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BULLETIN DES JOUEURS

 

Après quatre revers de suite dont les trois derniers en temps réglementaire, le Canadien se devait de gagner.

 

Il l’a fait.

 

En prime, les Hurricanes, les Sabres et les Flyers qui s’approchaient dangereusement du Tricolore depuis quelques jours ont tous encaissé des revers mardi soir. Résultats : le Canadien se réveille avec une priorité de trois points devant la Caroline et de huit devant Buffalo et Philadelphie. Ce sont d’ailleurs les Flyers qui feront escale au Centre Bell jeudi.

 

Mais contre des Blue Jackets qui s’étaient fait battre 5-1 par le Lightning de Tampa Bay lundi soir, des Jackets qui sont débarqués à Montréal en milieu de nuit et qui ont sauté sur la patinoire du Centre Bell sans les services de leur leader offensif Artemi Panarin et du défenseur Ryan Murray qui passe plus de 21 minutes par match en moyenne sur la patinoire et présente le meilleur différentiel de son équipe (plus-20), le Canadien n’a pas été très convaincant.

 

Beaucoup moins à mes yeux que lors de sa défaite en prolongation aux mains des Maple Leafs de Toronto. Revers qui avait amorcé la glissade qui a pris fin mardi.

 

Le Canadien ne m’a pas convaincu sur plusieurs fronts :

 

L’attaque à cinq a été blanchie en trois occasions. Ça fait quatre matchs de suite qu’elle est blanchie et avec tous les ennuis que les « spécialistes » de l’avantage numérique ont connus depuis le début de la saison on devrait être maintenant habitués aux ratées. Sauf que de voir Domi perdre bêtement la rondelle deux fois plutôt qu’une sur la même séquence, de voir le jeune Kotkaniemi jouer mollement et de voir autant de tirs rater la cible a recalé le Tricolore plus bas encore dans l’échelle de la médiocrité en avantage numérique.

 

Contre une équipe qui présentait un bilan de 1-16-1 cette saison lorsqu’en recul d’un but ou plus après deux périodes, équipe qui avait les jambes plus molles en raison de deux matchs en deux soirs et du voyage effectué dans la nuit de lundi à mardi, le Canadien a permis aux Jackets de revenir dans le match au dernier tiers. Il a fallu une passe aussi surprenante que sensationnelle – et le mot est faible – de Jordie Benn qui a offert un but facile à Tomas Tatar en glissant la rondelle entre les patins des défenseurs campés devant leur gardien.

 

Descendu en fond de territoire ennemi pour compléter la passe qui a mené au but gagnant, Jordie Benn avait bien plus l’air de son frère Jamie qui est maître dans l’art de réaliser ce genre de passe, que du défenseur au talent limité évoluant au sein du troisième duo du Tricolore.

 

L’autre aspect, et c’est sans doute le plus important, le Canadien a eu besoin de quatre, six, huit très gros arrêts de Carey Price pour tenir tête à Columbus mardi soir.

 

À mes yeux, Carey Price méritait la première étoile du match. Facilement à part ça. Bon! Price est payé grassement pour effectuer ce genre d’arrêts. Pour guider son équipe à la victoire.

 

C’est un fait.

 

Mais Price a évité des nuits blanches à plusieurs de ses coéquipiers qui ont commis des erreurs flagrantes devant lui pour offrir des occasions en or de marquer aux Jackets qui n’ont pu en profiter.

 

Je pense entre autres au pauvre Charles Hudon qui a remis la rondelle en plein milieu de l’enclave sur une sortie de territoire laborieuse. Le Québécois n’était pas même pressé dans son geste. Il a simplement redirigé la rondelle sur la lame du bâton d’un adversaire et non d’un coéquipier.

 

C’est d’ailleurs à la suite d’un arrêt de Price que le Canadien a pu rapidement prendre les devants. Comme ils le font habituellement, les Jackets ont entrepris le match en force. Ils ont mis de la pression sur le Canadien et ils ont poussé Price à réaliser un arrêt difficile dès leur première séquence offensive. En repoussant la rondelle avec sa jambière, Price a lancé une contre-attaque au terme de laquelle Max Domi a marqué son 20e de la saison.

 

Domi a joué de chance alors que la passe qu’il tentait d’acheminer de l’autre côté de l’enclave à Jonathan Drouin a été coupée par Eric Robinson avant de revenir sur son propre bâton. Parce Sergei Bobrovsky s’était déjà compromis, Domi a poussé dans une cage déserte.

 

Cela dit, le plus chanceux sur le jeu a été Jonathan Drouin.

 

Coupable d’un repli défensif paresseux, Drouin a ouvert la porte au défenseur David Savard qui a pu s’avancer dans l’enclave et prendre tout son temps pour mettre Price à l’épreuve parce que l’ailier du Canadien était encore en zone neutre. Ironiquement, Drouin a vite retrouvé ses jambes lorsque le Canadien est parti en sens inverse...

 

Si les Jackets avaient profité de sa bévue défensive pour inscrire le premier but, Drouin aurait été lapidé de critiques justifiées.

 

Mais comme Domi a marqué sur la séquence suivante, Drouin a évité le barrage de commentaires négatifs. Du moins pour l’instant...

 

Tortorella fustige Duclair

 

Si Jonathan Drouin a pu éviter les critiques mardi, Anthony Duclair en a essuyé un barrage avant le match contre le Canadien.

 

Des critiques qui sont venues de la bouche de son entraîneur-chef John Tortorella qui a haché finement son jeune joueur moins de 90 minutes avant la rencontre face au Canadien. Rencontre que Duclair devait suivre de la galerie de presse, mais qu’il a finalement disputée en raison du forfait d’Artemi Panarin.

 

« Je ne crois pas qu’il sache vraiment jouer au hockey. Le talent est là. Les habiletés, la vitesse, tout ce que vous voyez, je le vois aussi. C’est pour cette raison que nous travaillons aussi étroitement avec lui pour tenter de lui inculquer des notions importantes du jeu collectif. Mais il croit qu’il peut simplement prendre la rondelle et faire ce qu’il veut sur la glace en tentant de déjouer tout le monde. Parfois, il donne l’impression d’avoir compris quelque chose. D’autres fois, il revient à la case départ. Il y a beaucoup de lumière au bout du tunnel en raison de son talent, mais je ne sais pas s’il trouvera une façon de sortir du tunnel. Une chose est certaine, il devra le faire, car le temps commence à manquer », a défilé l’entraîneur-chef des Blue Jackets avant le match.

 

Lorsque j’ai demandé à Tortorella si un cas comme celui de Duclair ne représentait pas justement le genre de défi que tout entraîneur-chef de la LNH tient à relever, il a répondu par l’affirmative.

 

« J’adore enseigner et j’adore les défis. Mais je suis le quatrième entraîneur-chef à me plaindre de sa façon de jouer. Je suis le quatrième à passer du temps avec lui, à le clouer au banc, à lui faire sauter des matchs pour le pousser à comprendre et à être plus constant et efficace dans sa manière de jouer. Mais nous voici en fin de saison et je ne sais toujours pas ce qu’il est comme joueur de hockey. »

 

Malgré toutes ses doléances à l’endroit de Duclair, John Tortorella lui a fait commencer le match au sein du premier trio. Celui qui compte 11 buts et 17 points à sa fiche n’a toutefois effectué que deux présences en troisième période. Et en fin de match, alors que les Jackets avaient besoin d’un but pour pousser le match en prolongation, Duclair a encore été cloué au banc.

 

« J’aurais aimé l’envoyer sur la patinoire en fin de match. C’est là que son talent aurait pu nous aider. Mais parce que je ne sais pas à quoi m’attendre, j’ai dû me résigner. On avait besoin d’un but pour niveler les chances, je ne pouvais courir le risque de me retrouver avec un recul de deux buts sur les bras. Il ne m’incite simplement pas à lui faire confiance. C’est aussi simple que ça », a conclu Tortorella.

 

Croisé à la sortie du vestiaire après la rencontre, Duclair a balayé du revers de la main les questions des journalistes.

 

En bref

  • Les récents insuccès de son équipe, l’absence de Phillip Danault pour des raisons personnelles – son épouse devait donner naissance à leur premier enfant hier – et le retour au jeu de Paul Byron après une absence de six rencontres en raison d’une blessure à l’épaule a poussé Claude Julien à jongler avec ses trios…
     
  • Jonathan Drouin et Max Domi ont été réunis au sein d’un premier trio complété par Andrew Shaw; Nate Thompson s’est retrouvé entre Tomas Tatar et Brendan Gallagher; Jesperi Kotkaniemi a évolué en compagnie de Paul Byron et Joel Armia; Artturi Lehkonen a été rélégué au sein du quatrième trio avec Matthew Peca et Charles Hudon...
     
  • Bien que Carey Price méritait à mes yeux la première étoile, première étoile qui a finalement été décernée à Max Domi, c’est Nate Thompson qui portait la cape remise par les joueurs du Tricolore au coéquipier le plus méritant. Il est vrai que Thompson a disputé un match solide. En relève à Phillip Danault, le nouveau venu acquis des Kings de Los Angeles s’est très bien tiré d’affaire. Il a remporté 10 des 15 mises en jeu qu’il a disputées en plus d’offrir du jeu solide en fin de rencontre alors que les Jackets tentaient de niveler les chances avec six patineurs sur la glace...
     
  • Paul Byron a rapidement fait sentir sa présence en inscrivant le 2e but du Canadien en fin de première période. Byron a profité d’une belle passe de Jesperi Kotkaniemi pour inscrire son 11e but de la saison. Cette séquence a donné des munitions aux partisans de Kotkaniemi qui aimeraient voir le centre recru évoluer en compagnie de joueurs capables de transformer les occasions de marquer qu’il offre à gauche et à droite en buts...
     
  • Artturi Lehkonen a prolongé à 22 sa séquence de matchs consécutifs sans avoir marqué. Le Finlandais a eu une belle occasion de mettre fin à cette disette en fin de match alors qu’il a orchestré une poussée à deux contre un en territoire des Jackets qui avaient rappelé Sergei Bobrovsky au banc. Au lieu de tirer en direction de la cage déserte, Lekhonen a tenté une passe et le jeu... a avorté. Quand ça va mal...
     
  • En guise de représailles à une mise en échec sévère qui a secoué le défenseur Mike Reilly, Max Domi a jeté les gants devant Nick Foligno. « Je n’avais pas l’intention de me battre avec lui, mais il a insisté. J’espère que nos deux pères seront satisfaits », a déclaré le capitaine des Blue Jackets dont le père Mike Foligno a multiplié les minutes de pénalités au cours de sa carrière. Quant au père de Max Domi, disons que les «prouesses» de Tie sont connues de tous et toutes...

 

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