MONTRÉAL - Après un premier quart laborieux, l’attaque des Alouettes a pris son envol pour se moquer des Lions de la Colombie-Britannique et la formation montréalaise pourra se reprendre dimanche prochain face aux Tiger-Cats à Hamilton en finale de l’Est.

En l’emportant par l’écrasant pointage de 50-17 face aux Lions de la Colombie-Britannique, les Alouettes ont donc freiné à trois leur séquence de revers éliminatoires et ils présentent maintenant un dossier de 5-4 en demi-finale de l’Est depuis leur renaissance en 1996.

Une domination inattendue

« Pendant le premier quart, le pointage était serré, mais on voyait qu’on contrôlait la ligne de mêlée et qu’on pourrait donc prendre le contrôle du match. Le deuxième quart est devenu un indicateur plus précis et, après avoir marqué sur la séquence d’ouverture de la deuxième demie, j’étais convaincu qu’il n’y avait aucune chance qu’on échappe ce match », a confié l’entraîneur Tom Higgins.

Les Alouettes n’ont cependant jamais remporté la coupe Grey en devant passer par le long chemin de la demi-finale de l’Est et ils ont été vaincus la semaine dernière à Hamilton.

Une fois de plus, la défense a été intraitable notamment grâce à Jerald Brown et elle a malmené le vétéran quart-arrière Kevin Glenn qui a peiné tout au long de la rencontre.

L’unité défensive a utilisé ses nombreux piliers pour contrôler la partie, mais il faut souligner les interceptions de Bear Woods et Brown qui a multiplié les plaqués en plus d’un touché de 103 verges! Autre preuve que la journée a été pénible pour l’attaque des Lions, Glenn a dû se contenter d’une risible cote d’efficacité de moins -1,6.

« Toutes nos parties étaient importantes depuis un long moment, mais ça fait vraiment du bien de réussir une performance inspirée à tous les niveaux. On veut du football digne d’une équipe championne et on va continuer dans ce sens », a lancé Brown avec conviction.

« C’était vraiment une victoire d’équipe et c’est rare qu’on a pu avoir un tel support de l’attaque. La défense pouvait se reposer et on a pu jouer à la hauteur », s’est réjoui Woods.

C’est donc dire que les Alouettes ont remporté leurs trois duels éliminatoires à domicile contre les Lions et ceux-ci avaient encaissé une défaite similaire de 56 à 18 sur ce terrain en 2009.

« Il n’y aucune façon d’expliquer ce qui s’est produit dans ce match. C’était désastreux comme performance de notre part, mais ce n’était qu’un écart de 12 points à la demie », a déploré Mike Benevides, l’entraîneur des Lions. 

Les visiteurs, qui devaient traverser le pays pour se présenter au Stade Percival-Molson qui était loin d’être plein pour l’occasion (seulement 15 107 spectateurs), ont tenu le coup pendant un quart. Mais Jonathan Crompton a fini par trouver ses repères aidé par ses excellents receveurs et l’inexpérimenté porteur de ballon Brandon Rutley (98 verges par la course).

Tom Higgins et Mike Benevides« On a réussi tout un match ! On a déployé un haut niveau d’intensité et la défaite de la semaine dernière a permis de mettre certaines choses en perspective. On savait qu’on devait redoubler d’ardeur », a expliqué Crompton (14 en 21 pour 153 verges).

Rutley peut dire mission accomplie à sa première vraie opportunité avec les Alouettes alors qu’il a profité des ouvertures créées par la ligne offensive. L’athlète de 25 ans a remplacé Tyrell Sutton avec brio même s’il n’avait que porté le ballon à trois reprises en carrière dans la LCF.

Pour le récompenser, les entraîneurs lui ont confié le ballon à la porte des buts et il a été l’auteur du quatrième touché du club qui portait le pointage à 29-3 Montréal.

« Ça faisait longtemps que j’attendais cela, je me préparais pour ce match. J’ai obtenu beaucoup de support de mes coéquipiers et j’en perds mes mots tellement c’est agréable », a admis Rutley.

« C’est un vrai professionnel et son histoire est très belle. Il était retourné à la maison à un certain point cette saison, mais on l’a ramené et il est revenu avec l’attitude idéale. Il était prêt à jouer, mais il ne pouvait se douter que ça arriverait en éliminatoires », a insisté Higgins sur cet athlète apprécié.

S.J. Green et Duron Carter ont inscrit les deux premiers touchés des Oiseaux sur des réceptions de 10 et 16 verges au deuxième quart. Tanner Marsh a ajouté le troisième majeur sur une courte course après la demie et il a enfoncé le dernier clou dans le cercueil avec son deuxième touché de la partie augmentant l’avance à 36-3.

Chris Rainey, sur une course de 64 verges, et Brown sur 103 verges à la suite d’un échappé recouvré ont complété le pointage.
 

Le discours du coach

Les Lions avaient fait planer la menace que Travis Lulay pourrait être inséré dans la rencontre, mais ce ne fut pas le cas car il se sentait pas assez confortable après l'échauffement. C’est plutôt Travis Partridge qui est venu en relève tard au troisième quart. Par-dessus le marché, les Lions ont écopé de plusieurs pénalités coûteuses – et on pourrait dire stupides – durant le match. Ils n’ont pas bien gagné à Montréal depuis 2010.

On irait jusqu’à dire que les Lions ont complètement perdu le contrôle en deuxième demie laissant les Alouettes filer vers le triomphe incluant un jeu complètement raté tout près de leur zone des buts.

« C’est difficile, mais c’est comme mourir un petit peu de perdre un match éliminatoire et surtout de cette façon », a même osé dire Benevides. 

À une victoire de la grande finale

Décidément, tout a fini par cliquer dans ce match pour les Oiseaux, mais Higgins ne pouvait guère en déceler la raison.

« Si je pouvais le savoir, on le reproduirait chaque fois ! Mais notre semaine de préparation a été excellente et notre quart-arrière continue de progresser plus il s’entraîne. Il fait aussi confiance à ses receveurs et il gagne les matchs, ça demeure le seul critère pour évaluer un quart-arrière », a répondu l’entraîneur.

Selon quelques informations, l’arrivée de plusieurs amateurs a été retardée puisque que le trajet des navettes de transport a été affecté par la manifestation en appui à Radio-Canada.

Un deuxième quart déterminant

Le premier quart a été plus que tranquille alors que le seul point est survenu sur un simple des Alouettes. La défense montréalaise a cependant affiché ses couleurs sans tarder.

Les Alouettes croyaient sans doute marquer leur premier touché tôt au deuxième quart après l’interception de Brown, mais Crompton a été victime du même sort deux jeux plus tard. Green a finalement réussi son touché après une punition coûteuse des Lions annulant une autre interception.

Ce fut ensuite autour de Carter de marquer quelques jeux après une autre gaffe des Lions qui ont écopé d’un mouchoir pour rudesse alors que les Alouettes se dirigeaient vers un placement.

Au tour de Jerald Brown

Au retour de la demie, Éric Deslauriers a produit un gain appréciable et Rutley a enchaîné avec trois solides courses menant au premier touché de Marsh. Rutley a ensuite complété une séquence amorcée par une interception de Woods et une longue passe vers Green.

Marsh a ajouté son deuxième majeur quelques minutes plus tard après une énième erreur des Lions.

Limité à un rôle très réduit, Chris Rainey a pu se faire valoir au dernier quart et il en a profité pour filer sur 64 verges pour le sixième touché de son clan. Brown a ajouté le septième touché en récupérant un échappé de Stefan Logan pour traverser le terrain.

« Ça n’arrive pas très souvent, mais j’étais content de l’obtenir parce que j’aurais dû réussir un touché plus tôt dans le match. Je suis seulement content d’avoir pu marquer pour mon équipe et si Chip (Cox) n’avait pas stoppé leur retour juste avant, je n’aurais jamais pu marquer ce touché », a souligné Brown.

Les Lions sont parvenus à enfiler deux touchés en fin de partie, mais il était déjà beaucoup trop tard.

Bear Woods chasseur de lion
Journée parfaite pour les partisans
De Crompton à Green
Crompton se tourne vers Carter
Pas le meilleur moment pour botter
Un ange sans neige
Rainey en ajoute