Whyte héroïque pour briser le coeur des Alouettes

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MONTRÉAL – Une bataille à la conclusion du match, ça donne un bon aperçu des émotions qui rôdaient dans l'air après cette défaite cruelle des Alouettes de Montréal contre leur bête noire, les Lions de la Colombie-Britannique. 

Sur le dernier jeu du match, avec moins d'une seconde à écouler, le botteur Sean Whyte a inscrit un touché de 43 verges pour couler les Alouettes au compte de 21-20. 

Mais ce placement aurait été mission impossible sans une punition extrêmement coûteuse du joueur de ligne offensive Pier-Olivier Lestage. Le Québécois a poussé un adversaire après un placement qui venait de redonner l'avance aux Alouettes avec 30 secondes au cadran. 

Les 15 verges appliquées sur le botté d'envoi ont permis aux Lions de se sauver ultimement avec le triomphe. C'est donc le cinquième gain de suite des Lions face aux Alouettes et le 11e depuis 13 duels ! 

« Ça ne peut juste pas arriver, je ne peux pas écoper d'une telle punition », a admis Lestage qui a fait face à la musique en répondant à nos questions. 

Lestage s'en voulait énormément puisque les Alouettes ont entamé leur semaine de répit avec un dossier de 3-2 au lieu de 4-1, une énorme différence.  

« C'est très frustrant », s'est-il limité à dire sur ce sujet. 

Son entraîneur Jason Maas a déjà eu de la misère à contrôler ses émotions et il a préféré employer cette erreur pour que son équipe tire une leçon. 

« Dans notre équipe, on répète que rien que l'adversaire commet ou dit ne peut mener à une punition de notre part. Il a des remords et il a accompli beaucoup de travail pour être un joueur discipliné. Mais il a laissé les émotions l'emporter. Ce n'était pas volontaire et je peux comprendre mieux que n'importe qui », a réagi Maas. 

Les coéquipiers de Lestage ne voulaient pas lui tirer la pierre, mais le message était tout de même sans équivoque. 

« La discipline est la clé dans le sport professionnel. Il faut être prêts et intelligents, mais ce n'était pas notre cas dans ce match », a lancé le vétéran Shawn Oakman qui s'était démené pour obtenir la victoire. 

Quant à la bagarre, la version Alouettes raconte que Kemoko Turay aurait tenté de pénétrer dans le vestiaire montréalais après la partie. 

« Je n'ai pas vu [ce qui s'est passé]. Quelqu'un a tenté d'entrer dans notre vestiaire. Je sais que nos gars n'allaient pas apprécier que quelqu'un entre dans notre vestiaire après ce match. Je vais laisser les choses se régler d'elles-mêmes. Je suis certain qu'il y a plein d'images de ce qui s'est passé. Je ne pense pas qu'aucun joueur dans cette ligue n'ait besoin d'entrer dans le vestiaire adverse après un match, encore moins un match comme celui-là », a expliqué Maas. 

Revenons sur la partie 

Désolé pour cette longue parenthèse. En gros, les Alouettes ont cédé l'avance avec 4 :52 à écouler. Les Lions menaient 18-17 grâce à un touché de 46 verges alors que Marc-Antoine Dequoy a joué de malchance en trébuchant dans son changement de direction. 

« C'est l'une des défaites les plus douloureuses. Ce n'est pas facile, mais on a tous une responsabilité dans cette défaite. Moi, j'ai laissé un gros jeu se compléter et l'équipe tirait de l'arrière ensuite. Il faut se regarder dans le miroir et revenir meilleur », a mentionné Dequoy. 

Cela dit, les Alouettes ont riposté via un placement de Jose Maltos pour reprendre les commandes avec 30 secondes au cadran. 

Pour mener à ce placement, les Alouettes devaient une fière chandelle au Québécois Sean Thomas Erlington qui a brillé dans le cadre de son 100e match en carrière dans la LCF. 

Thomas Erlington a réussi une course cruciale de 17 verges et il a aussi capté une passe de touché, son premier majeur par la voie aérienne avec les Alouettes. 

Le quart-arrière McLeod Bethel-Thompson semblait si près de savourer son premier gain avec les Alouettes. Sans avoir été étincelant, il s'est repris par rapport au match précédent en évitant les revirements. 

En bon vétéran, MBT n'a pas voulu blâmer Lestage. 

« On a raté plusieurs jeux et sacrifié plusieurs points. Si on ne s'était pas tiré dans le pied, on aurait gagné ce match. On a été la meilleure équipe dans ce match. Mais c'est la beauté de la LCF, si tu demeures dans le coup, tu peux l'emporter à la fin », a-t-il noté en pensant à la longue passe échappée par Charleston Rambo et sa passe bousillée vers Tyler Snead qui était libre au troisième quart. 

Soulignons aussi que Bethel-Thompson a joué avec le feu en ne se protégeant pas sur une course. Il a encaissé un solide plaqué au torse et il a dû s'absenter pendant quelques jeux. Avec la blessure d'Alexander, ce n'était rien de rassurant pour les Alouettes. 

D'ailleurs, Alexander espère reprendre son poste de partant lors du prochain match, le 17 juillet, lors de la visite des Argonauts de Toronto. 

La semaine passée, les Alouettes avaient subi leur premier revers en 2025 notamment en raison d'une attaque peu équilibrée avec 38 petites verges par la course. Maas avait accepté une partie du blâme. Thomas Erlington et Travis Theis ont pu se faire valoir plus souvent et ils ont obtenu du succès contre une défense poreuse face à la course. 

De leur côté, les Lions ont pu compter sur le retour de leur quart partant, Nathan Rourke, qui avait raté deux parties en raison d'une blessure. 

Rourke a présenté un défi imposant aux Alouettes et il a amassé de nombreuses verges aériennes et il a démontré tout son talent en fin de rencontre.

En début de match, une interception de Kabion Ento, dans la zone des buts, a galvanisé le clan montréalais qui a riposté avec un touché de Tyson Philpot en seulement trois petits jeux. 

Les Alouettes étaient encore privés du receveur Austin Mack et du plaqueur défensif Dylan Wynn.