Par Mario J. Ramos - Développé par le studio montréalais Tribute Games, qui nous a récemment donné Flinthook, Mercenary Kings: Reloaded edition est une réédition d’un de leurs efforts précédents.

À première vue, il s’agit d’un « run and gun » avec un visuel rétro qui nous rappelle la série Metal Slug. Dans les faits, c’est un jeu un peu plus complexe.

 

Sur une île contrôlée par le groupe terroriste CLAW, nous faisons partie d’un groupe de mercenaires déployés pour mettre fin aux plans du Commandant Baron de créer des super soldats et s’emparer du monde.

 

 

L’action se déroule sur deux temps : dans notre camp où il est possible d’acheter, modifier et équiper différentes armes, augmentations et équipements ainsi que choisir une mission en solo, coop locale ou coop en ligne. Les missions se déroulent ensuite dans différents niveaux ouverts. On retourne souvent dans les mêmes niveaux pour différentes missions avec différents types d’objectifs : collecte, élimination, capture, sauvetage, etc. Les missions doivent être complétées dans un certain temps, sinon la mission échoue.

 

Dans les niveaux, il est possible de trouver des matériaux, dans des coffres ou sur des ennemis abattus, qui peuvent servir à créer de nouvelles armes et armures pour rendre notre personnage de plus en plus fort. Mercenary Kings emprunte donc certains aspects au jeu de rôle, dont, malheureusement, le « grinding» pour progresser.

 

 

Mercenary Kings requiert une petite courbe d’apprentissage, ou plutôt un petit ajustement du style de jeu quand on réalise que ce n’est pas un jeu où il faut foncer dans le tas. Une mécanique centrale à la jouabilité à un impact énorme sur le rythme du jeu : le rechargement du fusil. Quand on engage un ennemi, il faut être conscient du nombre de balles restantes dans le chargeur. Lorsque le chargeur se vide, une petite jauge apparaît au-dessus du personnage avec un curseur qui défile; si on recharge quand le curseur est dans la zone verte, le fusil se recharge rapidement avec un bonus de dommage pour les prochaines balles. Si on manque les zones jaune ou verte, on a une pénalité de quelques secondes avant que le fusil se charge de lui-même. Dans une situation critique, ça peut être mortel. Heureusement, on possède également une arme de mêlée, qu’on peut utiliser comme bon nous semble et qui peut nous sauver d’une situation précaire.

 

 

Passer du mode solo au mode en ligne se fait de façon rapide et fluide, avec une approche « hop-in hop-out» où on peut aider des étrangers ou des amis à compléter une mission, puis retourner à sa propre progression sans problème. À bien des égards, Mercenary Kings a plus en commun avec Monster Hunter que Metal Slug.

 

Le design de Mercenary Kings contient des éléments qui rendent la jouabilité redondante par moment, certes, mais le sentiment de progression constant, les contrôles fluides et intuitifs, le jeu de tir satisfaisant et le platforming efficace font de Mercenary Kings une expérience amusante et addictive. « Juste une mission de plus. Ah, et puis encore une. OK, juste une dernière… » Dix missions plus tard, l’heure du dodo est depuis longtemps dépassée. C’est généralement signe qu’on a du plaisir. Encore mieux si ce plaisir est partagé en coop locale avec des amis, de la bière et des croustilles.

 

 

La direction artistique rétro est devenue l’image de marque de Tribute Games. Rétro, oui, mais avec une attention aux détails et des animations fluides et précises, on est quand même dans un jeu de génération courante. D’ailleurs, certains membres de l’équipe de développement ont travaillé sur le jeu de Scott Pilgrim vs The World et ça paraît. On rend hommage au passé du jeu vidéo dans le visuel et la jouabilité, mais on n’en reproduit ni les erreurs ni les limitations techniques. C’est beau, c’est plaisant et le tout est accompagné par une trame sonore inspirée.

 

Un petit irritant : il faut souvent regarder la carte du niveau pour s’orienter et trouver les objectifs, mais le jeu ne se met pas sur « pause » quand on la regarde, même en mode solo, et ce, même si elle cache toute l’action à l’écran. On finit par s’y habituer, mais pas avant d’être mort quelques fois ainsi.

 

 

Un excellent jeu à découvrir ou redécouvrir, avec une petite préférence pour la version Nintendo Switch : sa portabilité étant parfaite pour la durée des missions qui est généralement en deçà de 15 minutes.

 

Note : 8/10

 

La meilleure façon d’y jouer : En coop locale avec des amis et de la bière, les aspects répétitifs te dérangeront moins. Sinon, dans le transport en commun sur la Switch pour des parties rapides.

 

Si tu aimes : Metal Slug, Monster Hunter, Scott Pilgrim vs the world