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RÉSULTATS

CH : le fil est fragile, mais tient toujours

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WASHINGTON - Martin St-Louis et ses joueurs se sont accrochés à un fil aussi fin que fragile pendant des semaines. Un fil qui menaçait de casser à tout moment, mais il a finalement été assez fort pour leur permettre de se hisser en séries éliminatoires.

 

Les voilà accrochés à nouveau au même filin pour tenter d'y rester.

 

Quelles sont les chances que ce fil casse mercredi soir? Elles sont bien plus grandes que celles associées au fait qu'il puisse résister assez longtemps pour permettre au Canadien de gagner le cinquième match, de gagner ensuite la sixième partie devant ses partisans avant d'aller battre les Capitals une troisième fois de suite afin de les éliminer et de passer en deuxième ronde.

 

Mes connaissances en mathématique sont bien trop limitées pour me permettre d'établir si les chances que le Tricolore réussisse ce tour de force sont plus petites, ou plus grandes, que les 2 % de chances qu'il avait d'accéder aux séries lors de la pause de la Confrontation des 4 nations.

 

À plat après deux périodes

 

Ce que je sais toutefois, c'est que les Capitals, même si je les considère meilleurs que le Canadien et bien que je les aie choisis pour sortir gagnants de la série en cinq matchs, font face à une opposition bien plus féroce qu'anticipé.

 

Ils ont d'ailleurs dû puiser dans leurs ressources pour prendre les devants 3-1 dans la série. Spencer Carbery a même confirmé que son équipe était à plat après la deuxième période du match pivot de dimanche. « Le vestiaire était éteint », que l'entraîneur-chef des Capitals a candidement reconnu après le quatrième match.  

 

Il y avait de quoi!

 

Le Canadien qui leur avait donné bien des ennuis en troisième période lors des deux premiers matchs, le Canadien qui les avait bien battus lors de la troisième rencontre, venait de leur jouer un vilain tout en fin de période médiane.

 

Rappelez-vous : après avoir pris les devants tôt en deuxième, les Capitals ont bousillé une chance en or de doubler leur avance avec un avantage numérique de deux joueurs pendant 43 secondes. Une séquence au cours de laquelle Jakub Dobes a effectué un arrêt clef et au cours de laquelle David Savard et Mike Matheson ont été rien de moins qu'impériaux pour compliquer le travail des Caps. Pour les museler.

 

Cette séquence aurait pu devenir le point tournant du match. Car quelques minutes plus tard, le Canadien a nivelé les chances et ensuite pris les devants avec deux buts en attaque massive.

 

Sauf que... l'ultime point tournant de cette rencontre est tombé comme une brique en début de troisième avec la mise en échec assénée par Tom Wilson qui a envoyé Alexandre Carrier au vestiaire et scié les jambes de ses coéquipiers.

 

Vous vous souvenez du reste.

 

L'éveil de Wilson et de ses coéquipiers a été sonné par leur entraîneur-chef.

 

« Il fallait leur rappeler qui ils étaient. Quelle équipe ils formaient ! Leur rappeler aussi que ce n'était pas en s'apitoyant sur leur sort, mais en travaillant plus fort que leurs adversaires qu'ils avaient connu les succès qu'ils ont connus cette année. Je suis pas mal convaincu que nous avons été les meilleurs de la Ligue cette année pour le nombre de remontées victorieuses – ils ont effectivement terminé au premier rang avec 25 remontées gagnantes (20 d'un but, cinq de deux) devant les Golden Knights de Vegas et l'Avalanche du Colorado – et c'était impératif de rappeler ça au groupe. On affronte une équipe qui joue du très gros hockey, mais nous formons une très bonne équipe aussi. Il fallait juste disputer une troisième à l'image de celles que nous avons disputées cette année », que Carbery a souligné.

 

Le message a porté aussi fort que la mise en échec de Tom Wilson.

 

De matamore à « licorne »

 

Après la victoire vers laquelle Tom Wilson venait de propulser son équipe, l'homme fort des Capitals a été unanimement décrit par ses coéquipiers comme la pierre d'assise du club. Pierre-Luc Dubois l'a dit comme Brandon Duhaime. Le vétéran défenseur John Carlson l'a fait également en suivant ses commentaires d'un large sourire.

 

Assis à sa droite dans la salle d'entrevue du Centre Bell, le gardien Logan Thompson a fait plus. Beaucoup plus. Il s'est tourné vers Wilson en feignant de lui faire exploser la tête après avoir défilé une cascade de compliments à son endroit.

 

Avec ce que Wilson venait de faire pour court-circuiter la remontée du Canadien et ses chances de niveler la série, les joueurs des Caps avaient l'éloge facile.

 

Mais le dimanche de Pâques, à la veille du premier match de la série opposant son équipe au Canadien, Spencer Carbery encensait déjà Wilson le qualifiant même de «licorne».

 

Vrai que Wilson est exceptionnel. On n'ira pas jusqu'à le qualifier de joueur mythique, mais ce colosse dont l'implication se calculait plus en minutes de pénalités récoltées et en nombre de matchs de suspension écopés (36 parties entre 2017 et 2024) qu'en buts marqués et points récoltés est devenu aujourd'hui un joueur de hockey.

 

Un joueur important dans toutes les facettes du jeu.

« Regardez autour de la ligue et vous ne trouverez pas beaucoup de Tom Wilson. Il a toujours été un joueur spécial. Il l'est plus encore aujourd'hui quand tu regardes ce qu'il apporte sur la patinoire en matière de gabarit, de puissance et d'agressivité. Il a développé son talent et ajouté à ces qualités un excellent sens du hockey qui lui permet d'être utilisé dans toutes les situations au cours d'un match », que l'entraîneur-chef affirmait haut et fort à l'aube de la série. Ajoutant que Wilson avait été un rouage important des succès des Capitals en saison régulière. Assurant qu'il le serait tout autant une fois en séries.

 

Wilson est en voie de donner raison à son entraîneur.

 

Après une saison de 33 buts et 67 points – première fois qu'il éclipse les plateaux de 30 buts et de 60 points en 12 ans de carrière dans la LNH – Wilson revendique un but – dans un filet désert – et deux passes après quatre matchs face au Canadien.

 

En plus de son implication physique.

 

Wilson semble également avoir acquis un brin de sagesse sur la patinoire. Bon! Il a écopé 100 minutes de pénalité en saison régulière – sa moyenne par 82 matchs est de 150 minutes – et s'est permis une échauffourée spectaculaire l'opposant à Josh Anderson an banc des Capitals lors du troisième match.

 

Mais sa discipline a permis aux Capitals de marquer le but qui a changé le cours de la rencontre dimanche dernier. Car après avoir renversé Alexandre Carrier, Wilson a reçu l'invitation de Josh Anderson de jeter les gants.

 

Une invitation qu'il a refusée. Ce faisant, il a permis au jeu de se poursuivre, ce qui a ouvert la porte au but de Brandon Duhaime.

 

De 2 % de chances à 7,2 %

 

Avec Pierre-Luc Dubois et Connor McMichael, Tom Wilson aura un rôle de premier plan à remplir mercredi soir.

 

Des rôles en fait : car en plus de s'imposer physiquement et d'avoir à maintenir un niveau certain de discipline pour ne pas offrir des attaques massives au Canadien qui a su grandement en profiter lors des deux derniers matchs, il devra contribuer à contenir le plus possible le trio de Nick Suzuki et, qui sait, permettre à son trio de déjouer Jakub Dobeš.

 

Rien que ça!

 

Si Wilson relève chacun de ces défis, les chances que les Capitals coupent le filin auquel sont agrippés Martin St-Louis et ses joueurs afin de ne pas tomber en vacances trop vite, oscilleront autour de 98 %.

 

Le site spécialisé MoneyPuck.com les évalue en fait à 92,8 %. Ce qui laisse 7,2 % de chances au Canadien de revenir de l'arrière et d'éliminer les Caps.

 

C'est bien mieux que les 2 % de chances auxquelles le Canadien s'est accroché pour se hisser en séries. Non? Comme quoi tout n'est pas encore perdu!