Il est rare de voir un poste d’entraîneur-chef s’ouvrir chez une équipe au coeur d’une séquence de 10 saisons gagnantes d’affilée.

Mais les Bears de Chicago sont une organisation unique. Lovie Smith a été à l’origine de nombreuses excellentes saisons de leur part, et avec son fameux « Cover Two », il en a fait une équipe aspirante aux éliminatoires sur une base constante. Question de passer au niveau supérieur, le directeur général Jerry Angelo a complété une transaction afin d’obtenir le talentueux quart-arrière Jay Cutler.

Le succès dépend grandement de la qualité de votre quart-arrière. Même si les Bears se sont déjà battus pour le titre de la NFC avec Cutler, Emery a malgré tout considéré que les résultats devaient être encore meilleurs et il a récemment déclaré qu’il a changé d’entraîneurs en partie à cause du nombre de coordonnateurs offensifs que Smith avait amenés à ses côtés pour travailler avec Cutler. Ce dernier étant en voie d’épuiser la dernière année de son contrat, Emery a embauché Marc Trestman en provenance de la Ligue canadienne de football et ce dernier a son avenir entre ses mains. La saga Trestman-Cutler est l’une des histoires les plus intéressantes dans la NFL cette saison.

Voici cinq choses que j’ai constatées au camp des Bears :

Les batailles de position : Avec la retraite de Brian Urlacher, le poste le plus important à combler est celui de secondeur intérieur. Emery a accordé un contrat à l’ancien des Broncos D.J.Williams pour qu’il évolue comme partant de façon temporaire et au choix de deuxième tour Jon Bostic, qui devrait être la solution à long terme. Williams s’est toutefois blessé au mollet droit le 31 juillet et pourrait s’absenter encore un certain temps. Bostic a de la vitesse, mais ça lui prendra du temps pour s’ajuster au système de couverture à deux, et il faudra voir qui sera d’office pour débuter.

Le choix de 4e tour Khaseem Greene montre des signes encourageants au poste de secondeur extérieur, mais James Anderson, qui a passé les sept dernières campagnes avec les Panthers, semblent avoir l’avantage. Il montre du leadership au sein d’un groupe qui tente de se rajeunir.

Il y a une belle bataille entre les ailiers défensifs Corey Wootton et Shea McCLellin, leur premier choix l’an dernier. Wootten semblait détenir l’avantage après avoir connu une dernière saison de sept sacs en sept départs, mais l’organisation aimerait voir McCLellin sur le terrain et la porte s’est ouverte pour lui lorsque Wootten a été victime d’une blessure à une hanche jeudi dernier.

La place de garde à droite est libre, mais il faut s’attendre à ce que ce soit éventuellement l’affaire de Kyle Long. James Brown s’exerce présentement sur la première unité, mais bien que Long soit toujours en apprentissage, son talent devrait le mener éventuellement à un rôle de partant.

Le cas Cutler : Ce qui a plu Emery au sujet de Trestman, c’est la complicité qu’il entretient avec les quarts-arrières avec qui il travaille. Trestman connaît du succès à ce chapitre depuis ses débuts avec Bernie Kosar à l’Université de Miami dans les années 80. Trestman connaît bien l’attaque de type « West Coast » mais il taillera une attaque sur mesure en fonction des forces de son quart. En regardant les pratiques, il est évident qu’il a visionné les vidéos de Cutler lorsqu’il était à son meilleur, soit lors de ses premières saisons sous les ordres de Mike Shanahan avec les Broncos de Denver.

Il a un bras très puissant. Quand vient le temps de lancer, Cutler est l’un des plus doués de la Ligue. Durant sa carrière, il  a amassé en moyenne 22,5 points par match comme partants. Les Bears présentent des moyennes de 23,4 points en 2012 et de 22,1 en 2011, mais lors de chacune de ces saisons,  la défense et les unités spéciales ont fourni 10 touchés. Soustrayez ces touchés de ceux de l’attaque et cela porte la moyenne de Cutler à 20 points par match. Ce ne sont pas des chiffres dignes de l’élite.

Il ne sera pas possible de savoir si Cutler adhère au système Trestman avant de l’analyser en situation de match, mais pour l’instant, c’est prometteur.

Brandon Marshall et Martellus Bennett ont pris de la maturité : Marshall a eu sa part de problèmes à l’extérieur du terrain à Denver et à Miami, alors que Bennett s’est montré très immature lors de son passage à Dallas. Les deux ont fait du chemin depuis.

Bennett a bien performé chez les Giants de New York durant sa seule année de contrat avec ceux-ci et Emery n’a pas perdu de temps avant de l’amener comme ailier rapproché partant avec les Bears. À 6 pieds, 6 pouces et 265 livres, Bennett est une cible imposante et rapide. Emery et ses entraîneurs sont ravis de le voir aussi bien s’intégrer à ses coéquipiers. Cet été, Marshall a possiblement connu sa meilleure saison morte en termes de préparation, lui qui a coupé son taux de gras de 6,5 pour cent tout en ajoutant cinq livres de muscle. Il dit se trouver à 235 livres. Son éthique de travail sur le terrain s’est améliorée et il s’implique davantage dans la communauté aussi. Jouer avec Cutler aide sûrement puisqu’ils ont évolué ensemble à Denver et maintenant à Chicago. Ses quatre saisons de 100 attrapés ou plus dans les six dernières années font de lui l’une des plus grandes menaces sur le flanc extérieur à travers le circuit. Il sera intéressant de voir si Trestman permettra à Cutler d’en faire sa cible aussi souvent que par le passé. Trestman a l’habitude de distribuer et diversifier l’attaque et les Bears ont trois bons receveurs en Marshall, Alshon Jeffery et Earl Bennett. Marshall s’attend habituellement à recevoir le ballon entre 6 et 10 fois, mais ce chiffre pourrait diminuer légèrement.

Sur papier, la ligne à l’attaque semble meilleure : Le point le plus important pendant la saison morte était de faire en sorte que Cutler soit mieux protégé. Emery a dépensé plus de 7 millions par année sur Jermon Bushrod comme plaqueur à gauche afin de protéger l’angle mort de Cutler. Il a aussi investi son premier choix en Long, qui devrait devenir le garde à droite partant dans le futur.

Matt Slauson, en provenance des Jets de New York, a été une aubaine. Il n’a pas les habiletés athlétiques de ses coéquipiers, mais il amène un peu de robustesse sur la ligne. L’acquisition de Bushrod a permis à J’Marcus Webb de se déplacer au poste de plaqueur à droite. Eben Britton s’est fait appeler en renfort par Emery de Jacksonville pour devenir un substitut de qualité et l’équipe est optimiste au sujet du plaqueur Jordan Mills, repêché en troisième ronde. Quand vient le temps de trouver des solutions, Emery ne rigole pas. Il est allé chercher deux joueurs autonomes et deux choix de repêchage pour améliorer la ligne et en a fait de même chez les secondeurs.

Un système qui fonctionne… pour le moment : Au lieu de laisser tomber le « Cover Two » de Lovie Smith, le nouveau coordonnateur défensif Mel Tucker a gardé le livre de jeu intact et s’est lui-même ajusté au système.

Sa façon de penser est logique. Malgré le départ d’Urlacher, le groupe de défenseurs des Bears est taillé sur mesure pour ce système, bien qu’il soit vieillissant. Tucker donnera à Lance Briggs, Julius et Tim Jennings une dernière chance de briller. Briggs, Tillman et Jennings sont à la dernière année de leur contrat et bien des choses pourraient changer l’an prochain… ou non.

Au total, 11 joueurs des Bears deviendront joueurs autonomes à la fin de la prochaine campagne et ces derniers auront donc beaucoup de marge de manœuvre. Mais pour le moment, ils espèrent profiter du moment présent avant que ne viennent les grosses décisions.