Pas plus facile de répondre à cette question qu’à celles qu’on s’est posées en 1996 et en 2011. La victoire de Faldo ou la descente aux enfers de Norman? La ronde finale de 80 de Mc Ilroy ou les quatre oiselets consécutifs de Schwartzel sur les quatre derniers trous de sa ronde finale pour la victoire?

On aura beau dire que le temps arrange les choses, il reste que Norman n’a plus jamais été le même après le Tournoi des Maîtres de 1996. Et quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que McIlroy n’affiche pas avec autant de régularité le talent qui lui a valu d’obtenir les trois autres titres du Grand Chelem lorsqu’il se présente à l’Augusta National Golf Club.

De tels échecs laissent des cicatrices qui prendront des années à disparaître. On ne les oublie pas.

Ce fut peut-être plus difficile pour Norman. Il avait alors 41 ans. McIlroy, après avoir pris conseil auprès du « Requin blanc », et malgré son jeune âge au moment où la victoire semblait acquise; a réalisé encore cette année que le temps file et que cette victoire tant souhaitée n’est pas aussi accessible qu’il le croyait. Non pas que ce soit impossible, mais le doute augmente.

Dans le cas de Spieth, il a au moins l’avantage d’avoir déjà gagné le Tournoi des Maîtres. Est-ce que cela rend sa défaite moins douloureuse ? Pas vraiment, bien au contraire. Il n’a eu d’autre choix dans son rôle de champion en titre que de concéder personnellement l’un des trophées les plus convoités du golf, le fameux veston vert du champion du Masters. Il a agi selon les règles, mais on se doit d’admettre qu’il s’est probablement livré au plus difficile exercice d’humilité du sport professionnel. Admettre sa propre défaite alors que la victoire semblait déjà acquise.

Que retenez-vous davantage du Tournoi des Maîtres de 2016 ? La défaite de l’un ou la victoire de l’autre?