Vicky Holland a remporté le Triathlon d’Edmonton avec brio et s’est envolée loin de ses adversaires lors de la portion course à pied. On le savait qu’elle avait un très bon sprint en course à pied sur 800-900 mètres et elle nous a prouvé encore une fois qu’elle était de retour en force pour le prochain cycle Olympique. Celle qui avait terminéeTriathlon Edmonton troisième aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, a vécu une année extrêmement difficile par la suite. En 2017, elle a souffert d’une année de blessure et elle a avoué en entrevue qu’elle n’y croyait plus. « Mon cœur voulait, mais mon corps ne pouvait plus. » Elle a vécu des déceptions énormes, dont l’obligation de ne pas prendre part à des compétitions du circuit mondial tout en faisant une croix sur de potentielles victoires.

Elle a réussi à faire renverser la vapeur un peu plus tôt cette saison lorsqu’elle a touché au podium aux Bermudes, en remportant la médaille d’argent tout juste derrière la grande absente du jour Flora Duffy sur qui, je reviendrai plus tard dans ce texte. Par la suite, la Britannique a signé sa première victoire depuis Edmonton en 2015 et ce, devant les siens, à Leeds, au mois de juin. Une victoire qui lui a visiblement redonné la confiance qu’elle avait dissimulée bien loin suite à une année post Olympique épineuse.

Imaginez que vous vous entrainez presque 365 jours par année, que tout votre univers tourne autour d’un sport qui prend 24 heures dans votre journée pratiquement sept jours sur sept et que ce sport, s’avère vous apporter plus de déception que tout autre aspect de votre vie. Ma question est : « Comment faire pour continuer, comment faire pour poursuivre après des insuccès trop souvent vu comme des défaites? » C’est en plein ce que j’aime des athlètes de haut niveau et spécialement des triathlètes qui doivent malheureusement négocier avec des blessures causées par de l’usure du corps dû à ce sport extrêmement exigeant. Ils sont tout simplement dévoués, mais au-delà de ça, doivent continuer d’y croire.

Continuer de croire que le succès reviendra, que les bons moments viendront mettre une dose d’adrénaline sur nos blessures et que finalement le soleil brillera à nouveau pour donner la raison d’exister d’un athlète. C’est exactement là où se situe la grande absente du jour, la Bermudienne Flora Duffy qui, après avoir vécu des moments d’extases victorieux, fait face à une période de grisaille en raison d’une blessure au pied. Elle n’a pu être sur la ligne de départ à Edmonton, l’épreuve qu’elle avait remporté l’année dernière.

C’est sans équivoque, dès que Duffy prend le départ d’un triathlon de la série mondiale, ses adversaires, doivent viser la deuxième marche du podium. Flora est la seule femme de l’histoire à avoir fait le meilleur temps à la nage, le meilleur temps sur le vélo avec un effort en solo (parce que personne n’a réussi à s’accrocher) et enchaîner avec le temps le plus rapide à la course à pied. Nous allons peut-être avoir l’occasion de la voir devant nous lors du Triathlon International de Montréal si son corps lui permet et si tout comme Vicky Holland, elle saura faire preuve de résilience face à ce contre-temps.

 

Qu'en est-il chez les hommes?

Du côté masculin, il faut dire que celui qui est prêt de passer à l’histoire c’est l’espagnol Mario Mola qui est allé Triathlon Edmontonchercher la victoire pour une deuxième année consécutive à Edmonton. En 2017 il a remporté quatre victoires consécutives sur le circuit mondial et s’il gagne à Montréal dans un mois, il sera en bonne position pour répéter cet exploit. Ce que j’ai aimé à Edmonton, c’est de voir le Norvégien Kristian Blummenfelt qui a non seulement réussi à s’accrocher, mais qui a mit une énorme pression sur Mola lors du segment de la course à pied.

Blummenfelt a démontré qu’il avait confiance en ses moyens, mais n’a été aucunement intimidé par la vitesse et l’aisance habituelle de Mola en course à pied. J’aime voir un athlète prendre des risques et tenter le tout pour le tout, ça démontre la force de caractère et le désir de performer. Pour le Norvégien, gageons qu’il s’entrainera encore plus fort pour que ça fonctionne la prochaine fois, à Montréal peut-être?!

 

Les triathlètes Canadiens en action devant les leurs pour une rare fois

Le triathlon d’Edmonton, c’est l’occasion de voir les Canadiens présents lors de cette épreuve et c’est aussi l’occasion de mettre la table pour Montréal, puisque certains d’entre eux seront devant leur famille et amis. C’est le triathlon d’Edmontoncas d’Amélie Kretz l’athlète de Sainte-Agathe des Monts qui aura cette chance cette année. Pour elle, Edmonton n’a pas été à la hauteur de ses attentes, puisqu’encore une fois, elle a eu une nage difficile, ce qui l’a malheureusement épuisée et l’a laissé sans énergie. « En embarquant sur le vélo, je me suis dit que l’énergie allait revenir, mais je n’étais pas capable de récupérer. » C’est malheureux pour Kretz qui a dû abandonner après le premier tour en vélo.

Du côté de Joanna Brown, elle avait terminé 7e l’année dernière sur ce parcours, mais cette année les choses ne se sont pas passé comme elle l’aurait espéré. Elle avait pourtant eu un bon début de saison avec une excellente 3e place aux Jeux du Commonwealth devant la gagnante du jour, Vicky Holland. L’année dernière, elle avait terminé tout juste au pied du podium lors de l’épreuve de Montréal, saura-t-elle accéder au podium en sol Canadien? Je suis convaincue qu’elle en rêve.

Un autre qui rêve au podium et qui lui touche presque, c’est le Manitobain de 23 ans, Tyler Mislawchuk qui a terminé 4e cette année lors de l’épreuve de Yokohama en mai, signant ainsi son meilleur résultat en carrière. Edmonton n’aura pas été l’épreuve où il pourra toucher au podium, mais Montréal pourrait être possible pour lui quiTriathlon Edmonton nage extrêmement bien cette saison. Le meilleur résultat du côté masculin, c’est Matthew Sharpe qui l’a eu avec une 17e place améliorant ainsi son résultat de l’année dernière de six rangs. Taylor Forbes était également présent et c’était un premier départ pour lui en carrière sur le circuit mondial, une occasion rêvée de se frotter aux meilleurs triathlètes et ainsi prendre de l’expérience pour un jour, aspirer à venir mettre la pression sur l’imbattable Mario Mola à la course à pied pourquoi pas!

C’est à ça que ça sert des événements en sol Canadien, à inspirer toute une génération de triathlètes canadiens pour qu’ils puissent eux aussi, espérer un jour monter sur le podium d’un triathlon faisant partie de la série mondiale. De mon côté, je suis déjà aux aguets à l’approche de l’épreuve qui aura lieu à Montréal le 25 et 26 août prochain, puisque le top dix des meilleurs triathlètes au monde sera dans les rues du vieux Montréal pour nous donner un spectacle grandiose!