Jesperi Kotkaniemi : pas vraiment de lacune!
Canadiens mercredi, 26 sept. 2018. 23:18 samedi, 12 oct. 2024. 12:23Témoins du revers de 5-3 encaissé aux mains de Maple Leafs de Toronto beaucoup plus forts que leurs favoris, les partisans du Canadien ont malgré tout quitté le Centre Bell heureux.
Bon! Il y a bien eu quelques huées à un moment donné en troisième période alors que l’attaque à cinq du Tricolore ne cassait rien de rien, mais dans l’ensemble les partisans ont tenu parole. À défaut d’une victoire, ils ont apprécié le jeu rapide, l’effort déployé, les performances des jeunes Victor Mete et Noah Juulsen à la ligne bleue et les prouesses de Jesperi Kotkaniemi.
Principale source d’espoir depuis le début du camp d’entraînement, Kotkaniemi a offert du jeu de très haut niveau au premier tiers. Même s’il a soutenu avoir disputé de meilleurs matchs préparatoires que celui qu’il venait de disputer face aux Leafs, la jeune sensation du Canadien a une fois encore brillé dans presque tous les aspects du jeu. Il a fait plaisir aux amateurs. Des amateurs à qui Claude Julien a fait plus plaisir encore après la rencontre alors qu’il a confirmé, sans le faire officiellement, que le jeune centre amorcera la saison avec le grand club. « Il serait bien difficile de ne pas l’avoir sur notre équipe pour commencer la saison », que l’entraîneur-chef du Canadien a reconnu lors de son point de presse.
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Julien a été un brin prudent. Après tout, il dirige les joueurs que son directeur général Marc Bergevin lui confie.
Mais comme le veut le proverbe : rien qu’à voir, on voit bien que Kotkaniemi est prêt à faire le saut. Ou du moins prêt à amorcer la saison afin de déterminer après 10, 20 ou 30 matchs s’il a tous les atouts nécessaires pour maintenir le rythme qu’il dicte depuis le début des matchs préparatoires.
Claude Julien a poussé plus loin encore son appui à l’endroit de Kotkaniemi lorsque je lui ai demandé s’il pouvait identifier quelques lacunes décelées dans le jeu du premier choix. Des lacunes normales qu’il devrait améliorer histoire de pouvoir confirmer sa place dans le vestiaire du Canadien.
« Il n’a pas vraiment de lacunes », a alors répliqué le coach du Canadien avec un sourire de satisfaction accroché au visage.
Oui Kotkaniemi a le nombril vert. Oui Kotkaniemi n’a que 18 ans. Oui Kotkaniemi n’a pas encore complété sa croissance et est bâti sur un cadre de vélo de course et non d’un vélo tout terrain. « Il n’a rien à envier à personne sur l’aspect physique. L’expérience et le temps vont lui permettre de devenir un très bon joueur », que le coach s’est empressé d’ajouter.
En fait, il l’est déjà!
Nul besoin de lire entre les lignes pour comprendre que si la décision revenait uniquement à Claude Julien, la présence de Kotkaniemi mercredi prochain à Toronto serait déjà confirmée.
Au grand plaisir des amateurs qui attendent ce genre de souffle nouveau depuis longtemps.
Il est encore trop tôt pour s’emballer. Mais s’il maintient le rythme et continue à faire saliver les partisans du Canadien, celui qui a hérité du surnom de « KK » arrivera peut-être à apaiser la tempête soulevée par le départ de « PK ».
En bref
Avec les Matthews, Tavares, Marner, Marleau, Kadri, et Ennis qui sera sans doute remplacé par Nylander lorsque le jeune attaquant reviendra au bercail une fois son différend contractuel réglé, les Maple Leafs comptent sur une attaque massive redoutable. Leur première unité rivalisera sans l’ombre d’un doute avec celles des Penguins de Pittsburgh et des Sharks de San Jose à titre de plus efficace supériorité numérique de la Ligue. Les Leafs ont marqué deux fois en attaque massive. Deux fois après des échanges étourdissants d’efficacité. « On ne sera pas la seule équipe à se faire brûler par leur attaque à cinq, c’est clair. Mais il y a des choses que nous devrons mieux exécuter pour maximiser nos chances », a convenu Claude Julien…
Je veux bien croire que Matthews et Tavares canalisent l’attention des amateurs de hockey à Toronto, mais Mitchell Marner est un véritable génie sur une patinoire…
Victor Mete a été le meilleur défenseur du Canadien face aux Leafs mercredi. On est habitué de le voir s’illustrer dans l’aspect offensif du jeu, mais le jeune qui amorce sa deuxième saison seulement dans la LNH s’est aussi distingué défensivement en compagnie de Noah Juulsen. Les deux jeunes arrières ont disputé un match solide. Ils se sont rendus coupables de quelques bévues normales, mais dans l’ensemble ils donnent raison à l’état-major de les avoir jumelés et offrent des performances qui justifient le maintien de cette expérience. Nouveauté cette année, on a vu – et on verra plus souvent encore – Victor Mete envoyé dans la mêlée pour écouler des pénalités…
Carey Price a été victime de cinq buts sur les 26 tirs des Leafs. Statistiquement, ce n’est pas fort. Mais quand on y regarde de plus près, le gardien du Canadien ne pouvait pas grand-chose sur les deux tirs – dans la lucarne – qui ont permis aux Leafs de marquer en avantage numérique. Il ne pouvait rien sur le cinquième but alors qu’il a été victime d’un jeu parfait des Leafs après une perte de rondelle en zone défensive de Brendan Gallagher. Les deux autres buts – tous deux marqués alors que le Canadien tentait de profiter d’une attaque massive – ont suivi des gaffes de Jeff Petry. Ça n’excuse pas tout, mais ça devrait calmer les ardeurs des détracteurs du gardien qui sont déjà prêts à couvrir de goudron et de plumes avant même le début de la saison…
David Schlemko a connu un autre bon match. Sa performance a été entachée d’une vilaine pénalité écopée pour un double-échec en zone défensive, mais le vétéran défenseur semble prêt à assumer un rôle régulier au sein du troisième duo d’arrières. Ce qui sera une nette amélioration sur l’an dernier…
Tomas Tatar a terminé sa soirée de travail avec un différentiel de moins-3. Le pire du Canadien. Mais ne vous laissez pas berner par ce chiffre moussé par le fait qu’il était sur la glace pour les deux buts enfilés en désavantage numérique par les Leafs. Deux buts sur lesquels, Tatar n’a rien à se reprocher. De fait, l’ailier acquis dans la transaction qui a envoyé Max Pacioretty à Las Vegas a une fois encore démontré de bonnes mains – il a marqué le premier but des siens en plus de cadrer quatre des six tirs qu’il a décochés – mais surtout un heureux mélange de fougue, de vitesse et d’agressivité qui lui permet de gagner des batailles sur la patinoire et de bien compléter le travail de ses compagnons de trio : Phillip Danault et Brendan Gallagher…
Bien que le match Canadien – Leafs de mercredi aient permis de soulever bien des points positifs dans le camp du Tricolore, il serait malhonnête de passer sous silence des lacunes criantes remarquées lors de la rencontre : Nikita Scherbak a une fois encore disputé un match difficile (très) alors qu’il a multiplié les mauvaises décisions et les pertes de rondelle. C’est à se demander si ce gars-là ne veut pas se sortir lui-même du grand club. Autre constatation, Jordie Benn n’a plus la vitesse pour justifier sa place au sein d’une formation de la LNH…
Loin de moi l’intention de vous suggérer que le Canadien pourra rivaliser avec les Maple Leafs cette saison. Loin de là. Mais il faut quand même reconnaître que Claude Julien a eu raison de souligner qu’à forces égales c’est son équipe et non celle dirigée par Mike Babcock qui a été la plus solide comme en témoignent d’ailleurs les tirs (27 contre 16 en faveur de Montréal) décochés à cinq contre cinq…