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MONTRÉAL - Avec six victoires à ses huit sorties précédant le match de lundi soir, il aurait été facile de conclure que le Canadien de Montréal avait franchi une étape importante dans sa progression. Puis est arrivé le rendez-vous contre les Bruins de Boston.

Les hommes de Bruce Cassidy avaient joué la veille et avaient perdu aux mains des Sabres de Buffalo, à domicile.

Depuis le début de décembre, ils affichaient un dossier de 3-5-0.

Pour la deuxième fois en trois semaines, ils se sont présentés au Centre Bell sans Patrice Bergeron ni Zdeno Chara.

Enfin, Tuukka Rask qui semble incapable de perdre dans le château-fort du Canadien, même s'il le voulait, avait été laissé sur le banc au profit de Jaroslav Halak. Il faut dire que Halak a le numéro de Carey Price, contre lequel il affiche maintenant un dossier en carrière de 5-0.

Bref, il y avait beaucoup d'ingrédients favorisant le Canadien lors de ce dernier match au Centre Bell en 2018. Et pourtant, il a offert l'une de ses plus mauvaises prestations des dernières semaines dans une défaite bien méritée de 4-0.

Une prestation qui vient semer un doute sur les récentes victoires des hommes de Claude Julien et qui confirme que la troupe montréalaise n'a pas encore officiellement démontré qu'elle est de beaucoup supérieure à la moyenne de la ligue.

Doit-on rappeler que depuis le début de décembre, le Canadien a vaincu des formations comme les Sénateurs d'Ottawa (trois fois), les Rangers de New York, les Blackhawks de Chicago et les Hurricanes de la Caroline.

Les Blackhawks ont été une puissance de la LNH, jadis, et ne le sont plus. Quant aux trois autres équipes, elles auraient été exclues des séries éliminatoires si la saison s'était terminée lundi.

Ce qui inquiète d'abord et avant tout, c'est le fait que le Tricolore n'ait pas réussi à saisir l'enjeu entourant le duel contre les Bruins. Car le match était important même si les deux formations ont encore 48 parties à disputer.

« Ils étaient un point derrière nous au classement, a tranché le capitaine Shea Weber en parlant des Bruins. Il n'y a aucune raison de ne pas nous être présentés ce soir (lundi). »

L'un des rares à s'être présenté a été Price et il n'était nullement à blâmer.

Avec un effort le moindrement coriace de ses coéquipiers contre une équipe amputée de deux éléments-clés, il aurait pu devenir le deuxième gardien dans l'histoire du Canadien à amasser 300 victoires en carrière.

« Il va obtenir sa 300e victoire. Ce qui compte le plus, ce sont les victoires pour l'équipe. Il va remporter des matchs. C'est lui qui nous a gardés dans la lutte », a fait remarquer Weber.

Pour Price, la victoire aurait certainement été gratifiante. Pour toute l'équipe, elle aurait été tonifiante à deux jours de cette longue excursion annuelle du Canadien loin du Centre Bell, autour de Noël et du Jour de l'An.

Il faudra maintenant voir comment Claude Julien parviendra à relancer ses joueurs en vue de six matchs qui s'annoncent fort difficiles, à commencer par celui contre l'Avalanche du Colorado, mercredi soir.

Il devra aussi trouver une solution pour régler la panne sèche du Canadien en avantage numérique, qui a maintenant été blanchi à ses 25 dernières tentatives. En décembre, il ne compte qu'un but, marqué par Tomas Tatar le premier jour du mois.

Une récolte de six points sur 12 serait un bel exploit et permettrait au Canadien de reprendre des couleurs à temps pour le retour à domicile le 3 janvier face aux Canucks de Vancouver. Si ce périple en deux temps devait s'avérer désastreux, toutefois, les conséquences pourraient être néfastes.