BROSSARD, Qc - Le département de la sécurité de la Ligue nationale de hockey a convoqué Andrew Shaw à une audience téléphonique jeudi.

Avec un peu plus de deux minutes à jouer à la deuxième période du match préparatoire de mardi contre les Capitals de Washington - son premier dans l'uniforme du Canadien - le combatif attaquant du Canadien a servi une violente mise en échec par derrière au défenseur Connor Hobbs.

Nathan Walker s'est aussitôt porté à la défense de son coéquipier et a engagé le combat contre Shaw. Celui-ci a non seulement eu le meilleur, il s'est même permis d'inviter la foule à l'encourager de sa main droite pendant qu'il retenait le chandail de son adversaire de l'autre main.

« Parfois, vous vous enflammez et vous agissez sans penser », avait déclaré Shaw mardi, lui qui n'a pas rencontré les médias mercredi.

Cependant, la soirée de travail de Shaw a aussitôt pris fin. Les arbitres lui ont imposé deux pénalités majeures, une punition de mauvaise conduite et une inconduite de partie.

Hobbs est revenu dans le match et a même obtenu une passe sur le deuxième but de son équipe.

Le printemps dernier, pendant le premier tour des séries éliminatoires, Shaw avait été suspendu pendant un match à la suite d'une remarque à caractère homophobe. Il s'était aussi vu infliger une amende de 5000 $ US.

Un seuil à respecter

Michel Therrien n'a pas hésité à vanter la combativité et l'intensité d'Andrew Shaw mardi soir et il avait d'autres louanges en réserve pour son nouveau venu mercredi midi. Mais l'entraîneur-chef du Canadien sait aussi qu'il existe un seuil à ne pas franchir quand on joue avec toute la fougue qu'affiche l'ancien porte-couleurs des Blackhawks de Chicago.

Quelques secondes avant la mise en échec de Shaw, Jay Beagle avait fait trébucher ce dernier, un geste qui n'avait pas été sanctionné par les arbitres.

« Je ne dirais pas que j'étais frustré, a commenté Shaw après la rencontre. C'est un match de hockey, et des choses peuvent survenir. Je n'avais nullement l'intention de le blesser et je cherchais seulement à compléter ma mise en échec. »

La pénalité majeure imposée à Shaw n'a pas eu d'incidence sur le résultat du match non plus, mais il faut dire que le scénario aurait pu être bien différent en saison régulière. Surtout quand une équipe peut déléguer des joueurs de l'envergure d'Alexander Ovechkin, d'Evgeny Kuznetskov et de Nicklas Backstrom - tous absents mardi - pendant une supériorité numérique de cinq minutes.

« Premièrement, tu ne veux pas perdre la personnalité du joueur, a d'abord répondu Therrien, aucunement surpris que Shaw ait été convoqué à cette audience. C'est un joueur qui a beaucoup d'enthousiasme, qui amène beaucoup d'énergie à une équipe. C'est un guerrier, et je ne veux pas qu'il perde ça. D'un autre côté, il a un certaine expérience dans la Ligue nationale. Il sait très bien où est la 'ligne', et il se doit de ne pas traverser cette ligne.

« La bonne chose dans toute cette histoire, c'est que le joueur n'a pas été blessé, a ajouté l'entraîneur-chef du Canadien. C'est la priorité. On veut que les joueurs soient protégés et qu'ils restent en santé. Mais ce sont des choses auxquelles il devra faire attention. En même temps, il ne faut pas qu'il perde son enthousiasme. C'est toujours plus le 'fun' de retenir quelqu'un que de le pousser. »

Après le match de mardi, le défenseur Nathan Beaulieu ne s'était pas gêné pour dire à quel point il aimait Shaw. Le capitaine Max Pacioretty est allé dans la même direction mercredi.

« Il joue avec ardeur, et il ne connaît pas d'autres façons de jouer. Il s'agissait de son premier match au Centre Bell et peut-être était-il un peu trop gonflé à bloc », a excusé Pacioretty.

« Nous avons besoin de cette passion. Il a évolué auprès de grands leaders, et il est un grand leader, a ajouté le capitaine. Il a joué pour une équipe qui a gagné deux coupes Stanley et il sait quoi faire pour gagner. Nous voulons voir cette passion toute l'année. Il est adoré dans le vestiaire. Nous aimons sa passion, son intensité. »