KANSAS CITY – Ça reste un camp d'entraînement, donc on a mal un peu partout, mais tout va très bien depuis mon retour à Kansas City, il y a déjà deux semaines.

En étant à mon quatrième camp d'entraînement avec l'équipe et avec mon nouveau contrat en poche, les attentes envers moi sont complètement différentes. De ce point de vue, mon approche n'est pas tout à fait la même en vue de la prochaine saison. Cependant, chaque athlète professionnel doit se trouver un certain stress à performer.

Il est certain que mon niveau de confort avec le livre de jeux est beaucoup plus élevé que lors des années précédentes. Cela dit, il y a toujours un souci du détail qui doit être présent. Même si je suis beaucoup plus confortable au sein de l'organisation des Chiefs, je me dois de toujours garder une certaine rigueur pour continuer à progresser chaque jour.

Le camp d'entraînement est là pour ça. Il est aussi là pour faire en sorte qu'on regagne notre confiance en soi en tant que joueur, qu'on retrouve une chimie au sein de l'équipe et que lorsque vient le temps de jouer des parties, qu'on soit en pleine confiance de nos moyens.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, je n'ai pas eu de difficulté à revenir au football après autant de temps consacré à mes études en médecine cet été. J'ai pris le temps au cours des trois ou quatre derniers jours avant mon départ pour Kansas City pour me préparer mentalement. Je savais à quoi m'attendre à mon arrivée à Kansas City et je savais à quel point le camp serait éprouvant.

La médecine c'est exigeant, mais d'une autre façon que le football. On dirait que j'étais prêt et que j'avais hâte. Le temps était venu pour moi de retourner sur le terrain avec mes coéquipiers. J'avais hâte de retrouver le grind, le travail acharné, du camp d'entraînement. C'est vraiment gratifiant pour un athlète professionnel de sortir de sa zone de confort et de pousser un peu plus haut et un peu plus loin. C'est ce que le camp d'entraînement te force à faire. C'est sûr que c'est difficile, mais en même temps, tu te sens bien lorsque tu y arrives.

Une stabilité bienvenue sur la ligne offensive

Cette année, je ne suis pas ici pour me battre pour un poste, mais pour faire en sorte que la ligne offensive des Chiefs de Kansas City soit la meilleure possible. Je dois continuer à m'améliorer en tant que joueur, mais je veux surtout contribuer à construire une ligne offensive solide et c'est ce que nous sommes en train de développer avec beaucoup de constance : quatre des cinq joueurs de ligne offensive partants sur la formation provisoire sont des partants de l'année dernière.

Cette continuité permet de passer l'étape que j'appelle le « débroussaillage », c'est-à-dire d'apprendre à connaître ses coéquipiers et savoir comment ils vont réagir devant diverses situations. La communication sur la ligne est déjà là, il reste simplement à la raffiner et à atteindre un autre niveau.

Beaucoup de travail a déjà été accompli avec notre parcours de l'année dernière alors que nous avons évolué tous les quatre ensemble.

Il ne faut pas sous-estimer l'importance de la communication dans le succès d'une ligne offensive. Pendant qu'il y a souvent des rotations de joueurs à différentes positions comme chez les receveurs ou sur la ligne défensive, les cinq mêmes joueurs de ligne offensive sont toujours sur le terrain pour l'ensemble de la partie à moins qu'il y ait un blessé – et ce n'est pas pour rien. La ligne offensive forme un tout. L'unité et la chimie de la ligne sont primordiales, que ce soit pour la communication ou pour connaître exactement quel type de jeu de pieds ou d'angle un coéquipier va employer dans une combinaison de blocs sur la course. Ça nous donne un énorme avantage cette année d'avoir évolué ensemble avec Mitch Morse (le centre) et Mitchell Schwartz (le plaqueur à droite) à ma gauche et à ma droite depuis plus d'un an.

Deux mentalités différentes

Pour ce qui est du premier match préparatoire de vendredi face aux 49ers de San Francisco, il faut s'attendre à voir les partants de la ligne offensive lors des premières séquences et nos performances dicteront sans doute du moment où nous allons être retirés du match. C'est une rencontre préparatoire, mais il y a toujours une certaine fébrilité à l'approche d'un match, peu importe son ampleur. C'est quand même le premier de la saison et tout le monde est excité.

C'est drôle de constater qu'il y a deux mentalités dans le vestiaire présentement. Sur les 95 joueurs qui sont ici, il y en a une grande partie pour qui la priorité est de se faire valoir sur le plan individuel pour se tailler un poste alors que le reste des joueurs ont pour objectif de s'assurer que leur unité fonctionne bien, dans le but de se préparer déjà pour le premier match de la saison régulière contre les Patriots dans un mois. Il y a deux visions différentes, mais tout le monde a hâte au prochain match.

Une attaque toujours aussi explosive

J'ai énormément de respect pour le vétéran Jeremy Maclin – qui porte maintenant les couleurs des Ravens de Baltimore après deux saisons passées avec nous – en tant que joueur, en tant que coéquipier et en tant que leader. Cependant, j'ai l'impression que nous n'aurons pas trop de mal à surmonter sa perte. La décision de le laisser aller a été prise puisque notre état-major a jugé que nous avions les atouts nécessaires à la position de receveur, que ce soit avec Chris Conley ou Tyreek Hill, des jeunes qui ont montré qu'ils étaient capables de faire le travail l'année dernière.

Je ne suis pas inquiet, au contraire. Je considère que nous avons beaucoup d'explosion et d'athlétisme au poste de receveur en ce moment et je crois que ça va nous aider à compléter de longs jeux et à ouvrir le jeu pour mieux courir avec le ballon par la suite.

*Propos recueillis par Jean-Philippe Daigle.