« Partenaire de danse recherché », telle sera la devise pour plusieurs formations du circuit Bettman qui n’ont pas su atteindre les objectifs organisationnels fixés en début de saison par rapport au potentiel de leurs équipes respectives.

Cela fera donc partie de l’exercice de rigueur et de complexité qu’auront à faire le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, et ses principaux lieutenants au cours des prochaines semaines et prochains mois. Ils devront passer en revue la saison au complet et procéder à une analyse approfondie de cette élimination hâtive face aux Rangers de New York.

Il en sera de même pour plusieurs autres formations du circuit comme les Blackhawks de Chicago et le Wild du Minnesota, entre autres, qui ont aussi été éliminées plut tôt que prévu. D’autres formations qui ont été exclues des séries éliminatoires (Philadelphie, Los Angeles, etc.) devront également passer par ce processus. Toutes ces équipes pourraient être tentées de changer leur dynamique.

Il s’agit d’une autopsie qui demandera une évaluation dans les moindres détails, et qui prendra un certain temps pour procéder à une analyse précise qui forcera les principaux concernés à y aller d’une autocritique par rapport à certains gestes qui ont été posés depuis le début de leur mandat.

Comme le dit le vieil adage « La remise en question est la quête de la perfection ».

Entre-temps, pour le CH, le mot « imputabilité » devra tout de même faire partie de l’agenda de certains joueurs à la recherche de réponses et de solutions pour les années futures.

Action-réaction face à la non-participation des séries en 2016, le Canadien et ses hauts dirigeants ont préféré, à tort ou à raison, concentrer leurs énergies sur le court et le moyen terme au détriment d’une vision un peu plus large. Tout ça, en espérant un certain succès instantané.

Décision louable, mais qui en contrepartie a tout de même résulté en un échec et une grande déception si l’on se fie au résultat final à court terme. Il ne faut pas non plus oublier qu’on a chassé l’entraîneur-chef Michel Therrien en cours de saison, question de créer un électrochoc dans un vestiaire qui donnait l’impression d’être en mode attente.

Sans avancer le mot « reconstruction ou phase transitoire », le propriétaire Geoff Molson, du haut de la pyramide devra tout de même guider son directeur général par rapport aux orientations futures, à moins que le DG du Canadien ne fasse lui-même partie d’une réflexion de la part de M. Molson.

« Je suis heureux d'être à Montréal, il faut apprendre »

Réponse que nous obtiendrons assez rapidement dans cette phase de remise en question organisationnelle face au regard critique de l’interne dans ce moment de déception et de frustration.

Le fait d’avoir été dans l’obligation de tenir à l’écart le défenseur Nathan Beaulieu dans un match décisif comme celui de samedi témoigne assez clairement d’un certain malaise dans l’environnement immédiat du Canadien.

Il s’agit donc d’un passage obligatoire dans un contexte où d’importantes décisions se pointent à l’horizon. On pense ici aux dossiers de Carey Price, Alexander Radulov (joueur autonome), Andrei Markov (joueur autonome), Nathan Beaulieu, et Alex Galchenyuk dans un avenir plus que rapproché.

À l’exception de Carey Price, qui représente un « no brainer » dans l’ère actuelle où les gardiens de but représentent l’épine dorsale derrière toute équipe à la recherche de stabilité et de succès, tous les autres dossiers représentent une incertitude. Bref, la Sainte-Flanelle aura plusieurs décisions très importantes à prendre au cours des prochaines semaines.

Rangers de New York : loin d’être des pieds de céleri !

Rick NashTout en évitant d’aller dans le microdétail et de décortiquer de long et en large le résultat final de cette série, il faut lever notre chapeau aux Rangers de New York et à Alain Vigneault, qui ont disputé toute une série.

Les Rangers ont été grandement servis par le brio d’un des gardiens les plus sous-estimés au début des séries éliminatoires, « King Henrik ». Avec un taux d’efficacité de ,947, Lundqvist, qui était un grand négligé chez les parieurs, a su faire preuve de constance et de régularité au cours de cette série.

Fort de ses expériences du passé, Lundqvist n’a pas toujours été élégant, mais ô combien efficace sur la carte du mental. Moins crispé, tout en évitant de « surjouer » lors des moments critiques, le vétéran de 35 ans a confondu tous les sceptiques à son endroit.

Duel des entraîneurs : Avantage à Alain Vigneault

Lundqvist a été bien servi par la notion de la profondeur de sa formation et par l’équilibre entre la défense et l’attaque, tel que mentionné en début de série. Aussi, les Rangers ont été en mesure de remporter deux matchs cruciaux au Centre Bell.

Bref, la formation new-yorkaise a tout simplement été la meilleure des deux formations au cours de cette série. Au final, cette victoire a représenté un petit velours sur le plan personnel pour Alain Vigneault.

Blackhawks de Chicago : en mode réflexion!

Stan Bowman« Accepter la frustration », tel devrait être le premier réflexe entourant le directeur général des Hawks, Stan Bowman, suite à l’élimination de sa formation (4-0) face aux Predators de Nashville.

Se faire éliminer, c’est une chose, mais la façon dont cela s’est produit… c’est ça qui dérange. Le fait qu’ils se soient fait blanchir par Nashville sera l’élément à retenir dans cette humiliation inattendue en lever de rideau.

Malgré l’excellente tenue du gardien Pekka Rinne, avec un taux d’efficacité des plus impressionnants de ,976, et ses arrêts clés tout au long de la série, les Blachhawks ont tout de même de quoi être déçus.

Éliminé pour une deuxième saison consécutive en quart de final d’association, Bowman, par sa sortie médiatique des derniers jours, semble avoir clairement l’intention d’apporter des changements au sein de son vestiaire.

En renouvelant son vote de confiance aussi rapidement envers Joël Quenneville - ça vaut ce que ça vaut - la porte demeure grande ouverte pour des changements de haute importance en raison des exigences du plafond salarial.

Des changements qui pourraient impliquer le noyau et le cœur de cette franchise, qui au cours des sept dernières années a remporté trois coupes Stanley. Une situation hors de l’ordinaire pour une franchise qui a servi de référence pour plusieurs depuis 2010.

À suivre…