MONTRÉAL - Artturi Lehkonen a fait sourire la galerie virtuelle la semaine dernière en affirmant qu'il ne se souvenait pas d'avoir été le joueur le plus lent sur un trio avant qu'il ne se retrouve sur une unité complétée par Paul Byron et Jake Evans.

S'il ne fait pas de doute que Byron est le plus rapide des trois, Evans, humble, a affirmé vendredi qu'il n'était pas prêt à dire que Lehkonen était moins vite sur ses patins que lui. Une chose est certaine, la vitesse et l'échec-avant appliqué par cette unité ont parfois causé des maux de tête à l'adversaire cette saison.

Le quatrième trio du Canadien a ainsi rapidement gagné la confiance de l'entraîneur Claude Julien. Ce dernier a rappelé quelques fois au cours des derniers jours qu'il n'avait pas hésité à déployer l'unité d'Evans contre les meilleurs éléments adverses.

Ce fut le cas jeudi face aux Flames de Calgary, alors que le trio d'Evans a passé la plupart de son temps sur la glace à forces égales contre le deuxième trio de l'adversaire, composé de Matthew Tkachuk, Elias Lindholm et Josh Leivo. Même s'il a souvent été embouteillé dans son territoire par ce trio, le Tricolore l'a blanchi de la feuille de pointage.

« La route a été longue pour obtenir ce rôle »

Evans a vraisemblablement gagné sa place dans la formation du Canadien grâce à son jeu lors des séries cet été, dans la bulle de la LNH à Toronto. Il avait alors participé à 6 des 10 matchs du Tricolore, amassant une aide.

L'échange de Max Domi en retour de Josh Anderson, un ailier, lui a ouvert la porte cet automne. Evans a commencé le camp au centre du quatrième trio et depuis, il n'a pas donné de raison à Julien de le retirer de la formation.

« Il est rapide pour se rendre à la rondelle. Il est bon dans le cercle des mises en jeu et s'améliore continuellement à ce niveau. Il est un joueur intelligent, qui a un bon sens du jeu », a noté Julien.

« Il a gagné la confiance de tout le personnel d'entraîneurs. »

Âgé de 24 ans, Evans en est à sa troisième saison dans les rangs professionnels. Le natif de Toronto a été un choix de septième ronde du Canadien, 207e au total, lors du repêchage de 2014.

Le Tricolore avait choisi cinq joueurs avant Evans cette année-là. Aucun d'entre eux ne se retrouve dans la LNH aujourd'hui, incluant l'attaquant Nikita Scherbak, réclamé au 26e rang.

« J'ai toujours cru que je pouvais y arriver et j'ai travaillé fort année après année sans me décourager », a raconté Evans, qui a effectué un stage de quatre saisons à l'université Notre-Dame avant de signer un premier contrat avec le Canadien.

« Quand vous êtes choisis en septième ronde, vous savez que le chemin sera long, mais il ne faut pas baisser les bras. Dans mon cas, il y a eu des hauts et des bas, mais j'ai surmonté l'adversité et je continue à travailler fort. »

Evans, qui a deux buts à sa fiche après sept matchs cette saison, a indiqué qu'il parlait souvent avec les entraîneurs Luke Richardson et Kirk Muller pour continuer à s'améliorer et à s'ajuster au rythme de jeu de la LNH.

« J'ai toujours aimé avoir un retour d'information, a mentionné Evans. Je vais remettre en question ce que j'ai fait et j'aime en discuter pour m'améliorer. »

Evans semble s'être particulièrement fait une niche en désavantage numérique. Jeudi, il a été l'attaquant le plus utilisé en infériorité numérique. Il se classe troisième parmi les attaquants du Tricolore à ce chapitre depuis le début de la saison, derrière Phillip Danault et Lehkonen.

Il a même inscrit l'un de ses deux buts en infériorité numérique, l'un des cinq du Canadien dans cette situation cette saison.

« Nous voulons d'abord protéger notre territoire, mais si nous avons l'occasion d'attaquer, nous n'allons pas nous gêner pour le faire », a souligné Evans.

Julien a souligné que la philosophie de l'équipe de bien répartir le temps de glace ne changerait pas tant que tout le monde allait continuer de bien jouer. Si Evans continue à jouer comme il l'a fait jusqu'ici, il n'a pas raison de craindre de voir ses responsabilités diminuer.

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