MONTRÉAL – Le suspense est terminé. Johnny Manziel obtiendra, vendredi soir, à Montréal, son premier départ dans un match régulier depuis le 27 décembre 2015. Afin d’ajouter une couche de crémage sur le gâteau, cette confrontation aura lieu contre les Tiger-Cats de Hamilton, son ancienne équipe.

 

C’est l’entraîneur Mike Sherman qui a confirmé la nouvelle avec son sens de l’humour un peu « baveux » quand la première question de son point de presse a porté sur l’identité de son quart-arrière partant pour une deuxième journée de suite.

 

« Ça fait du bien d'être de retour! »

« Oui, nous avons un partant. Je pensais aussi que vous seriez assez intelligents pour le figurer par vous-mêmes. Je vous ai donné cette occasion hier (lundi). Je me demande si vous regardez l’entraînement parfois », a-t-il lancé avec son sens de la répartie caractéristique.

 

« Johnny va commencer le match. »

 

Quelques minutes plus tard, ce fut au tour de Manziel de commenter le sujet qui s'est retrouvé parmi les manchettes de la page d'accueil du ESPN.com. L’Américain de 25 ans n’a pas caché que ça fait des lustres qu’il ne s’est pas retrouvé dans cette situation.

 

« C’est bien de replonger dans ce mode. La chose qui me manquait, ce sont les répétitions cette année et par le passé. J’ai eu cette chance de m’entraîner avec les partants depuis deux jours, voilà ce dont j’avais besoin.

 

« Je suis vraiment content de pouvoir revenir dans cette situation. Je suis excité par cette occasion », a noté celui qui s’est entraîné devant sa conjointe qui est arrivée en ville.

 

Malgré quelques taches de rouille à effacer, Manziel ne se sent pas trop nerveux pour autant.

 

« Je ne crois pas que j’ai à l’être. Je connais mon travail et je sais ce que je peux contrôler et ce que je ne peux pas. Je suis conscient que des erreurs vont survenir, c’est normal. C’est un nouveau football que j’apprivoise. Je suis certain que je vais faire de bonnes et moins bonnes choses », a exposé le numéro 2, qui devrait attirer quelques partisans de plus dans les gradins.

 

On déduit que Sherman n’a pas trop apprécié la pression qui s’est déposée sur ses épaules, la semaine dernière, de l’envoyer dans la mêlée quelques jours après son arrivée à Montréal.

 

« Vous pensiez tous que j’aurais dû le faire jouer la semaine dernière. Il va nous donner tout ce qu’il peut, ça inclut des bons coups et des erreurs. Il ne sera pas parfait », a exposé l’entraîneur.

 

La question à 100$ - ou plutôt à deux choix de première ronde notamment – est de déterminer s’il est prêt à diriger sa nouvelle attaque.

 

« On va le découvrir durant ce match », s’est limité à répondre Sherman.

 

On saura également si l’entraîneur d’expérience a poussé la note quand on lui a demandé d’évaluer la compréhension de Manziel du système offensif actuellement.

 

« Je suis vraiment impressionné par ce qu’il a pu assimiler. Il a passé du temps avec des receveurs à l’extérieur de nos installations. Je suis impressionné par ses connaissances à ce point-ci », a jugé Sherman.

 

De son côté, Manziel a préféré jouer une carte modeste.

 

« Ça s’en vient, vous avez pu voir qu’on a réussi de belles choses, quelques étincelles. Mais le football est un jeu de détails et de centimètres alors que de petites différences peuvent tout changer. On travaille donc sur les détails à éclaircir. Je continue d’apprendre », a répondu l’ancien des Browns de Cleveland.

 

Par un beau hasard, Manziel sera donc renvoyé dans la fosse aux lions contre les Tiger-Cats, la bête qui lui est la plus familière au nord de la frontière. Même si Sherman assure que cet élément n’a pas pesé dans la décision, son jeune quart confirme que ce scénario constitue un avantage.

 

« Je me considère aussi chanceux de pouvoir commencer contre une défense que je connais bien, que j’ai vue plus que toutes les autres. Je sens que je connais ces joueurs très bien. Ce sera évidemment un peu étrange de les affronter, mais c’est du sport professionnel. Ce sera aussi agréable de voir des visages familiers sauf que ce sera un défi imposant », a mentionné le droitier.

 

Pas une décision marketing; Adams fils s’excuse

 

Étant donné que les ennuis des Alouettes perdurent sur le terrain et que le lien avec le public a perdu de sa puissance, la question était légitime. Est-ce qu’il y a un côté marketing derrière ce choix ?

 

« Je ne pense pas avoir parlé une fois à quelqu’un du marketing depuis que je suis arrivé ici. C’est vraiment à propos du football, pour gagner des matchs. On a acquis ses services pour cette raison », a témoigné Sherman.

 

Les partisans ne s’en plaindront certainement pas. D’ailleurs, ils ont été nombreux à scander son nom lors du match précédent pendant que Vernon Adams fils tentait de faire de son mieux sur le terrain.

 

Adams fils était encore secoué lundi et il a confié à La Presse qu’il avait très mal digéré cette réaction. Il a statué que le comportement des spectateurs avait été irrespectueux. Une journée plus tard, l’athlète de 25 ans n’a pas renié ses propos, mais il a tenu à s’excuser.

 

« J’étais tout simplement émotif, je pensais à ma famille et toutes les personnes qui m’ont envoyé des messages pour me dire que les gens scandaient ‘Johnny, Johnny’. Je dois mieux me comporter, je ne veux pas manquer de respect aux partisans. Je veux m’excuser, j’étais juste émotif parce que je trouve que je me suis assez bien débrouillé.

 

« Je ne sais pas si leurs cris étaient dirigés vers moi ou les entraîneurs, mais j’étais émotif. Je vais être meilleur et je m’excuse », a-t-il prononcé.

Sur le coup, il n’avait pas été en mesure de déduire que les cris ne le visaient pas personnellement. Les partisans étaient avant tout assoiffés d’observer la nouvelle et prometteuse attraction.

 

« Je crois que c’est la chose que je réalise maintenant », a admis Adams fils.

 

Par ailleurs, précisons que le nouveau demi défensif des Alouettes, T.J. Heath a participé à son premier entraînement et il évoluait sur l’unité défensive partante du côté de Tommie Campbell qui a raté la fin de la séance ennuyé par des raideurs à la cuisse.

 

« Johnny n'était pas ici pour réchauffer le banc »
« Oui Johnny sera partant! Regardez-vous les pratiques? »