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Contre des Ducks qui disent les bonnes choses avant et après les matchs, mais qui sont loin de les mettre en application lorsqu’il est temps de le faire sur la patinoire, le Canadien a ramassé les deux points offerts gratis par leurs rivaux venus d’Anaheim.

 

Pas question ici de minimiser le mérite du Canadien. Car de Brendan Gallagher à Jonathan Drouin en passant par Carey Price et Jesperi Kotkaniemi, les joueurs de Claude Julien ont fait ce qu’ils avaient à faire pour éviter de se faire endormir par un club ô combien endormi... et endormant!

 

Conscients que les Ducks n’avaient gagné que deux fois à leurs 18 dernières rencontres, les joueurs du Tricolore n’avaient qu’à entreprendre le match avec force pour éteindre la petite lueur d’espoir qui gardait les canards en vol. Ou à flot.

 

Brendan Gallagher a marqué ses 20e et 21e buts. Jesperi Kotkaniemi s’est offert un troisième but en trois matchs. Tout ça au cours du seul premier engagement. Le match était joué.

 

« Considérant que nous formons une équipe qui peine à marquer des buts et dont la confiance est complètement à plat, disons que nous avons grandement miné nos chances de victoire en leur donnant la rondelle devant notre filet sur leurs deux premiers buts du Canadien », a reconnu l’entraîneur-chef Randy Carlyle après la partie.

 

Pour un coach dont l’équipe venait d’encaisser un cinquième revers de suite et de perdre pour la 17e fois à ses 19 derniers matchs (2-13-4), Randy Carlyle semblait résigné. Comme s’il avait pris l’habitude de perdre.

 

Remarquez que c’est pas mal ce qui lui arrive.

 

Et sur la glace, ses Ducks affichaient le même je-m’en-foutisme que leur coach. Ryan Getzlaf qui dans un passé encore récent était un monstre d’efficacité sur la patinoire n’était pas l’ombre de lui-même mardi.

 

Oui il a marqué un beau but. Je veux bien. Mais c’était son 2e seulement en 2019. Son troisième seulement depuis le 5 décembre.

 

Et plus encore que cette disette offensive, Getzlaf a donné une bonne idée des nombreuses raisons qui expliquent sa piètre tenue et celle de son équipe lorsqu’il a perdu pas une fois, mais bien deux, des batailles à un contre un devant Brendan Gallagher dans l’enclave. Des batailles que Gallagher a gagnées avant de marquer. Un sérieux cas de David contre Goliath on va se le dire.

 

Heureux oui; satisfaits non!

 

Les Ducks étaient prêts à ses faire battre, encore une fois, et le Canadien en a profité.

 

Il n’y a pas de mal à ça.

 

Au contraire. Avec le calendrier difficile qui l’attend à compter de jeudi alors que les Jets de Winnipeg amorceront une séquence de quatre matchs au cours de laquelle le Canadien croisera ensuite Toronto, Nashville et Tampa Bay, le Tricolore a su maximiser sa récolte dans le cadre de la portion plus facile du calendrier qu’il a complétée mardi.

ContentId(3.1307299):Claude Julien : « Nous sommes heureux, mais pas satisfaits » (Canadiens)
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Et c’est tant mieux pour lui, pour ses partisans et ses chances d’accéder aux séries. Des chances qui semblent très bonnes et qui devraient le demeurer à moins que Carey Price ne soit victime d’une blessure sérieuse qui mettrait un terme à sa saison.

 

Exception faite d’une petite période creuse au cours de la période médiane, séquence au cours de laquelle le Canadien s’est mis à jongler avec la rondelle au lieu de la contrôler habilement comme il l’avait fait en première et comme l’a ensuite fait au dernier tiers, le Canadien s’est offert une belle petite danse des canards autour des Mighty Ducks qui n’ont pas su suivre le rythme.

 

Claude Julien qui n’a pas aimé cette baisse de régime qui a ouvert la porte au seul but des Ducks en deuxième, a servi un message de prudence à ses joueurs et à leurs partisans qui seraient un brin trop pressés de célébrer l’accession aux séries.

 

« Nous avons le droit d’être heureux de ce qui nous arrive, mais nous n’avons pas le droit d’être satisfaits », a averti l’entraîneur-chef du Canadien.

 

J’ai bien hâte de voir si ce message sera compris de tous : joueurs comme partisans…

 

En bref

  • Comme le souligne mon collègue Nicolas Landry dans son compte-rendu du match et dans les commentaires qu’il a recueillis dans le vestiaire du Tricolore après la rencontre, le trio de Phillip Danault (un but), Brendan Gallagher (deux buts, une passe) et Jonathan Drouin (trois passes) a connu un match fort productif auréolé d’un différentiel collectif de plus-9. Rien de moins...
     
  • Flanqué de ses compatriotes finlandais, Jesperi Kotkaniemi a fait plaisir aux partisans en leur offrant un neuvième but cette saison, un cinquième à ses sept derniers matchs au Centre Bell.
     
  • Max Domi a une fois encore démontré sa vitesse et sa grande habileté à contrôler la rondelle mardi soir. Privé de ses compagnons de trio habituels – Paul Byron et Tomas Tatar – qui ont raté la rencontre, Domi a toutefois eu toutes les misères du monde à retrouver Charles Hudon et Matthew Peca qui les remplaçaient...
     
  • Ryan Getzlaf et Ryan Kesler peinent à avancer sur la patinoire ce qui est bien malheureux pour ceux – je fais partie du groupe – qui appréciaient ces deux joueurs jadis sensationnels. Ils sont encore maîtres lorsque le jeu est arrêté cela dit comme le confirme leur efficacité respective de 80 % (8 en 10) et 65 % (13 en 20) aux cercles des mises en jeu mardi...
     
  • Jesperi Kotkaniemi (6 en 16 principalement contre Kesler) et Phillip Danault (5 en 13 principalement contre Getzlaf) ont été dominés aux cercles des mises en jeu, mais une fois l’action amorcée, ils ont facilement semé leurs rivaux...
     
  • Parce que les Ducks avaient accordé 20 buts à leurs trois derniers matchs, trois dernières rencontres au cours desquelles il était d’ailleurs venu en relève à John Gibson, le fait que Chad Johnson ait disputé toute la rencontre et que les Ducks n’aient accordé que quatre buts représentent des petites victoires morales. On se console comme on peut...
     
  • Randy Carlyle survira-t-il à la séquence atrocement historique que traverse son équipe? Il ne faut pas. Les Ducks compléteront un long voyage à Ottawa et Philadelphie jeudi et samedi. Une fois de retour à Anaheim, ils profiteront d’un congé de trois jours avant de recevoir les Canucks de Vancouver. Bien qu’il assure ne pas être motivé à effectuer un changement d’entraînement, le directeur général Bob Murray pourrait profiter de ce congé pour devancer un congédiement qui semble inévitable. Non seulement les joueurs donnent l’impression de complètement faire la sourde oreille aux consignes du coach, mais Randy Carlyle lui-même semble attendre avec impatience le moment de délivrance que représentera son licenciement. Les paris sont ouverts sur la date de son congédiement...