Avec 33 buts au compteur, Brendan Gallagher est en voie de finir la saison en tant que meilleur marqueur du Canadien, et ce pour une deuxième année consécutive.

Pourtant, il y a à peine deux ans, « Gally » n’avait touché la cible qu’à dix reprises en 64 rencontres. Même que certains détracteurs avançaient que Gallagher était un joueur fini, considérant qu’il avait subi plusieurs blessures sérieuses aux mains et que son gabarit était trop petit pour un joueur préconisant un style de jeu physique.

Heureusement, les choses peuvent changer rapidement dans le sport professionnel. Aujourd’hui, personne ne remet en doute le flair offensif de Gallagher.

Pour marquer des buts avec régularité dans la LNH, la recette est simple : il faut tirer depuis l’enclave. Le tireur y bénéficie d’un angle de tir optimal alors que le temps de réaction du gardien y est minimal. Ce n’est d’ailleurs pas sans hasard que 82 % des buts inscrits dans le circuit Bettman cette saison ont pour origine l’enclave.

Gallagher suit cette recette à la lettre, ce qui explique ses succès offensifs. Depuis le début de la campagne, aucun autre joueur du CH n’a cadré plus de tirs que « Gally » depuis l’enclave et le bas de l’enclave.

Aussitôt que le Tricolore se lance en attaque, l’assistant-capitaine n’a qu’une seule chose en tête, se positionner devant le filet adverse.

Ainsi, ses coéquipiers rejoignent souvent Gallagher dans la zone payante, ce qui lui permet de décocher un tir sur réception. Gallagher a également un excellent sens de coordination et temps de réaction, ce qui lui permet de dévier un nombre impressionnant de tirs et de bondir rapidement sur les retours de lancers.

Cette saison, 30 des 33 filets inscrits par Gallagher le furent depuis l’enclave.

C’est d’ailleurs en appliquant ce même procédé que Brendan Gallagher a été en mesure de se hisser au titre de meilleur marqueur du club la saison dernière. Il parvient à inscrire ses succès dans la durée en s’appropriant l’enclave. C’est son bureau et il en est indélogeable.

En somme, la production offensive de Gallagher est essentiellement attribuable au fort volume de tirs de qualité qu’il génère. Il réussit pareil fait d’armes en se faisant oublier dans l’enclave et en récupérant un grand nombre de retours de lancers.

Le numéro 11 est loin d’être l’attaquant le plus talentueux du Tricolore. C’est plutôt grâce à sa fougue et à sa détermination infatigable que Gallagher parvient à éclipser ses coéquipiers quant au nombre de buts marqués. Gallagher n’a pas peur de payer le prix et de manger des coups de bâton afin de profiter d’un positionnement idéal, et ce même s’il doit se frotter à des adversaires beaucoup plus costauds que lui.

Ce qui est d’autant plus impressionnant, c’est de constater que Brendan Gallagher appartient indubitablement à l’élite de la LNH au moment de quantifier l’impact d’un hockeyeur dans l’enclave.

En effet, Gallagher perce le top-10 du circuit Bettman quant aux tirs cadrés depuis l’enclave, le bas de l’enclave et déviés. Il fait aussi très bonne figure pour ce qui est du nombre de retours de lancers récupérés en zone offensive.

Des 33 buts inscrits par « Gally » cette saison, 29 le furent à forces égales, ce qui lui confère le cinquième rang de la LNH à ce chapitre.

C’est un autre indice indéniable voulant que ce ne soit pas le talent hors pair de Gallagher qui lui permette de briller. C’est plutôt son éthique de travail. Le numéro 11 du CH est toujours au milieu de l’action et il est de tous les combats. Cela explique pourquoi il semble être tant apprécié de ses coéquipiers et détesté de ses adversaires.

Gallagher fait fi des excuses et cela rapporte les résultats escomptés. Certes, l’ailier a peut-être mal paru sur le but inscrit par les Hurricanes en prolongation, mais il s’agit d’une erreur de parcours, alors que Gallagher est un rouage important expliquant le rendement surprenant que nous offre le CH cette saison.

Lorsqu’un joueur tel que Gallagher rayonne par son succès, cela nous fait vibrer. Il est extrêmement facile de s’identifier à ses succès. Il n’est pas un virtuose du calibre de Crosby, Ovechkin ou McDavid. Il n’est pas non plus un colosse aux qualités physiques phénoménales.

L’abnégation de Gallagher a de quoi inspirer ses confrères et les amateurs de la Sainte-Flanelle. Si cette personne dite « ordinaire » parvient à s’imposer, qu’est-ce qui nous empêche de faire de même?

Présentement, le CH fait face à beaucoup d’adversité, étant au plus fort de la course aux séries. Espérons que le rendement de Gallagher saura inspirer ses coéquipiers et énergiser le club en ce dernier droit du calendrier régulier.