LNH : Surprise et déception pour Waite devant l'absence de Price au Temple
Mardi après-midi, le Temple de la renommée du hockey a dévoilé la liste de ses prochains intronisés et à sa première année d'éligibilité, l'ancien gardien du Canadien de Montréal n'a pas vu son nom être retenu.
« Je suis un peu surpris et déçu. »
C'est ce que nous a avoué Stéphane Waite, son ancien entraineur des gardiens avec le CH, lors de sa participation au Premier arrêt avec Daniel Richard un peu après les nominations.
« Je m'attendais à ce qu'il rentre dès sa première année. J'ai déjà reçu plusieurs textos de gens du milieu du hockey qui partagent ma surprise. »
Effectivement, Stéphane Waite n'était pas le seul observateur à voir Price faire sa grande entrée chez les immortels sans trop attendre. Par contre, la cuvée 2025 était particulièrement relevée et certains, comme Alexander Mogilny, attendaient leur tour depuis un moment déjà (19 ans depuis sa retraite).
« Ce n'est pas la fin du monde, ajoutait Waite, ce n'est qu'une question de temps et c'est la première affaire que je vais lui dire quand on va se parler tantôt. »
La déception de Waite, de son propre aveu, s'abreuve à même l'intronisation de deux contemporains de Carey Price avec des statistiques similaires : Henrik Lundqvist et Roberto Luongo. En 2022 et 2023, ils ont fait leur entrée au Temple dès leur première année d'éligibilité respective.
Deux gardiens sans coupe Stanley, comme Carey Price, mais avec un peu plus de matchs joués. Un élément différenciateur selon Waite.
« La seule affaire qui les distingue, c'est le nombre de matchs et de victoires. »
Une carrière remarquable
Les statistiques donnent raison à Waite quand on fait l'exercice de la comparaison.
Roberto Luongo, en 20 ans, a cumulé 1044 matchs et 489 victoires. Sa longévité lui donne une longueur d'avance sur Price et ses 712 matchs joués et 361 victoires.
L'ancien gardien des Rangers Henrik Lundqvist a lui aussi plus de matchs que Price, 887, et plus de victoires, 459. Lui aussi en 15 ans, environ, mais sans les longues absences de Price en raison de ses problèmes de santé en fin de carrière.
Par contre, au-delà des stats, Waite croit que Price avait un net avantage sur ses deux contemporains : l'admiration de ses pairs.
« Pendant les huit saisons où j'étais avec lui, explique l'ancien entraineur des gardiens du Canadien, il a été reconnu par les autres joueurs comme le meilleur gardien de la LNH. Il a aussi gagné l'or aux Mondiaux junior (2007), l'or à la Coupe du monde (2014) et l'or olympique (2016). »
De 2013 à 2021, Stéphane Waite patinait aux côtés de Carey Price lors des entrainements de l'équipe. Durant cette période, Price a connu ses meilleures saisons statistiques, incluant sa remarquable campagne 2014-2015 où il a remporté les trophées Hart, Vézina, Ted Lindsay et William Jennings.
Une récolte historique qui ne s'est pas transformée en coupe Stanley pour le gardien du Canadien malgré un périple en finale en 2020-2021.
« Quand Carey jouait pour une bonne équipe, il était le meilleur. »
Sur ce point, Waite est sans équivoque et il a même un peu retiré ses gants blancs en parlant de son ancien protégé.
« Faut pas se le cacher, renchérit Waite, le Canadien a eu des équipes ordinaires avec Price et il a faussé les donnés sur comment on voyait l'équipe. À chaque match, le Canadien sentait qu'il pouvait gagner à cause de Carey Price. »
Durant son séjour de huit ans avec le Canadien, Waite a inculqué une éthique de travail qui a fait de Price un monstre de constance et de professionnalisme. Il a façonné, d'une certaine manière, la pierre en diamant. Le talent y était, fallait simplement le mettre en valeur.
« J'arrivais à Montréal avec deux coupes Stanley, explique Waite, ça a fait que Price a tout de suite voulu embarquer dans mon plan parce que j'avais quelque chose qu'il n'avait pas. »
Ce désir de vaincre et le talent naturel de Price ont mené le Canadien vers de hauts sommets, mais surtout, les équipes canadiennes soutenues par le travail du numéro 31 entre les poteaux.
Si Stéphane Waite est déçu de cette annonce, il se doute qu'il ne devra pas attendre très longtemps avant de voir son ami coulé dans le bronze à Toronto.
Peut-être même dès l'an prochain, qui sait.