MONTRÉAL – Depuis son arrivée avec le Canadien en mars 2015, Jeff Petry n’a pas toujours fait l’unanimité. Mais le droitier a raffiné son art au fil du temps et il donne l’impression d’être devenu indispensable pour la brigade défensive montréalaise. 

À tout le moins, le Tricolore perdrait un athlète qui contribue de plusieurs manières si Marc Bergevin ne parvenait pas à s’entendre avec lui. Tout comme Brendan Gallagher, Phillip Danault et Tomas Tatar, Petry pourraient devenir joueur autonome sans compensation au terme de la prochaine saison. 

Alors que l’incertitude plane encore celle-ci, le directeur général du CH tentera de s’assurer d’une certaine certitude via de nouveaux contrats avec eux. Considérant que la relève chez les défenseurs droitiers (on pense à Cale Fleury, Noah Juulsen et Josh Brook surtout) ne semble pas prête à assumer un rôle majeur, conserver Petry apparaît comme une nécessité. 

Le défenseur de 32 ans a participé au bilan scindé de l’équipe mercredi et il a abordé son évolution depuis que le Canadien a procédé à son acquisition.  

« Mon jeu a évolué, j’ai trouvé le style qui me convient dans la LNH. Ça m’a pris plus de temps que d’autres joueurs pour le faire. Mais je continue de progresser et je suis en mesure de contribuer dans les deux phases du jeu. C’était le but que j’avais depuis plusieurs années, je travaillais en ce sens », a-t-il reconnu. 

Devenu plus efficace défensivement et plus constant, Petry voudrait parapher une nouvelle entente avec Montréal. 

« Depuis que je suis arrivé ici il y a cinq ans, ce fut plaisant. La ville a été accueillante pour moi et ma famille. Les séries au départ ont été une grosse raison d’avoir signé avec l’équipe. Ma femme et moi avons fait de Montréal notre maison depuis. On doit s’entendre des deux côtés, mais je serais très intéressé que ça se produise. Je suis très ouvert à cette possibilité », a indiqué Petry.  

La COVID-19 vient toutefois déposer un voile sur les négociations contractuelles. Tandis que les joueurs comme Petry, Gallagher et Danault recherchent des contrats d’envergure, les équipes doivent composer avec un plafond salarial stagnant. 

« Tout le monde connaît les circonstances, mais ça se passe plus entre mon agent le DG pour les chiffres. Je n’ai pas encore discuté avec mon agent à propos des prévisions. Si l’occasion se présente, on se plongera plus dans les détails. Ça ne fait pas longtemps qu’on a arrêté », a-t-il noté. 

Ceci étant dit, Petry sonne véritablement comme un athlète en quête de stabilité. 

« C’est très important à cette étape de ma carrière alors que les enfants commencent l’école. Tu veux t’assurer que tu es dans une bonne position pour ta carrière, mais aussi pour ta famille », a confié le droitier. 

Au cours des trois dernières saisons, Petry a atteint le plateau des 40 points. Il a trouvé une recette qui fonctionne offensivement et défensivement en étant à l’écoute des entraîneurs. Ce n’est pas pour rien qu’il a louangé son patron immédiat, Luke Richardson. 

« Je dois le placer parmi les meilleurs entraîneurs de ma carrière. Sa présence est rassurante. Je peux probablement compter sur les doigts d’une main les fois que je l’ai vu se fâcher. Il comprend qu’on ne connaît pas toujours notre meilleure journée. Il sait comment nous pousser. Il prodigue de petits conseils ici et là, il trouve quelques éléments pour améliorer notre jeu », a exposé Petry. 

Un attaquant imposant pour le convaincre ? 

Comme n’importe quel athlète devant décider de la suite de sa carrière, Petry observera de près l’évolution du Canadien. Il a identifié deux éléments qui permettraient à son équipe d’augmenter sa puissance. 

« Il faut pouvoir marquer sur une base constante. C’est important de jouer un style défensif, mais on doit générer de l’attaque surtout dans cette nouvelle LNH. Ça ne finira pas souvent 1-0. Le hockey devient plus offensif et on n’a pas toujours été en mesure de compter quelques buts pour revenir dans une partie. C’est un peu ce qui nous manque », a lancé Petry en songeant à quelques parties éliminatoires et les séquences de défaites cette saison. 

Pour le deuxième élément, personne n’a été surpris. 

« On est une équipe rapide, mais on aurait besoin de joueurs plus imposants, un peu de hargne qui peut embêter les adversaires en échec-avant. Mais un joueur avec du talent », a souhaité Petry. 

Quand il regarde aux quatre coins de la LNH, il constate que les équipes dominantes parviennent à s’imposer grâce à un mélange efficace de vétérans et de jeunes. 

« Ça prend des vétérans qui peuvent encore jouer à un haut niveau, ils sont importants à garder pendant que les jeunes s’acclimatent à la LNH. Ils ont l’expérience pour traverser les épreuves personnelles. Quand les choses vont moins bien, les vétérans aident à conserver le bon état d’esprit pour éviter que ça dégénère. C’est un équilibre essentiel », a témoigné Petry. 

L’occasion était belle pour vanter Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi qui ont démontré leur véritable potentiel. 

« Un gars comme KK (Kotkaniemi) n’a pas connu un bon départ, mais on a pu voir qu’il n’est pas resté assis à la maison. Il a travaillé sur des choses et il était prêt », a notamment ciblé Petry.  

Sans surprise, l’Américain a été questionné sur Claude Julien qui a dû céder les rênes du club à Kirk Muller et les autres adjoints pour des raisons médicales. 

« Il est dédié à l’organisation et au jeu qui fonctionne le mieux pour nous. Il travaille bien avec les jeunes pour leur enseigner. Il savait que les meneurs et les assistants allaient poursuivre notre lancée. Peu importe l’entraîneur qui était derrière le banc, il fallait exécuter le plan qui a été instauré depuis la première journée de notre retour », a conclu Petry.