MONTRÉAL – Après avoir vécu la déception d’une élimination hâtive dans la NCAA, Cole Caufield a été entraîné dans un tourbillon positif le menant à signer son premier contrat professionnel. D’ailleurs, s’il ne tarde pas à s’adapter à la Ligue américaine, Caufield pourrait obtenir une chance avec le Canadien de Montréal d’ici la fin de la saison régulière. 

Même s’il a excellé à sa deuxième année universitaire avec les Badgers de Wisconsin, les dirigeants du Canadien de Montréal ont opté pour la prudence en l’assignant au Rocket de Laval sous la responsabilité de Joël Bouchard et ses adjoints. 

« La décision a été prise dans le sens qu’on considère que c’est, présentement, la meilleure option pour mon avenir. Je suis impatient de goûter à ce niveau et je suis excité de me joindre à ce groupe, je sais qu’ils ont une bonne équipe », a expliqué Caufield, lundi matin, peu de temps avant de s’amener à Montréal, par avion.

Caufield devra alors procéder à sa la première portion de sa quarantaine (durant sept jours) à l’hôtel. Par la suite, les autorité gouvernementales canadiennes et québécoises ont accordé la permission aux joueurs en provenance des États-Unis d’effectuer la deuxième partie de leur quarantaine (les jours 8 à 14) dans un contexte de travail. Il pourra donc intégrer la bulle du Rocket et participer aux activités du club comme le fera Eric Staal avec le Canadien. 

Mais revenons au volet sportif puisque Caufield s’est fait demander s’il se croyait prêt à jouer dans la LNH. C’est facile de lire entre les lignes que le petit et combatif attaquant n’entend pas s’éterniser dans la Ligue américaine. 

« C’est difficile à dire, sauf que je crois en mes moyens, mes habiletés et mon éthique de travail, mais la LAH est un bon circuit et plusieurs bons joueurs sont passés par là. Je vais essayer de jouer comme j’en suis capable en espérant que ça soit assez révélateur sur mes capacités », a-t-il commenté. 

Ainsi, est-ce que Marc Bergevin, le directeur général du CH, lui a exposé la possibilité qu’il puisse se joindre au grand club cette année même si ça implique d’écouler la première année de son entente ? 

« Pour l’instant, je crois que tout sera basé sur mon rendement dans la Ligue américaine. Si mes performances sont à la hauteur et que je joue de la bonne manière, je pense qu’on pourrait m’accorder cette occasion éventuellement. Pour l’instant, je me concentre sur la Ligue américaine », a répondu le droitier qui a connu une saison impressionnante en marquant 30 buts et en récoltant 22 passes en 31 matchs si bien qu'il est l'un des 10 finalistes au trophée Hobey Baker remis au joueur par excellence chaque année.

Depuis qu’il a été repêché, au 15e rang, par le Canadien en 2019, Caufield attire l’attention des partisans du club de manière exponentielle. Cette courbe se poursuivra en lien avec son saut au hockey professionnel et il se dit prêt à composer avec les attentes. 

« Je suis excité et je suis du style à me motiver avec mes propres objectifs. Je me pousse tous les jours pour progresser et je veux démontrer à tous que je suis un bon joueur. Il faut pouvoir composer avec la pression quand elle se présente en continuant de pousser pour bien jouer », a noté Caufield qui a senti l’engouement à son endroit alors que RDS a diffusé quelques matchs de son parcours. 

Plus mature, le saut aurait été forcé la saison dernière

Tout au long de sa deuxième campagne au Wisconsin, Caufield a démontré que c’était un choix de judicieux de le laisser mûrir, une année supplémentaire, sous les ordres de Tony Granato. Ce raffinement lui accorde la confiance nécessaire pour poursuivre son cheminement. 

« C’est surtout à propos de la maturité sur la patinoire et à l’extérieur de celle-ci. Le contexte universitaire, c’est un bon endroit pour développer sa maturité physique avec moins de matchs. Cette année supplémentaire m’a permis de passer plus de temps au gymnase. Je crois que ç’aurait été un peu forcé de faire le saut l’an dernier. Maintenant, je me sens bien plus confortable et prêt pour cette prochaine étape », a statué Caufield qui pèse désormais 170 livres. 

Même s’il avait une cible dans le dos cette saison, Caufield s’est démarqué contre des joueurs nettement plus vieux que lui. Cela dit, l’ampleur de ce défi sera multipliée dans la Ligue américaine. À 20 ans, il devra se frotter à des vétérans dans la trentaine et plusieurs miseront sur leur expérience dans la LNH pour le contrer. 

« Je crois que je suis prêt. Oui, je devrai m’ajuster à certains éléments, mais je n’ai aucun problème avec ça. J’ai été en mesure de m’adapter à tous les niveaux jusqu’à présent. Je sais que c’est une ligue très difficile, mais je suis prêt à apprendre tout ce que je peux », a répondu Caufield. 

Il semble que la réputation de son nouvel entraîneur se soit déjà rendue à ses oreilles.  

« Je crois que le calibre de la Ligue américaine va beaucoup m’aider, ils ont un bon entraîneur qui dirige cette équipe et la formation connaît du succès. Je vais essayer de tout absorber ce que je peux », a soutenu l’Américain. 

Bouchard devrait découvrir un joueur plus complet. La saison qui vient de se terminer l’a incité à modifier sa vision. 

« Mon approche était de me concentrer d’abord sur mon jeu en territoire défensif pour y passer le moins de temps possible. Mon entraîneur Tony Granato m’a beaucoup aidé à bien comprendre à quel point le côté sans la rondelle est important. Je crois que tout le monde sait que je peux compter des buts et créer des choses offensivement. Mais ma priorité a été de bien jouer défensivement. Le fait d’avoir cette mentalité m’a permis de beaucoup évoluer en tant que joueur », a témoigné Caufield pour expliquer que cette dimension s’est ajoutée à son arsenal cette année.  

« Mon côté compétitif a toujours été très présent, mais je suis encore plus affamé et je veux me prouver à quel point je suis rendu bon comme joueur. Je considère que j’ai effectué de grands pas dans mon développement cette saison et je suis excité de le démontrer », a-t-il ajouté. 

Caufield a déjà commencé à s’informer auprès de ses bons amis, Jack Hughes et Trevor Zegras, à propos de l’adaptation au hockey professionnel.

« Je leur ai beaucoup parlé, surtout l’été dernier, pour savoir comment ils ont vécu ces étapes. Évidemment, c’est un gros saut et c’est très exigeant. C’est un business à ce niveau donc, peu importe ton nom et ta réputation, tu dois mériter ton utilisation. Je suis préparé pour cette réalité et je me sens prêt », a déclaré le buteur naturel. 

Le 9 avril, Caufield pourrait conclure son parcours universitaire avec une magnifique compensation à l’élimination rapide alors que le trophée Hobey Baker sera attribué. 

« Ça voudrait dire beaucoup à mes yeux, c’était l’un de mes objectifs cette saison. En étant de retour, je tenais à être un leader au sein de mon équipe pour avancer dans la bonne direction. Mes coéquipiers m’ont aidé, mais c’est un bel accomplissement jusqu’à présent », a-t-il convenu. 

Pour un jeune homme élevé dans une famille de hockey, cette période riche en accomplissements est très précieuse.  

« Ça (le contrat professionnel) représente beaucoup pour moi et ma famille, c’est une grosse étape dans ma carrière même si le travail ne fait que commencer. C’est un peu surréaliste parfois, mais je suis avant tout excité d’entamer ce nouveau chapitre », a conclu Caufield qui s’assurera de compléter le maximum de devoirs de ses cours universitaires pendant les sept prochains jours.