Je vis actuellement la première semaine courte de préparation de ma jeune carrière dans la NFL. Après une importante victoire de 24-20 face aux Seahawks de Seattle dimanche, mes coéquipiers des Chiefs et moi avons repris le travail dès dimanche en vue de notre affrontement de jeudi face aux Raiders, à Oakland.

C’est plus difficile que je le pensais de changer de rythme. Ça fait quand même onze semaines que nous étions à la seconde près sur le même horaire. Sans avoir ta journée de repos, tu recommences à t’entraîner. J’ai de la difficulté à imaginer à quel point ce doit être difficile pour les vétérans et ceux qui jouent.

Mais en même temps, ça tombe bien que nous jouons ce jeudi. Je ne sais pas encore quel sera notre emploi du temps, mais nous risquons d’avoir deux journées de congé d’affilée après la partie. Cela va nous permettre de décrocher un petit peu et d’aborder les cinq derniers matchs de la saison avec toute la concentration requise.

C’est un mal nécessaire pour pouvoir se donner un peu plus de temps de repos après la rencontre. Nous sommes sur une séquence de 10 jours consécutifs de football. Nous n’avons pas vécu cela depuis le camp d’entraînement.

Notre gain face aux Seahawks était notre cinquième de suite. Tout le monde est vraiment content au sein de l’équipe. Mais nous essayons de ne pas nous laisser distraire par cette séquence. Nous abordons chaque semaine de la même manière. Nous ne laissons pas les médias et nos victoires nous influencer dans notre façon de nous préparer. Nous traitons chaque adversaire comme si nous étions les négligés.

Notre unité défensive a été incroyable au quatrième quart pour stopper l’attaque des champions en titre du Super Bowl pilotée par Russell Wilson. Mais notre attaque l’a été aussi en première demie.

C’est la deuxième fois cette saison que j’ai le sentiment que tout fonctionne du côté de l’unité offensive. J’avais également eu cette impression lorsque nous avions pris la mesure des Patriots plus tôt cette année.

Tout fonctionnait exactement comme je l’avais visualisé durant la semaine. Nos deux premières séquences offensives se sont conclues par des touchés. Ce n’était pas de longs jeux de 80 verges où la défense des Seahawks avait raté sa couverture qui nous ont permis d’avancer le ballon. Nous avons parcouru le terrain à coup de huit ou neuf verges et nous avons inscrit les deux majeurs.

Pour nous sur la ligne offensive, ça dicte le tempo de la partie. Nous étions vraiment contents de réussir cela parce que nous voulions établir le jeu de passe dès le début de la rencontre et marquer des points tôt dans la partie.

Quand une équipe comme les Seahawks tire de l’arrière, ça change leur stratégie. Les feintes de course constituent leur meilleure protection de passe. Lorsque tu es capable de les mettre dans une position de football de rattrapage, c’est plus difficile pour eux de protéger leur quart-arrière. On sait qu’ils vont passer. Ils ne peuvent plus utiliser des formations de feinte de course.

Bref, en tant qu’équipe, nous étions très satisfaits de cette victoire autant sur les plans offensif que défensif.

Une température inhabituelle à Kansas City

Le temps d’une rencontre, j’ai retrouvé des conditions climatiques hivernales.

Il s’agissait du cinquième match le plus froid de l’histoire de l’équipe à Kansas City. Il faisait moins-6 degrés Celsius lors du botté d’envoi, mais avec le vent, on ressentait une température de moins-12.

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Il faisait froid! Ce n’est pas un froid comme au Québec. C’était vraiment humide. C’est drôle parce que le lundi, nous étions en t-shirt dehors et il faisait soleil avec un mercure de 15 degrés Celsius. Au courant de la semaine, la température a dégradé jusqu’au match.

De mon côté, mon statut n’a pas changé alors que je regarde les matchs des lignes de côté. Il n’y a pas de blessure du côté de mes coéquipiers sur la ligne offensive et tout va bien. Notre ligne joue de manière de plus en plus confiante et c’est parfait de cette façon. Je continue à m’améliorer durant les entraînements et c’est que j’entends de la part de mes entraîneurs.

Plus nous nous approchons des éliminatoires, que l’équipe poursuit sa séquence victorieuse et que les Broncos continuent de perdre (nous sommes à égalité avec eux au premier rang de notre division), peut-être il y aura une opportunité que je puisse jouer dans les parties qui n’auront aucune signification au classement.

Si nous sommes qualifiés avant le dernier match, notre entraîneur-chef Andy Reid voudra peut-être donner du répit à certains partants. C’est ce qu’il a fait l’an dernier dans la dernière partie de la saison contre les Chargers. J’espère de tout cœur que cela se reproduira cette année.

Ce serait une opportunité de jouer, mais ce ne serait pas uniquement pour embarquer sur le terrain. C’est aussi pour vivre la préparation lorsque tu sais que tu seras en uniforme. Un match du genre qui est important, mais trop en même temps, m’enlèverait un peu de pression pour me permettre de jouer mon meilleur football. Alors je me croise les doigts pour que ce scénario se réalise.

Le vent a tourné au Québec

Mon alma mater collégiale, le Phénix du Collège André-Grasset, disputait la finale du Bol d’Or dans la division 2 le week-end dernier. Malheureusement, le Phénix s’est incliné face aux Géants du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu.

Je n’ai pas pu voir la rencontre, mais j’ai suivi le pointage.

On demeure toujours proche de nos anciennes équipes. J’ai communiqué pendant l’automne avec les Pirates du Richelieu, la formation avec laquelle j’ai fait mes débuts au football de 2005 à 2008. Je leur ai envoyé des petites vidéos avant leurs parties. Ils ont réussi à se tailler une place jusqu’au Ballon d’argent de leur division, eux qui évoluent dans une ligue civile. J’ai eu la chance de les suivre un petit peu et de les motiver. J’ai fait de même avec le Phénix.

Évidemment, j’ai aussi suivi ce qui se passait au football universitaire. Les Carabins et le Rouge et Or nous ont présenté tout un spectacle lors du match de la Coupe Dunsmore. Je vais toujours rester un partisan des Redmen de l’Université McGill où j’ai passé quatre ans.

Mais je crois que la victoire de l’Université de Montréal est une bonne chose. Il faut qu’il y ait des équipes de niveau plus égales pour qu’il y ait des luttes pour le championnat. C’était du bon football. Plus il y aura de la compétition au Québec, plus il y aura des talents qui réussiront à émerger et à se tailler une place dans la LCF et la NFL.

Je suis très content pour mon ancien coéquipier à Grasset, Mikhaïl Davidson, et l’entraîneur-chef des Bleus, Danny Maciocia.

Danny a été de passage à Grasset lors de l’entre-saison après ma dernière campagne collégiale. C’est vraiment un bon gars. J’ai eu la chance de le côtoyer et de rester proche avec lui. Lorsqu’il a été question que je vienne m’entraîner aux États-Unis avant le repêchage de la NFL, nous nous étions rencontrés à quelques reprises pour en parler. C’est vraiment quelqu’un que je respecte et je ne me suis jamais gêné pour l’appeler pour lui demander des conseils.

Pour ce qui est de Mikhaïl, qui aurait cru qu’il deviendrait le joueur qu’il est aujourd’hui! C’est une personne incroyable. Beaucoup de gens doutaient de sa capacité à se tailler un poste sur un alignement universitaire.

Et maintenant, il est l’un des meilleurs receveurs au Canada. J’ai hâte de voir ce qu’il va arriver avec lui. Je suis convaincu qu’il peut faire sa place dans la LCF en tant que receveur ou sur les unités spéciales. Je lui souhaite la meilleure des chances et je pense qu’il le mérite parce que c’est un joueur avec une excellente éthique de travail.

Sur ce, je vous souhaite une bonne semaine de football et n’hésitez surtout pas à me laisser des questions dans la boîte de commentaires. Je vous répondrai lors de ma prochaine chronique.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne