MONTRÉAL - On peut expliquer de bien des façons pourquoi les Maple Leafs se réveillent, dimanche matin, avec une avance de 10 points devant le Canadien qu’il a battu 5-3 au Centre Bell samedi.

 

Les trois plus importantes à mes yeux :

 

1. Auston Matthews surfe présentement sur une vague qui pourrait le porter encore très loin;

 

2. La contestation qui a souri aux Maple Leafs deux fois plutôt qu’une en période médiane alors que le but refusé en raison d’une obstruction attribuée à Jesperi Kotkaniemi a gardé le Canadien à deux filets de ses adversaires au lieu de leur souffler dans le cou;

 

3. Frederik Andersen a été meilleur devant la cage des Leafs que Carey Price l’a été devant celle du Canadien.

 

Commençons par la fin : il est important ici de lancer que je ne blâme pas Carey Price pour la défaite.

 

Ce n’est pas de sa faute si le Canadien a offert quatre attaques massives, dont une à cinq contre trois de 79 secondes aux Leafs. Quatre attaques massives que le meilleur club de la Ligue en supériorité numérique depuis le début de l’année a su maximiser en marquant pas juste une, pas juste deux, mais bien trois fois.

 

Je ne crois pas non plus qu’on puisse lancer avec conviction que Price a été faible sur l’un des cinq buts des Leafs.

 

Bon! Je n’ai pas aimé le quatrième but. Je veux bien croire que le tir venait de la lame d’Auston Matthews. Et que, rien pour aider sa cause, Price avait la vue partiellement voilée alors que les Leafs étaient encore en avantage numérique. Mais le gardien du Canadien s’est quand même fait déjouer sur le côté court.

 

Sans blâmer Price pour l’un ou l’autre des buts accordés, les partisans du Canadien sont en droit de s’attendre à des gros arrêts, voire de très gros, de sa part. À des arrêts qui font la différence dans le match.

 

Bien qu’il n’ait pas accordé de « sapin » samedi soir, Price n’a pas donné à son équipe les gros arrêts dont le Canadien avait besoin pour faire la différence dans le match.

 

Oui il en a fait quelques-uns. Celui avec le bras gauche qu’il a étendu pour voler Ilya Mikheyev qui venait d’effectuer une feinte magistrale devant lui au premier tiers entre dans cette catégorie de très gros arrêts.

 

Mais il en fallait d’autres.

 

Je sais : c’est bien plus facile d’écrire qu’un gardien doit effectuer ce genre d’arrêt que de les réaliser. Mais quand tu es considéré comme l’un des meilleurs gardiens de la Ligue, c’est le genre de miracles que tu dois multiplier.

 

Surtout qu’à l’autre bout de la patinoire, Federik Andersen, qui est loin d’avoir la réputation de Carey Price, a réalisé les arrêts qui ont fait la différence.

 

Andersen n’avait pas à affronter les tirs de son coéquipier Auston Matthews. Je veux bien. Mais il s’est dressé devant Josh Anderson qui est capable de marquer lui aussi. Il s’est dressé devant Tomas Tatar et Paul Byron en échappée. Il a réalisé des arrêts cruciaux aux dépens de Joel Armia en avantage numérique en se déplaçant sur sa droite, et devant Jake Evans en se déplaçant sur sa gauche un peu plus tard. Il a stoppé de solides tirs de l’enclave de Toffoli et des frappes tout aussi solides venant de la pointe.

 

D’où ma prétention selon laquelle Price, sans être à blâmer sur les cinq buts accordés, a simplement été moins bon devant son filet qu’Andersen devant le sien. Et ça, c’est loin de mousser les chances de victoires du Canadien.

 

Contestation sur un plateau d’argent

 

Même si le Canadien s’est rendu coupable d’une générosité débordante en offrant quatre attaques massives aux Leafs, il est demeuré dans le coup jusqu’à la fin de la deuxième période.

 

Et il l’aurait été davantage si les Leafs n’avaient pas gagné la contestation qu’ils ont déposée, avec raison, après que le Canadien eut répliqué au deuxième but de Matthews dans le match, un but qui redonnait une avance de deux buts (4-2) aux Leafs.

 

Premièrement : il ne fait aucun doute que les responsables des analyses de buts controversés ont pris la bonne décision en refusant le but au Canadien. À vitesse réelle et sur quelques reprises offertes par les diffuseurs, il était difficile de déterminer si c’est le bâton de Kotkaniemi ou celui du défenseur Jake Muzzin qui a poussé la jambière gauche du gardien Andersen pour l’empêcher d’effectuer l’arrêt.

 

Une fois tous les angles possibles vérifiés, la conclusion que KK était le coupable s’imposait.

 

Mais voilà. Cette conclusion Sheldon Keefe a eu le temps de l’obtenir avant de contester le but parce qu’une première vérification lui a offert le temps requis pour faire le tour de la question.

 

Pendant que les arbitres et les responsables dans la salle de contrôle de Toronto débattaient sur le fait que la rondelle avait, ou non, traversé la ligne rouge – ce qui me semblait très clair du haut de la galerie de presse – Keefe et ses adjoints regardaient toutes les reprises qui défilaient sous leurs yeux.

 

Ils ne se préoccupaient pas une seconde des analyses en cours.

 

Quand les arbitres ont annoncé que la rondelle avait traversé la ligne rouge, c’est là que l’entraîneur-chef des Leafs a levé la main pour contester.

 

« Les premières reprises étaient vraiment floues. Surtout celles qui nous offraient des images en plongées. Mais quand on a eu des reprises venant du niveau de la patinoire, nous avons déterminé que nos chances de gagner la contestation étaient très bonnes. Parce que vous avions une avance de deux buts, j’étais prêt à assumer la pénalité mineure que nous aurions écopée si la décision avait été maintenue. Mais comme nous étions pas mal certains de notre coup, j’ai décidé d’y aller », a commenté Sheldon Keefe.

 

Les partisans du Canadien qui ont crié au complot après qu’un but confirmé soit ensuite refusé doivent comprendre que les deux procédures étaient totalement indépendantes l’une de l’autre.

 

La première visait à déterminer si la rondelle avait bel et bien traversé la ligne rouge. Eh oui, les responsables de la salle de contrôle font la même chose sur tous les buts. Mais quand c’est évident, ils n’ont pas à convoquer les arbitres au banc des pénalités pour obtenir leurs points de vue avant de décider.

 

Et la deuxième découlait de la première un point c’est tout.

 

Pourquoi ne pas avoir procédé aux deux analyses en même temps?

 

Parce que la décision de contester ou non revenait aux Leafs et non aux responsables de Toronto.

 

Disons que Keefe et ses adjoints dorment à poings fermés derrière le banc pendant que la première vérification. Disons qu’ils ne se demandent pas une seconde s’il y a matière à contestation ou non et que la Ligue fait la « job » à leur place en annulant le but. Le Canadien et ses partisans auraient alors eu raison de crier à l’ingérence.

 

Mais en procédant comme cela s’est produit samedi soir, la Ligue, les arbitres et les Leafs ont simplement respecté les règles et la bonne décision a été rendue. Mais il est vrai que la première période d’analyse a offert la contestation pour obstruction sur un plateau d’argent.

 

Cela dit, je crois bien me rappeler qu’un tel scénario, mais cette fois à l’avantage du Canadien, s’est d’ailleurs produit au moins une fois l’an dernier.

 

Vers 50 buts en 50 matchs

 

Frederik Andersen a été meilleur que Carey Price. Sheldon Keefe a eu tout le temps au monde de bien préparer sa contestation.

 

Je veux bien.

 

Mais plus important encore, Auston Matthews a été rien de moins que sensationnel. Il a fait ce qu’il fait de mieux : marquer des buts. Mais il a aussi démontré qu’il est capable d’en préparer. En plus, il s’est imposé à quelques reprises en défensive lorsque les Leafs se sont contentés de fermer le jeu en troisième période.

 

Déjà très bon, ce joueur est rendu excellent.

 

En prime, il surfe sur une vague qui le rend meilleur encore.

 

« Je vais vous laisser le soin de trouver les qualificatifs pour décrire à quel point il est bon. Pour ma part, je ne cherche pas de mots, je me contente de lui donner la rondelle. Quand un gars est en feu comme Auston l’est en ce moment, la seule chose à laquelle tu dois penser est de lui donner la rondelle », a indiqué son complice Mitch Marner après la victoire.

 

Avec ses deux buts et quatre points, Matthews a prolongé à 13, sa séquence de matchs consécutifs avec au moins un point. Il affiche 16 buts et 24 points lors de ces 13 parties.

 

Au-delà le match qu’il a raté en raison d’une légère blessure, Matthews a été écarté de la feuille de pointage à une seule occasion en 18 rencontres.

Ses 18 buts le placent loin en tête devant Connor McDavid (12 en 20) et Brock Boeser (12 en 21) dans la course au trophée Maurice-Richard alors que Matthews marque à un rythme qui pourrait lui permettre de devenir le sixième joueur de l’histoire à marquer 50 buts à ses 50 premiers matchs.

 

« Tu le regardes aller, tu en profites et tu es heureux d’être dans son équipe. » Voilà comment Travis Boyd, qui a partagé le vestiaire des Capitals avec Alexander Ovechkin, a répondu lorsque les collègues de Toronto lui ont demandé de comparer l’explosion offensive de Matthews aux nombreuses qu’a multipliées Ovechkin à Washington.

 

Des considérations qui laissent le principal intéressé de marbre… ou presque : « Je ne m’occupe pas vraiment de cette séquence. J’ai du plaisir à jouer. Nous travaillons bien comme équipe et les victoires me rendent heureux. »

 

Brett Hull – 50 buts en 50 match en 1991-1992 et 50 buts en 49 matchs en 90-91 – est le dernier à avoir réussi l’exploit établi par Maurice Richard en 1944-1945.

 

Entre le Rocket et Golden Brett, Mike Bossy (50 en 50 en 80-81), Wayne Gretzky (50 en 39, 50 en 42 et 50 en 49 en 81-82, 83-84 et 84-85) et Mario Lemieux (50 en 46 en 88-89) sont les trois autres qui sont passés à l’histoire en marquant avec une telle régularité.

 

Entre les lignes

 

Le Canadien n’a pas disputé un vilain match de hockey samedi. Il a généré de bonnes et de très bonnes occasions de marquer. Il a montré du caractère pour répliquer rapidement aux deux buts des Leafs en début de période médiane. Mais ses erreurs ont été plus coûteuses que celles que les Leafs ont commises...

 

Auston Matthews et Travis Boyd ont marqué deux fois en 17 secondes pour donner les devants aux Leafs en début de deuxième période...

 

Cent vingt-quatre secondes plus tard – ou 2 minutes 4 secondes si vous préférez – Jesperi Kotkaniemi et Paul Byron ont marqué deux fois en 33 pour niveler les chances...

 

À ces quatre buts échangés en 2 minutes 54 secondes, un cinquième s’est ajouté 3 minutes 34 secondes plus tard alors que Mitch Marner a redonné les devants aux Leafs qui ne les ont pas reperdus ensuite...

 

Après avoir amorcé la semaine au ballottage et l’avoir complétée au sein de l’équipe de réserve, Paul Byron était en uniforme samedi alors de Corey Perry suivait le match des gradins. Comme quoi les mesures prises à l’endroit de Byron étaient tout aussi administratives que justifiées par des doléances associées à son jeu. Byron a bien rebondi après cette semaine difficile. Non seulement a-t-il marqué son premier but de la saison, mais il a été très incisif avec ses compagnons – Artturi Lehkonen et Jake Evans – au sein d’un quatrième trio qui a été fort efficace...

 

Le Canadien a asséné 44 mises en échec aux joueurs des Leafs qui ont répliqué 17 fois seulement. Cette statistique est loin d’être favorable au Tricolore puisque le club qui frappe le plus est souvent celui obtient le moins de temps de possession de rondelle. Le Canadien a d’ailleurs une fiche de 6-1-0-0 cette saison lorsqu’il est frappé plus souvent qu’il ne frappe, mais un dossier perdant de 3-3-1-1 lorsque c’est lui qui distribue le plus de coups d’épaule...

 

Le Canadien tentera de retrouver le chemin de la victoire dès dimanche soir alors qu’il effectuera sa deuxième escale à Ottawa cette saison. Lors de sa première visite, le Tricolore a remporté une courte victoire de 2-1 pour venger le revers de 3-2 encaissé deux jours plus tôt au Centre Bell aux mains des « Sens »...

 

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