BROSSARD – Confronté à sa bête noire de la saison régulière, le Canadien s’est assuré de jouer la carte du négligé par l’entremise de Michel Therrien qui a admis que ce facteur représente une inspiration pour sa troupe.

Ce discours a probablement aussi fait son apparition mercredi soir alors que le Canadien a poursuivi sa tradition de se réunir pour un souper d’équipe avant d’entamer une ronde. Comme l’a expliqué Therrien, l’occasion était idéale de procéder à ce souper à ce moment afin de regarder attentivement le match ultime entre le Lightning de Tampa Bay et les Red Wings de Detroit.

L’entraîneur du Canadien trouvait d’ailleurs particulier que ses joueurs se retrouvent parmi les négligés même s’ils disposent de l’avantage de la glace contre le Lightning. Au premier tour, plusieurs observateurs, surtout à l’échelle nationale et moins à Montréal, avaient favorisé les Sénateurs pour l’emporter contre le Tricolore.

« On veut gagner et continuer de confondre les sceptiques », a assuré l’entraîneur.

Cette perception du Canadien le chicote depuis un certain temps, mais Therrien a été encouragé par la force de caractère de sa troupe.

« Les séries, c'est une autre saison »

« On est négligé depuis le premier match hors-concours… », a lancé Therrien. « Notre groupe s’est beaucoup fait critiquer cette année, mais les joueurs répondent toujours de la bonne manière et on a quand même remporté 50 matchs. Ce n’est donc rien de nouveau et ça devient une source de motivation à l’interne. »

Mais pour que le Tricolore puisse poursuivre sur cette veine, il devra prouver qu’il peut vaincre la formation qui a gagné les cinq confrontations cette saison. Sur ce point, Therrien et ses joueurs ont raison de se rabattre sur le fait que les séries constituent une histoire différente que le calendrier régulier.

« C’est ce que l’on veut démontrer, ils étaient affamés contre nous parce que nous avions eu le dessus sur eux dans les séries précédentes », a exprimé Brandon Prust.

« C’est vrai que c’est une nouvelle saison, mais il faut apprendre de nos erreurs qui ont mené à ces défaites », a-t-il pris le temps d’ajouter.
D’ailleurs, les représentants montréalais sont emballés à l’idée de se mesurer au Lightning pour prouver qu’ils peuvent avoir le dessus sur cette dangereuse formation. En quelque sorte, le souhait de Max Pacioretty a été exaucé puisque celui-ci avait déclaré le 30 mars que son clan souhaitait croiser le fer avec Tampa Bay en séries si les gens pensaient que le Canadien était un adversaire idéal pour ce club.

« C’est ce qu’on entend donc on a la motivation de battre une équipe aussi bonne en attaque », a expliqué Pacioretty.

« On sait que ce sera une série difficile à gagner, mais on est vraiment excité à propos de ce défi. Ils ont eu du succès contre nous avec leur puissante attaque si bien que ça devient une mission intéressante pour nous », a reconnu Carey Price.

Malgré certains ennuis offensifs en première ronde face aux Wings, le Lightning a renversé la vapeur et a eu le dernier mot grâce à son travail défensif au septième match. À première vue, cette série se présentait pourtant comme la meilleure défense (Montréal) contre l’attaque la plus puissante (Tampa Bay).

La troupe de Jon Cooper se présentera ainsi à Montréal avec confiance sauf que le Tricolore sera tout autant motivé notamment parce qu’il mise sur Price qui a été choisi parmi les trois finalistes au prestigieux trophée Hart.

Étant donné qu’ils ont prouvé tout au long de la saison qu’ils peuvent remporter la majorité des duels serrés dans lesquels ils sont impliqués, les protégés de Therrien continuent de croire que cet atout leur servira contre le Lightning.

« C’est certainement l’une des équipes les plus outillées en attaque dans la LNH. Ils détiennent trois trios qui peuvent marquer plusieurs buts sauf que c’est vraiment une force pour nous de pouvoir gagner des matchs de 2-1 ou même 1-0 », a ciblé Eller.

« Notre premier objectif demeure de bien jouer défensivement en éliminant les revirements qui peuvent être coûteux. On veut se lancer vers l’attaque ensuite, mais on ne souhaite pas ouvrir le jeu et tenter de gagner les matchs avec quatre ou cinq buts », a renchéri Prust.

Quelques ajustements à l’essai

En bout de ligne, il y a un facteur qui pourrait faire pencher la balance dans le camp du Canadien et c’est un réveil du jeu de puissance du Canadien.

L’avantage numérique, la supériorité numérique, le jeu de puissance, vous pouvez lui donner le nom que vous préférez, mais ce n’était pas étonnant de voir que c’est l’aspect que le CH a surtout exercé à la veille de son premier match contre le Lightning.

À la lumière de ses performances sur cette « unité spéciale » lors du tour initial, la formation montréalaise ne pouvait pas faire autrement. Avec son rendement (1 en 20) plus que décevant, le Tricolore a mis en application certains ajustements élaborés par les entraîneurs. Le changement le plus significatif constitue l’ajout de Lars Eller sur la deuxième unité à la place d’Alex Galchenyuk qui se montre trop discret jusqu’à maintenant.

« Bien entendu, on est toujours en mode solution pour le jeu de puissance. Lars peut nous procurer une présence devant le filet et marquer des buts. Il est très impliqué dans le jeu présentement et c’est pourquoi on l’a placé à cet endroit », a justifié l’entraîneur.

De plus, Therrien a décidé de replacer Jeff Petry avec P.K. Subban déplaçant Andrei Markov sur la deuxième vague avec Tom Gilbert. Rien n’empêchera Therrien de revenir à ses vieilles combinaisons s’il le désire, mais le directeur général Marc Bergevin avait admis mercredi que les Sénateurs avaient trouvé le moyen d’empêcher Subban de décocher ses boulets.

Frais et dispos, le CH a pu se permettre un entraînement très complet en attente du Lightning.

Par ailleurs, soulignons que, comme la veille, Nathan Beaulieu a patiné en solitaire et son casque disposait d’une visière teintée.

Un adversaire passablement différent

Bien sûr, le Lightning essaiera de se reprendre par rapport à l’an dernier quand le Canadien s’était imposé en quatre parties alors que Ben Bishop était sur la touche.

Ceci dit, les deux organisations ont procédé à de nombreux changements depuis cette confrontation. En fait, pas moins de 11 joueurs du Lightning qui avaient disputé au minimum un match dans la série de 2013-14 ne sont pas de retour. Du côté de Montréal, ce sont neuf joueurs qui n’évoluent plus avec l’équipe.

Formation à l’entraînement :

Pacioretty-Plekanec-Gallagher
Galchenyuk-Desharnais-Weise
Prust-Eller-Parenteau
De La Rose-Mitchell-Smith-Pelly
extras : Flynn-Malhotra

Markov-Subban
Emelin-Petry
Gilbert-Pateryn

Plus de détails à venir