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RÉSULTATS

Le CH est loin d'être prêt!

Kirby Dach Kirby Dach - PC
Publié
Mise à jour

Martin St-Louis s'est assuré de louanger l'effort déployé par ses joueurs et la combativité qu'ils ont affichée après la huitième défaite consécutive de son équipe depuis le début du calendrier préparatoire.

Un revers de 3-2 encaissé en prolongation. Comme quoi le Canadien n'aura pas tout perdu, puisqu'il aura sauvé deux petits points lors de ses huit matchs.

Il s'est même permis de balayer du revers de la main une question pleine de sens en affirmant, avec conviction, qu'il n'était pas miné par des sources d'inquiétudes attribuables aux résultats obtenus par son club au fil des huit revers. Ou par le manque de résultats puisque c'est bien ce qui ressort de ces huit rencontres.

Que St-Louis ne soit pas inquiet pour vrai ou qu'il s'assure simplement de cacher le mieux possible l'inquiétude normale qui devrait pourtant l'habiter, voire le ronger, un fait demeure. Et il est indéniable.

À quatre jours du début de la saison qu'il amorcera mercredi, au Centre Bell, devant ses partisans, le Canadien est loin d'être prêt.

À quatre jours du match qui l'opposera à des Maple Leafs qui visent les grands honneurs et qui ont les moyens de leurs prétentions, le Canadien affiche tellement de brèches au sein de sa formation qu'il aura clairement besoin de plus que quatre jours pour les colmater.

Il faudra plus que Kovacevic

Sans surprise aucune, le directeur général Kent Hughes a réclamé le défenseur Jonathan Kovacevic samedi. Choix de troisième ronde (74e sélection) des Jets de Winnipeg en 2017, le défenseur de 25 ans a passé les quatre dernières saisons avec le Moose du Manitoba. Le club-école des Jets.

Au fil de ces quatre saisons, il n'a disputé que quatre matchs avec le grand club.

Avec toutes les lacunes qui minent la brigade défensive des Jets depuis plusieurs années, le fait que Kovacevic ait été limité à seulement quatre matchs dans la LNH n'est pas de nature à convaincre qui que ce soit que le Canadien a réalisé un grand coup en le réclamant au ballottage.

Pourquoi alors l'avoir réclamé? Le fait qu'il soit droitier a certainement milité en sa faveur. Tout comme son salaire moyen de 766 667 $ US pour les trois prochaines années qui sera facile à glisser sous le plafond ou à rayer de la masse s'il se retrouve éventuellement à Laval.

Mais voilà : à la lumière du match de samedi soir, le Canadien aura besoin de plus que Kovacevic pour s'offrir une brigade défensive capable d'éviter le pire.

De fait, les Sénateurs ont rendu un service au Canadien en gardant leurs deux premiers trios et leurs meilleurs défenseurs loin de la patinoire dans le cadre de leur dernier match préparatoire.

Car contre un club de la ligue américaine, Jordan Harris et Justin Barron n'ont pas fait le poids. Rien de grave. Ils ont un talent certain. Surtout dans le cas de Harris alors que la principale qualité de Barron semble être la puissance de ses tirs.

Mais en affichant autant de vulnérabilité face à un club B des « Sens », Harris et Barron ont démontré que c'est à Laval qu'ils doivent apprendre à devenir de vrais professionnels.

À moins que Joel Edmundson soit miraculeusement guéri des maux de dos qui le minent depuis plus d'un an, le Canadien comptera, mercredi, sur David Savard, Michael Matheson – s'il est remis de la blessure mineure qui l'a gardé à l'écart du jeu lors des deux derniers matchs – Kaiden Guhle, Chris Wideman et Kovacevic. Corey Schueneman pourrait compléter le top-6.

Arber Xhekaj, septième? Sur le plan physique, je veux bien. Sur le plan hockey, je ne suis pas encore convaincu.

Madison Bowey? Otto Leskinen? Non plus.

Pour bien faire, Kent Hughes devra ajouter un autre défenseur pour compléter les trois duos, ce qui enverrait Schueneman dans un rôle de septième et Xhekaj à Laval, là où il devrait aller anyway!

Le Canadien serait encore vulnérable à la ligne bleue. Mais ce serait déjà mieux que ce qu'on a vu au fil des huit matchs préparatoires.

Une place pour Slafkovsky?

Samedi, à Bouctouche, Juraj Slafkovsky a disputé un match au cours duquel il a plus souvent attiré l'attention pour de bonnes que de mauvaises raisons. Il s'est démené. Il a tenté de provoquer des choses. De fait, il y est arrivé même si les résultats ne sont pas venus confirmer ses efforts.

Est-ce que Slafkovsky a suffisamment impressionné lors de son premier camp pour justifier qu'il amorce la saison à Montréal?

Ma réponse est non.

Il est important d'ajouter tout de go que cette réponse est moussée par la prudence qui me guide dans le cas du premier choix du Canadien, le tout premier de la cuvée 2022.

J'apporte cette précision, car en dépit le fait qu'il me semble évident que Slafkovsky aurait grand intérêt à aller apprivoiser le hockey nord-américain avec le Rocket de Laval, les absences attribuables aux blessures pourraient lui ouvrir les portes du vestiaire du Canadien.

Et ça, c'est sans compter le fait que l'état-major, avec la complicité de St-Louis, pourrait décider de passer des messages à des vétérans qui sont loin d'avoir impressionné depuis le début du camp en leur préférant Slafkovsky en début de saison.

Comme plusieurs, je m'attendais à un retour en force de Jonathan Drouin. Je l'attends toujours.

Vrai que les vétérans comme Drouin, Evgenii Dadonov, Mike Hoffman et même Brendan Gallagher attendent la saison pour ouvrir la machine. Mais samedi soir, Drouin a joué avec une nonchalance difficile à comprendre.

Tout le monde sait qu'il revient de loin. Que les deux dernières années ont été difficiles sur les plans physique et mental. Tout le monde est donc prêt à lui donner le bénéfice du doute. À lui offrir le temps pour retrouver son rythme, ses repères. À accepter des erreurs.

En contrepartie, les partisans réclament juste un brin ou deux d'implication. Des signes qu'il tient vraiment à profiter de la dernière saison de son contrat pour démontrer qu'il a encore du hockey à offrir. Et du bon.

Sur la simple base d'évaluation que sont l'implication, l'intensité, le désir de bien faire, Slafkovsky devrait être préféré à Drouin et à quelques autres vétérans.

Ce qui est vrai pour Slafkovsky, l'est tout autant pour Rafaël Harvey-Pinard ou encore Michael Pezzetta, deux joueurs qui mériteraient sans doute de jouer dans la LNH, mais qui pourraient bien être renvoyés dans les mineures faute de places avec le grand club.

À moins que le nouvel état-major ne décide de donner un grand coup en plaçant un ou deux de ces vétérans au ballottage en dépit leurs contrats et leurs années d'expérience.

Cela dit, le Canadien manque tellement de profondeur à l'attaque, à la ligne bleue et devant le filet qu'il a plus besoin de se renforcer que de larguer des joueurs.

Pourquoi souligner que le Canadien est vulnérable devant les filets également? Après tout, Jake Allen a connu un bon camp.

Ce qui est tout à fait vrai.

Mais Allen – et ça n'enlève rien à toutes ses qualités – ne peut s'astreindre au rythme de travail imposé à un « vrai » gardien numéro un. Si le Canadien l'utilise judicieusement, c'est-à-dire en évitant de lui donner plus de cinq ou six matchs consécutifs, il pourra tenir le coup et peut-être éviter les blessures.

Sinon : Allen cassera!

Le calendrier préparatoire n'a pas permis à Samuel Montembeault de démontrer qu'il peut assumer la responsabilité de bien seconder Allen.

Cayden Primeau? Encore moins.

Et comme Primeau devrait jouer à Laval et à Laval seulement – pourquoi l'appeler en relève avec le CH quand il est clair qu'il a besoin de matchs et de beaucoup de matchs dans la Ligue américaine afin de prouver qu'il pourra vraiment un jour s'établir dans la Ligue nationale – il serait peut-être salutaire de mettre la main sur un autre gardien.

À moins de faire signer un contrat de la LNH à Kevin Poulin qui pourrait venir en relève avec le Canadien en cas de besoin.

Rentrés de leur virée dans les Maritimes tard samedi soir, les joueurs du Canadien profitent d'un congé dimanche.

Un congé auquel Hughes et les autres membres de l'état-major, St-Louis et ses adjoints n'ont pas droit. Du moins, je l'espère.

Car avec quatre jours seulement à écouler avant le début de la prochaine saison et le nombre imposant de décisions à prendre pour colmater les trop nombreuses brèches qui rendent le Canadien très et même trop vulnérable, il n'y a pas de temps à perdre, tant le Tricolore est loin d'être prêt.