Si quelqu'un sait ce que signifie être capitaine du Canadien de Montréal, c'est bien le nouveau retraité Brian Gionta.

Celui qui a porté le « C » lors de quatre de ses cinq saisons dans l'uniforme bleu, blanc et rouge le sait : cette fameuse lettre devient beaucoup plus lourde à porter quand les performances de l'équipe ne sont pas à la hauteur.

« Le plus difficile a été l'année où on a raté les séries (en 2011-2012, NDLR). J'ai été blessé une bonne partie de l'année après avoir déchiré mon biceps, a-t-il expliqué au micro de On Jase. Ce fut une saison difficile. L'équipe ne jouait pas bien et j'ai dû subir une chirurgie majeure.

« Mais pendant deux de mes cinq saisons à Montréal, nous avons atteint la finale d'Association. Ces saisons ont été incroyables. »

Gionta n'était pas étranger à la pression quand il s'est joint au Canadien en 2009 : chez les Devils de Lou Lamoriello, les standards étaient très élevés.

« Après avoir passé sept ans avec les Devils du New Jersey sous la gouverne de Lou Lamoriello, j'étais préparé à venir à Montréal. De un, j'étais un vétéran, j'avais une épouse et des enfants. Les distractions hors glace étaient donc plus faciles à gérer, se souvient Gionta. Il faut juste comprendre que la passion des partisans et la couverture médiatique font de Montréal un endroit si plaisant et spécial où jouer. »

Comme capitaine, il est important de faire la part des choses. De se construire une carapace pour soi-même, mais aussi en construire une autour de l'équipe.

« Tu dois trouver le moyen de garder confiance même quand ça ne va pas bien. En tant que capitaine, tu es le lien entre les entraîneurs et les joueurs ainsi qu'entre les médias et les joueurs. Très souvent, ton travail est de servir de bouclier face à certaines distractions qui viennent de l'externe.

« Lou Lamoriello m'a appris à me protéger des distractions externes. Ne pas lire les journaux, écouter les lignes ouvertes ou, de nos jours, à consulter les médias sociaux. C'est important de bien se protéger de ces distractions. Quand ça va bien, tu deviendras trop confiant et quand ça va mal, ça te fera perdre confiance. [...] Il faut minimiser l'effet boule de neige qu'être trop à l'affût de ce qui se passe à l'extérieur de la patinoire pourrait causer. »

Si le bagage acquis au New Jersey l'a beaucoup aidé pour la suite de sa carrière, son séjour avec les Devils lui a aussi permis de mettre la main sur sa seule Coupe Stanley en 2003. À ses yeux, c'est ce qui demeure le moment le plus marquant de sa carrière. Son mandat de capitaine du Canadien prend toutefois une place non négligeable dans son coeur.

« Le fait de remporter la Coupe Stanley est automatiquement le moment le plus marquant de la carrière d'un joueur, estime-t-il. J'ai eu la chance de la gagner tôt dans ma carrière. Mais il faut dire que devenir capitaine du Canadien n'est pas bien loin derrière la Coupe. Ces cinq années ont été incroyables. »

Le temps de la retraite était venu

Bien que difficile à prendre, la décision d'accrocher ses patins a été bien réfléchie pour Gionta. Bien qu'il l'a seulement annoncé à la fin septembre, son choix était fait depuis la fin de la dernière saison, sa seule dans l'uniforme des Bruins de Boston.

« Ce n'est jamais une décision facile. C'était le bon moment pour la prendre, juge l'homme de 39 ans. Après la fin de ma dernière saison avec Boston, je savais que j'allais prendre ma retraite. Nous n'avons pas négocié pour un nouveau contrat cet été. Je connais ma décision depuis longtemps, je ne l'ai juste pas annoncé tout de suite. »

Et est-ce que la dernière saison a passé trop vite?

« Oh oui!, répond-il. Tu aimerais être encore capable de continuer à jouer, mais d'un autre côté, tu as hâte de faire autre chose. J'avais hâte de passer du temps avec ma famille, d'entraîner mes fils et être présent pour ma fille. »

Gionta peut se vanter d'avoir connu une carrière de 16 saisons et de 1026 matchs malgré son gabarit de seulement cinq pieds sept pouces.

« Je ne pensais même pas jouer un match [dans la LNH], admet-il. De la façon dont ma carrière s'est déroulée, je n'aurais pas pu rêver à quelque chose de mieux. »