BROSSARD, Qc - Pendant environ deux heures mardi, Nicolas Deslauriers a eu l'impression de faire partie d'une équipe de la Ligue de hockey midget AAA. Le colosse attaquant du Canadien de Montréal était heureux de reprendre l'entraînement avec ses coéquipiers, mais pour ce faire, il a dû porter un casque avec une grille, d'où la sensation de retour à l'adolescence.

Cette grille est un passage obligé pour Deslauriers depuis sa fracture au visage survenue à la suite de son violent combat contre Brandon Baddock, des Devils du New Jersey, lors du tout premier match préparatoire le 17 septembre au Centre Bell.

S'il le pouvait, il la remiserait sur-le-champ.

« J'ai essayé de signer des papiers pour ne pas porter la " cage " parce que je n'aime pas ça, a lancé Deslauriers, mais il faut que je la porte. La première journée, ç'a été différent. Tu essaies de regarder dans les trous. Maintenant, quand je patine ou que je fais des exercices, je ne la vois pas. Quand je suis assis, je la vois. Ce n'est pas le " look A1 ", mais il faut que je vive avec. »

Deslauriers ignore pendant encore combien de temps il devra porter cette grille et surtout, quand il pourra disputer un premier match de saison régulière. Ce qu'il sait, toutefois, c'est qu'il ne changera rien à sa façon de se comporter sur la glace.

« Il y a des risques dans chaque bataille, a affirmé Deslauriers. Ce n'est pas parce que je me suis fait opérer qu'il y a plus de risques. C'est la première question que j'ai posée à la dame qui a fait l'opération. Elle m'a dit que tout va être correct, mais que je vais devoir jouer avec une grille pendant un certain temps. »

« Ce sont des choses qui arrivent, a-t-il aussi fait remarquer. J'ai été impliqué dans beaucoup de batailles, et c'est la première fois qu'une telle chose m'arrive. Ça fait partie du jeu. Je me bats pour un poste chaque fois que je suis sur la glace, et que ce soit en match hors-concours ou en saison, je ferais la même chose. »

Non seulement Deslauriers rappelle-t-il que les bagarres font partie du jeu, il croit aussi qu'elles sont là pour rester. Toutefois, il constate que les hockeyeurs qui acceptent ce boulot ingrat ne peuvent plus survivre dans la LNH s'ils se limitent à ce rôle.

« Il n'y pas d'hommes forts qui font seulement ça. Il faut apprendre à jouer au hockey aussi. C'est là que tu vois que c'est vraiment différent du hockey à l'époque. Je ne pense pas que ça va partir (les bagarres), et je ne pense pas que ça devrait. Parfois, ça envoie un petit message. Ce qui m'est arrivé, c'est de la malchance, mais ce sont des choses qui arrivent. »

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