MONTRÉAL - C’est Jim Popp, lui-même, qui a dévoilé ce constat : c’est la première fois depuis les années suivant la renaissance des Alouettes de Montréal en 1996 que l’équipe n’atteint pas le match ultime durant quatre années consécutives.

Pour une organisation qui carbure aux hauts standards, la pilule passe de travers et les attentes seront élevées pour la saison 2015.

« On doit s’améliorer sur tous les aspects et c’est toujours le cas sauf si on remporte la coupe Grey. Nous ne sommes pas contents de la situation comme toutes les autres équipes qui ne gagnent pas le championnat. C’est vraiment frustrant même si on a traversé plusieurs changements d’entraîneurs dans les dernières années », a admis le directeur général et architecte de l’organisation.

Popp n’avait pas fait le tour de la question, il tenait à préciser le fond de sa pensée.

« On traverse une période de transition, mais les joueurs ont conservé un bel esprit d’équipe. C’est simplement que nous n’avons pas gagné les matchs déterminants. Depuis deux ans, nous sommes excellents en défense alors qu’on doit s’assurer de marquer plus de points en attaque et c’est évident qu’on doit relever notre niveau sur les unités spéciales. Il faut identifier les raisons qui expliquent nos ennuis depuis quelques années », a-t-il détaillé.

Son allié dans cette progression, l’entraîneur Tom Higgins, vivait sa première année aux commandes des Alouettes et il avait quelques pistes de solutions.

« Je n’ai pas encore eu le temps de réfléchir à ça en détails, mais je peux vous dire que la profondeur chez les joueurs canadiens est essentielle et on le réalise parfois avec certaines blessures comme celles de Marco (Marc-Olivier Brouillette) et JC (Jean-Christophe Beaulieu). Il faudra aussi ajouter de la profondeur sur notre ligne offensive qui ne rajeunit pas. Il faut instaurer une compétition à toutes les positions », a souligné l’entraîneur qui avait retrouvé le sourire.

Chip Cox et Kyries Hebert, deux meneurs de la puissante défense montréalaise, ne voulaient pas blâmer personne en particulier. Ils ont donc identifié les points à améliorer en se basant sur leur exemple personnel.

« J’ai toujours abordé ma carrière en me disant que je pouvais m’améliorer à tous les niveaux et je veux que l’équipe en fasse autant. Il ne faut jamais être satisfait de notre rendement actuel », a suggéré Cox (photo) qui pourrait devenir joueur autonome.

« Je vais me concentrer sur moi-même pour rendre cette équipe meilleure. Je vais travailler très fort durant la saison morte et je devrai encore prouver que je pourrai aider l’équipe », a révélé Hebert qui se réjouissait d’enfin conclure une saison sans être trop amoché. Chip Cox et Nic Grigsby

Une stabilité salutaire ?

En passant par Marc Trestman, Dan Hawkins, Popp et Higgins, les Alouettes ont navigué sous la gouverne de plusieurs entraîneurs depuis 2012. Finalement, une stabilité s’offrira à l’organisation sous la tutelle de Coach Higgins la saison prochaine.

À moins d’un étonnant déroulement, cette situation devrait favoriser la troupe montréalaise et les joueurs en sont convaincus.

« On aura une longueur d’avance dont parce qu’on connaîtra la culture de l’équipe sous cet entraîneur. Il a changé plusieurs choses qui semblent parfois anodines comme enlever nos casquettes dans les réunions ou baisser le volume de la musique dans certaines circonstances. Bref, on a eu besoin d’un peu de temps pour s’ajuster et on pourra commencer le camp avec une idée plus claire », a jugé Brandon London.

Tout comme London, Éric Deslauriers n’a pas exercé un rôle aussi important qu’il l’aurait souhaité en 2014 et il espère remédier à la situation au retour de la saison morte. Ceci dit, il reconnaissant le doigté de l’entraîneur.

« Je ne peux pas parler assez en bien de Tom Higgins! Je sais que ça sonne comme un discours de politicien, mais il a accompli un boulot colossal cette saison. Il a pris soin de nous et il nous respecte. Je suis fier d’avoir joué pour lui », a soutenu Deslauriers.

La fin pour les Alouettes

Lorsqu’une journaliste a vanté l’apport d’une stabilité reliée à son retour, Higgins a blagué en disant qu’il aurait dû amener sa femme à ce point de presse pour qu’elle entende des bons mots à son égard venant de médias.

« On a bâti d’excellentes fondations et on pourra commencer la prochaine saison d’une meilleure façon », a-t-il ensuite répondu avec plus de sérieux admettant qu’il est heureux d’avoir une influence positive sur son groupe.

Même Chad Johnson, qui a rongé son frein en raison de blessures et d’un début mitigé, souhaitait revenir à Montréal. Il dit vouloir profiter des joies de l’hiver dans une ville qu’il affectionne.

« Tout le monde doit me connaître maintenant au centre-ville de Montréal tellement j’ai distribué de l’amour. Je me suis fâché une seule fois parce que j’ai écopé de plusieurs contraventions et je devrai en discuter avec le maire », a-t-il commenté avec son humour particulier.

Le mot de la fin est revenu au secondeur Bear Woods qui entrevoit les choses avec optimisme s’il demeure avec les Alouettes.

« Si on peut garder la défense intacte, ou en grande partie, ça regarderait bien. (Jonathan) Crompton a fait des pas de géants à son année recrue. (Tyrell) Sutton et (Brandon) Rutley sont excellents – comme porteurs de ballon - et S.J. (Green) demeure le meilleur receveur de la LCF comme il l’a prouvé dimanche. C’est excitant pour 2015! », a-t-il conclu.