un retour à une vie normale. Un danger qui nous guette tous et qui pour la plupart d’entre nous, avons traversé à un certain moment de notre existence.

 

Il découvre la course à pied, il y a trois ans. « C’est un sport rassembleur. Je cours en famille, avec mon frère, mes parents ». Dany retrouve un confort qu’il Dany 2apprend graduellement à maîtriser. En 2019, il court le marathon du Petit Train du Nord puis l’année suivante, il se lance dans l’ultra d’Harricana avec frérot.

 

Puis, survient cette traversée en solo dans Charlevoix qui viendra changer sa vie. Il croise alors deux autres personnes qui imitent son geste, également en solo. « Depuis, nous avons pris l’habitude d’organiser une virée tous les trois à chaque année. » Oui, car Dany a découvert des personnes exceptionnelles. Vanessa Martin de Québec, qui l’impressionne à la course à pied par ses performances et Jocelyn Chaput de la rive-nord de Montréal, un gars solidement expérimenté en matière d’excursions du genre.

 

Dany adore l’hiver. Voilà le moment idéal pour se lancer un défi.

 

L’été dernier, l’un de ses grands amis s’est enlevé la vie à Montréal. Dany a été secoué, solidement ébranlé.

 

Il songe traverser la distance entre Chartierville et Woburn, qui totalise 100 km sur un sentier frontalier où on retrouve des abris Dany 5pour dormir à la belle étoile. Or, le manque d’expérience dans ce genre de randonnée viendra lui jouer des tours qui vont quelque peu ternir l’expérience.

 

Dans les déplacements, ils ont souvent de la neige jusqu’aux genoux, l’équipement se retrouve gelé lorsqu’ils repartent le matin, la plupart du temps, ils ne trouvent pas ces fameux abris. À un certain moment, ils n’ont pas le choix de grimper dans un arbre pour rejoindre une cabane de chasseur et s’y installer pour passer la nuit.

 

Trop lourd pour ses raquettes, elles brisent sous son poids !

 

Toutefois, le trio ne se décourage jamais. Il se dirige vers les monts Gosford et Mégantic où il complète la distance désirée. Dany termine l’aventure avec des engelures aux orteils et aux pieds.

 

Il s’était fixé un objectif d’amasser 1000$ pour le Centre d’écoute et de prévention suicide à Drummondville, car il est originaire de cette ville. Or, il constate à sa grande surprise que son geste fait l’admiration de ceux et celles qui suivent leurs péripéties et c’est finalement 3000$ qu’il remettra à cet organisme.

 

Au sommaire, ils auront traversé la distance de 102 km en six jours et cinq nuits.

 

Depuis ce jour où il s’est arrêté pour vivre le moment présent, Dany Vachon, un employé à l’entrepôt chez Fempro à Dany 4Drummondville, une compagnie qui s’occupe de l’hygiène féminine, s’aperçoit qu’il ne voudra plus jamais perdre son temps et forcément, on imagine que d’autres projets du genre viendront meubler et cimenter dorénavant son avenir.

 

Cet adepte de la course à pied a trouvé le moyen d’étaler sa grande charité humaine. Il s’est aperçu que donner au suivant se retrouvait dans son ADN. C’est avec de tels gestes que l’on voit parfois la grandeur de l’homme.

 

 

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