MONTRÉAL – Marc Bergevin a reconnu qu’il est actif dans le dossier de Taylor Hall, il a également convenu qu’il a assume le risque du long contrat accordé à Josh Anderson et il a aussi défendu Trevor Timmins dans le débat du repêchage des joueurs de la LHJMQ par le Canadien. 

Allons-y par étape pour démêler le tout. D’abord, Bergevin a accepté d’utiliser le mot « actif » pour décrire l’implication du Canadien à propos de l’explosif ailier. 

ContentId(3.1375134):Canadiens : Taylor Hall dans la mire de Marc Bergevin (LNH)
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« Quand tu regardes et que tu parles à l’agent, tu es actif. Alors, oui, on est actifs. Mais je n’ai aucune idée comment ça va se terminer », a décrit Bergevin. 

« C’est un joueur qu’on regarde, c’est certain. Tout dépend du terme et de la masse salariale. C’est sûrement la raison pour laquelle il est encore disponible à 14h37. On a regardé le tout de près », a proposé Bergevin. 

Par ailleurs, le DG du CH a confirmé l’information selon laquelle il a offert à l’attaquant Wayne Simmonds un salaire supérieur à celui (1,5 million) qu’il a accepté avec les Maple Leafs de Toronto.

« Oui, on l’a fait. Mais je respecte la décision des joueurs. Parfois, c’est en raison du fit et pas uniquement de l’argent. Il a probablement vu un meilleur fit avec Toronto, sa ville natale. C’est un joueur qu’on aurait aimé avoir avec notre club », a confié Bergevin qui recherche encore un peu de profondeur pour sa troupe. 

Notons que Bergevin s'est entendu, en fin d'après-midi, avec l'attaquant Brandon Baddock (25 ans) sur un contrat à deux volets. En 2019-2020, l'attaquant de six pieds trois pouces et 220 livres a joué 50 matchs avec le club-école des Devils dans la Ligue américaine. 

« Anderson est aussi un joueur unique »

En ce qui concerne Anderson, il a évalué le risque de lui octroyer uniquement un contrat de courte durée et celui de se lier à long terme. Il a déterminé que c’était préférable de foncer.

«Toi, en toute politesse, tu lui aurais donné un contrat de combien d'années ? », a d'emblée lancé Bergevin au confrère qui a posé la question.

« Ok, je me la ferme et je vais répondre. Dans un monde idéal, c’est certain que les durées les plus courtes sont meilleures pour les équipes. Mais quand tu offres un contrat plus court, le montant est plus haut sur ta masse salariale. Donc on a essayé de trouver un milieu », a-t-il précisé. 

« Anderson, un joueur unique dans la LNH »

Invité à expliquer pourquoi il n'a pas parié sur un contrat d'une saison pour laisser Anderson prouver qu'il a retrouvé sa touche après une année marquée par une blessure, il a justifié sa décision ainsi.

« Si on avait décidé de choisir un an, tu dois le négocier ensuite comme un joueur autonome (parce que le joueur sera prêt à tester le marché à la fin de cette saison). On aime le joueur et ce qu’il procure à son équipe. On a beaucoup donné pour le joueur et on voulait le sécuriser avec nous. Je suis certain que beaucoup d’équipes étaient intéressées à ses services. S’il connaît une bonne saison, on aurait souhaité lui donner le contrat qu’on vient de signer avec lui. »

« Quand on t’accorde un gros montant d’argent, tu dois produire en retour. Je ne peux pas le cacher. Je suis à 100% et je vais jouer mon style de jeu. Je crois que je vais cadrer avec cette équipe et que ça ira bien pour moi. [...] Toute ma vie, j’ai confondu les sceptiques, je n’ai pas été repêché au niveau junior, je suis resté deux ans dans la Ligue américaine alors que je pensais que j’étais prêt. Je reviens d’une saison misérable, mais je veux prouver à bien des gens que ceci est derrière moi », a confié Anderson, un jeune athlète confiant et volubile, qui n'avait pas été repêché au niveau junior. 

On ne peut pas critiquer Bergevin de ne pas avoir foncé. Reste à voir s'il aura eu raison, mais il adore les atouts d'Anderson. 

« Josh est aussi un joueur unique, il n’y en a pas beaucoup comme lui dans la LNH. Peut-être moins de cinq joueurs ont ce style (qui combine son aisance sur patins, sa stature et sa touche offensive). À 26 ans, c’est encore un joueur relativement jeune », a-t-il ciblé. 

À ses yeux, Anderson représente donc un risque moins élevé, en raison de son jeune âge et de la qualité de son patinage, que d’autres imposants joueurs qui ont rapidement ralenti comme Milan Lucic, Scott Hartnell, Brandon Dubinsky, Andrew Ladd, Nathan Horton ou David Clarkson.

À moins d'une transaction éventuelle, Bergevin ne pourra pas ajouter Hall à l'équation du Tricolore. Le reste de son magasinage devrait plus ressembler à des athlètes de profondeur. À moins que la réalité économique finisse par le favoriser.  

« Du côté du plafond, on a environ 4,9 millions comme espace, mais on doit se garder un coussin pour les blessures et ça ressemble entre 1,5 et 2 millions, c’est la moyenne dans la LNH. Mais on va regarder de près ce qui se passera. Les équipes ont dépensé beaucoup moins d’argent que lors des années précédentes. La masse salariale est affectée pour les deux ou trois prochaines années et on en ressent les conséquences aujourd’hui (vendredi). »

À la défense de Timmins

Par rapport à polémique à propos du faible nombre de joueurs repêchés dans le circuit Courteau, Bergevin avait à sa disposition quelques statistiques. Il savait qu’une question viendrait à ce sujet et il voulait s’appuyer sur des chiffres actuels pour défendre son bras droit Trevor Timmins et l’organisation. 

« Dites-moi pas que c'est important de repêcher des Québécois »

Il a indiqué que le Canadien détient huit joueurs québécois (quatre dans la LNH et quatre dans la Ligue américaine, un sommet parmi les 31 organisations. Il a parlé du Lightning qui occupe le deuxième rang avec six (3-3), mais le véritable nombre se situe à 9. 

« Il y aura toujours des critiques. Mais présentement, il y a huit joueurs francophones avec l’organisation, quatre dans la LNH et quatre dans la LAH. Tampa est l'équipe la plus proche avec six. C’est important, on fait des efforts, mais ce n’est pas facile à réaliser surtout avec le repêchage », a voulu nuancer le dirigeant. 

Bergevin a enchaîné en se portant plus spécifiquement à la défense de Timmins qu’il a senti affecté par les critiques répétitives. 

« Trevor a été émotif, ça vient le chercher de se faire attaquer fois après fois sur des choses qui ne sont pas vraies. J’ai senti sa frustration. Pas une fois dans nos discussions qu’on a dit qu’on mettrait un Québécois de côté parce qu’il parle français. Jamais, jamais. C’est une très bonne personne et il est sensible à ça. Je prends aussi des décisions qui viennent affecter les siennes », a témoigné le directeur général. 

Un autre dossier abordé a été celui de Max Domi qui a critiqué la communication au sein du club. Domi n’a pas voulu parler directement de Claude Julien et il a mentionné qu’il n’avait pas eu de rencontre de fin d’année avec les dirigeants. 

« Durant ses deux saisons avec nous, il y a eu de la communication avec lui. Les instructeurs lui ont parlé et je l’ai également fait à quelques reprises. Il faut aussi un peu éparpiller tes rencontres avec les joueurs. De dire qu’il n’y a jamais eu de discussions avec les entraîneurs, c’est faux, mais c’est sa version », a répondu Bergevin qui a justifié l’absence de réunion de conclusion par le fait que l’année s’est terminée de manière différente dans la bulle de Toronto.

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