Je suis Lysanne Richard. J’aime penser que je suis créatrice de vent, car en fait c’est ma façon de percevoir ce que je fais dans mon sport, le plongeon de haut vol. Je plonge d’une vingtaine de mètres de haut et au cours de ma descente j’atteins une vitesse avoisinant les 80 kmh, cette vitesse crée du vent, je crée mon vent !

 

Aujourd’hui je débute ici un nouveau défi, j’ajoute à mon aspect de créatrice, la fabrication de lignes en acceptant cette mission qu’est de rédiger des articles pour la section En Forme du RDS.ca. Alors je modifie mon titre, créatrice de vent et de phrases! Tout au long de mes prochains textes je partagerai avec vous à propos de différents trucs, sujets et conseils qui m’ont aidé dans ma carrière sportive, autant à bien performer sur la scène internationale qu’à contribuer grandement au développement de mon sport, tout en conservant un équilibre avec ma vie de mère de famille. 

 

La pandémie m’a apporté à visiter mon sport autrement, à me donner de nouveaux objectifs face à celui-ci et à devenir plus innovante afin de trouver différents contextes pour performer. 

 

Dernièrement, en compagnie de notre plus grand vétéran en haut vol au Canada, Yves Milord, qui est également un bon ami à moi, nous avons décidé d’honorer les installations du centre sportif du Parc Olympique en y tentant une grande première mondiale : le premier plongeon de haut vol synchronisé mixte, à partir d’une même plate-forme. Nous sommes en ce moment en attente d’approbation de "World Guinness record" pour inscrire le tout au grand livre.  

 

C’était un défi exigeant pour plusieurs raisons : l’espace de départ qui était restreint, l’espace aérien ainsi que le visuel qui était différent, la technique à  adopter pour arriver à être synchronisés (malgré notre technique de départ différente et la force d’accélération qui s’exerçait différemment sur chacun de nous étant donné notre poids différent), puis finalement  la concentration: en haut vol étant donné le risque élevé, on a l’habitude d’avoir une bulle de concentration, on devait la partager cette fois. 

 

En d’autres mots, cette idée nous a complètement propulsé hors de notre zone de confort et c’est pourquoi elle était si emballante. 

 

Pour ce bien se préparer pour ce défi, il fallait le diviser en étapes. Dans ce cas on part en chronologie inverse : vision globale, plan de match et action. 

 

Le premier c’est la vision globale, il nous fallait bien établir l’objectif que l’on souhaitait atteindre. Yves et moi avons discuté du choix du plongeon à exécuter et du moment souhaité pour l’exploit. On a ensuite avisé toutes les personnes concernées :  il y avait mon entraineur Stéphane Lapointe, les responsables du parc Olympique, nos deux équipes de production vidéo s : Optique vidéo et Zig Zag Sport puis les témoins pour la demande de record Guinness. 

 

Maintenant qu’on savait ce qu’on voulait faire, on devait se donner un plan de match pour y arriver, il y avait plusieurs étapes intermédiaires. Pour ma part ça incluait de la préparation physique afin d’être assez forte pour tolérer l’impact du retour au haut vol, cela faisait quelques mois que je n’avais pas plongé de cette hauteur. Il y avait aussi la préparation mentale, visualiser le plongeon sous différents angles, en ajoutant Yves dans mon visuel dans ma tête autant au moment du départ que dans les airs. La visualisation nous permet de se donner une impression de déjà vu, même pour des nouvelles choses, ce qui contribue à solidifier notre confiance en nos capacités de réussir, car dans notre tête, on a déjà réussi plusieurs fois, on joue donc des tours à notre cerveau ! J’avais aussi des entrainements de plongeon spécifique pour préparer cette manoeuvre puis je devais le refaire en solo avant de le faire avec mon coéquipier. 

 

Ensuite on passe à l’action. Le week-end du défi, notre plan de match était déjà établi, Yves et moi savions ce que nous devions faire, une étape à la fois. On avait planifié des éducatifs (étapes intermédiaires) permettant de se mettre dedans et de perfectionner notre technique un pas à la fois. Nous avons travaillé nos départs et notre synchronisation à différentes hauteurs avec des plongeon plus faciles. Nous sommes montés en haut ensemble avons confirmé notre visuel et notre lieu de départ. Nous avons fait le plongeon chacun notre tour mais à partir de notre coin de la plate-forme, durant ce temps mon coach Stéphane Lapointe validait que notre trajectoire aérienne et notre arrivée à l’eau seraient sécuritaires à deux. 


On s’était tellement bien préparé qu’au moment de partir ensemble, bien sur qu’on était excités, mais le stress ne prenait pas le dessus, on savait que tout allait bien aller, qu’on était prêts et qu’on allait réussir. 

 

Lorsqu’on se concentre sur l’action et sur une étape à la fois, nos pensées sont à la bonne place et nos objectifs deviennent accessibles. 

 

Dans quelques jours, nous remettons cette formule en œuvre avec notre prochain défi, plonger dans un lac gelé en plein hiver. J’ai bien hâte de vous en parler. 

 

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