Blue Bombers 34 - Alouettes 33

Un total de 180 verges de pénalités, ça c'est un peu plus d’un terrain et demi accordé à l'adversaire gratuitement sans qu'il ait même eu à faire un effort. C'est aussi le nombre de verges de pénalités pris par les Alouettes au Stade McGill vendredi. Vous aurez compris que c'est BEAUCOUP TROP!!

La bonne nouvelle, c'est que les Bombers en ont pris pour 148 verges eux aussi. C'est ce qui a permis aux Alouettes d'être encore dans le match et même de détenir l'avance jusqu'au touché victorieux des Bombers.

J'ai toujours cru que deux choses étaient en cause lorsqu'une équipe était indisciplinée. La première est le style de défense qu'une équipe pratique. En effet, lorsque tu joues un style agressif basé sur la pression sur le quart, comme les Alouettes le font depuis deux ans, il est fort possible que les pénalités pour hors-jeu et rudesse sur le quart soient plus fréquentes.

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En tant qu'entraîneur, tu dois être prêt à vivre avec ça.

Par contre, et c'est là que Tom Higgins doit être prudent, tu dois t'assurer en tant qu'entraîneur-chef que ça ne devienne pas un environnement où tout le monde se promène en se disant que toute pénalité est acceptable.

Le défi de Higgins, pour moi, réside exactement là. Je me rappelle très bien des années de Don Matthews. Dans ces années-là, nous pratiquions le même style de défense que les Alouettes aujourd'hui. Nous étions nous aussi une équipe qui prenait son lot de punitions.

Je vous assure par contre que les pénalités égoïstes étaient adressées et pas à peu près. Je n'oublierai jamais la fois où Matthews a demandé à un joueur qui avait pris une punition de rudesse inutile de se lever devant tous les autres dans le milieu de la salle de rencontre.

Je n'oublierai jamais aussi comment Matthews, avec des fusils à la place des yeux, lui a demandé d'expliquer à tous les autres membres de l'équipe pourquoi à ce moment précis du match il avait décidé de faire passer ses intérêts personnels et « sa petite personne » devant le succès de l'ÉQUIPE... ouch!!

Côté moment embarrassant, c'est dur à battre, je vous le jure. Pas besoin de vous dire que Don Matthews n'a pas eu à faire ça toutes les semaines, parce que quiconque avait été témoin de la scène ne voulait vivre un tel moment.

À ce moment précis, Matthews venait d'établir que certaines pénalités de rudesse étaient acceptables et d'autres, comme celle de représailles, ne l'étaient tout simplement pas au sein de son équipe. Il avait établi les bases de la culture qu'il voulait à l'intérieur de SON équipe. Une culture qui demandait d'être agressif et de jouer à 100 milles à l'heure tout en gardant la tête froide .

Je ne sais pas si Tom Higgins va adresser le sujet cette semaine, mais je lui suggère fortement de le faire plus tôt que tard. Sinon,  il va développer une culture où les joueurs ne se sentent pas redevables et imputables. Il va développer un environnement où les joueurs ne pensent pas avoir à répondre de leurs actions et sont en droit de prendre des punitions stupides, et ça, c'est un terrain dangereux selon moi.

Tom Higgins est un entraîneur calme et aimé de ses joueurs. Cette semaine en serait une bonne pour serrer la vis et passer le message à ses joueurs qu'il est le seul maître à bord.